LA BÉílEZINA. -
•ovr.>nu
l8·12.
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ner que le ticrs des chcvaux disponibles. Mais
Napoléon ordouna la dcstruction de tous ces
batcaux, et ne concéda aux instanccs du général
Éblé que le transport du matéricl néccssairc i1
un pont de chcvalcts. Ln corrcspondancc mili–
tairc de Napoléon et une quantité de papicrs
précicux íurcnt détruits en ccttc occasion.
Ces cfTorts pour rcndrc quclquc ensemble
a
!'arméc furent inutiles cette fois commc la pré–
cédcnlc. Les soldats, ayant cncorc en pcrspcc–
ti•·c une longuc routc
a
parcourir, de grandes
soulrranccs
a
cndurcr, n'élaient pas disposés
a
clrnngcr de mrours. 11 cut fallu un rcpos pro–
longé, la sécurité, l'ahondancc, le voisinage de
corps sains, pour les forccr a rcnlrcr sous le
joug de la discipline. La défcnsc de faire des
distributions
a
d'autrcs que ccux qui étaicnt
RU
drapcau, lint
a
peine quclques hcurcs. Apres
un momcnt de rigucur, aucun magasin ne dc–
mcura fcrmé
a
la faim, car en agissant autrc–
mcnt on cut provoqué le pillagc. D'aillcurs
l'cnncmi npprochant, le fcu dcvail dévorer ce
qu'on aurait laissé, et, plutót que de le dé–
lruirc,
il
valait mieux le donncr
a
des
Fran~ais
que la soufTrancc sculc avait arrachés
o
l'ob–
servation de leurs dcvoirs.
Les quaranle-huit heures passécs i1Orscha ne
servircnt done
qu'i1
foirc rcposcr et
a
nourrir
quelque pcu les hommes et les chcvaux. ce qui
du reste n'était pns indifférent,
a
micux attclcr
l'artillcrie dont on conserva encorc une ccntaine
de pieccs bien approvisionnées, et enfin
a
rc–
prcndrc halcinc avnnt de recommcnccr ccllc
olrrcuse rctrailc. Mnis la discipline n'y gagna
ríen. l.n dissolution de l'arméc était une de ces
maladies qui uc pcuvcnt s'arrétcr qu'avcc la
mort mcmcdu corps qui enest attcinl.
A Orscha, des nouvcllcs plus désolantcs que
toulcs ccllcs qu'il avait déja
rc~ucs,
vinrcnl
nssaillir Napoléon. Décidémcnt le prince de
Schworzcnl>erg nvait
été
devaneé par l'amiral
Tchitclrnkolf sur la haute Bérézina. Ce prince,
comballu entre I• crnintc de laisscr sur ses dcr–
riercs Snckcn libre de marcbcr
ii
Varsovic, el
In crninlc de laisscr Tchitchako[ libre de se
portcr sur la haute Dérézina, al'ait pcrdu plu–
sicurs jours
a
se décider, et pendant ce temps
TchilchakofT avnit marché par Slonim sur Minsk.
11
y
avait pour défcndrc )Jinsk le général Rro–
oikowsli, nvcc un bataillon
fran~ais,
quclquc
cavnlcríc
fran~aise,
et l'un des nouvcaux régi–
mcnts litlrnanicns, plus la bellc division polo–
naisc Dombrowski,
demcuré~
en arricrc pour
COl'ISOL.U.
4,.
gardcr le Dniépcr. Le
~énéral
Dombrowski ,
obligé de se partagcr en divers détachcments,
et ayant d'ailleurs du duc de Dcllune l'ordrc
d'clrc toujonrs prét
a
se conccntrcr sur Mohi–
lcw, n'avait pas voulu se joindrc au général
Dronikow;ki pour <léfcn<lrc Minsk, ce qui arnit
réduit les forces de celui-ci
a
5 millc hommcs
enl'iron. Le général Bronikowski, aprcs avoi1·
perdu un délachemcnt de 2 millc hommes hors
de la place, en partic par la foutc du noul'cau
régimcnt lithuanicn qui avait jeté ses armes,
nl'ait été contraint d'évacucr Minsk. C'était
a
largcmMt approvisionner ecllc ville que tous
les clforts de
M.
de Bassano avaicnt été consa–
crés. On y perdait done l'un des principaux
poinis de la roule de Wilna 1 et de quoi nourrir
l'arméc pcndant plus d'un mois. Réunis main–
tcnant, mais lrop
t::ird, les
généraux
Droni–
kowski et Dombrowski s'élaient porlés
a
llori–
sow sur In haute llérézina. Mais disposant de 4
ou
1í
millc hommcs au plus, gr:icc aux perles de
l'un et aux détachcmcnls lnissés pnr l'aulrc
;¡
Mohilcw, il n'était pas sur qu'ils pusscnl
dé–
fcndre le pont de Borisow; el si ce pont sur la
Bérézina tombait dans les mains de Tchitcha–
kolr, le chcmin était cnticrcmcnt fcrmé
ii
la
grande\ nrméc,
a
moins qu'cllc ne remont;iL
jusqu'aux sourccs de la Ilérézina. Daos ce
CllS
mCmc, clic était exposée
a
rencontrrr Wiltgen–
stein, plus 1·edoutablc cncorc <1uc Tchitchakoff,
d'aprés les nouvclles que le général Dodc de la
Bruncrie vcnail d'apportcr. Ces noul'elles n'é–
taicnl pas moins tristes que les précédentcs.
Napoléon avail compté que les maréchaux
Oudinot et Viclor, qu'il supposait forls de
1,0
millc hommcs, pousseraicnl devanl eux Witt–
genstein et Stcinghcl, les rejcllcrnienl au cicla
de l<l Dwinn, et lui·rnmCncraicnt cnsuitc sur In
Jlérézina ces AO mi lle hommcs victoricux,
co111mc
Schwarzenbcrg
et
Rcynicr dcvaicnt
y
umcncr
de lcur cóté les 40 mille dont ils disposaicnt,
apri:s aroir baltu TchitchakofT. On eul ainsi
réuni 80 millc hommcs, avcc lesqucls on aurait
pu frapper un 31·ancl coup sur les llusscs avanl
la fin de la campagnc. Mais loul avail été illu–
sion du cOté de la Dwina commc clu cóté du
Dniépcr. D'abord, apri:s la secondc bataillc de
Polotsk, qui avail cntrainé l'évacuatiou de cellc
place importante, le géné1·al bavarois ele Wri:dc
s'était
laissé séparcr du 2'
corps,
et était resté
avce ses cinq ousix mille Blwnrois rcrs Gloubo–
koé. Le
2•
corps, donl le maréchal Oudinol
o~ail
repris le commandcmcut,
s'~tait
trouvé
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