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LA BÉílEZINA. -

•ovr.>nu

l8·12.

581

ner que le ticrs des chcvaux disponibles. Mais

Napoléon ordouna la dcstruction de tous ces

batcaux, et ne concéda aux instanccs du général

Éblé que le transport du matéricl néccssairc i1

un pont de chcvalcts. Ln corrcspondancc mili–

tairc de Napoléon et une quantité de papicrs

précicux íurcnt détruits en ccttc occasion.

Ces cfTorts pour rcndrc quclquc ensemble

a

!'arméc furent inutiles cette fois commc la pré–

cédcnlc. Les soldats, ayant cncorc en pcrspcc–

ti•·c une longuc routc

a

parcourir, de grandes

soulrranccs

a

cndurcr, n'élaient pas disposés

a

clrnngcr de mrours. 11 cut fallu un rcpos pro–

longé, la sécurité, l'ahondancc, le voisinage de

corps sains, pour les forccr a rcnlrcr sous le

joug de la discipline. La défcnsc de faire des

distributions

a

d'autrcs que ccux qui étaicnt

RU

drapcau, lint

a

peine quclques hcurcs. Apres

un momcnt de rigucur, aucun magasin ne dc–

mcura fcrmé

a

la faim, car en agissant autrc–

mcnt on cut provoqué le pillagc. D'aillcurs

l'cnncmi npprochant, le fcu dcvail dévorer ce

qu'on aurait laissé, et, plutót que de le dé–

lruirc,

il

valait mieux le donncr

a

des

Fran~ais

que la soufTrancc sculc avait arrachés

o

l'ob–

servation de leurs dcvoirs.

Les quaranle-huit heures passécs i1Orscha ne

servircnt done

qu'i1

foirc rcposcr et

a

nourrir

quelque pcu les hommes et les chcvaux. ce qui

du reste n'était pns indifférent,

a

micux attclcr

l'artillcrie dont on conserva encorc une ccntaine

de pieccs bien approvisionnées, et enfin

a

rc–

prcndrc halcinc avnnt de recommcnccr ccllc

olrrcuse rctrailc. Mnis la discipline n'y gagna

ríen. l.n dissolution de l'arméc était une de ces

maladies qui uc pcuvcnt s'arrétcr qu'avcc la

mort mcmcdu corps qui enest attcinl.

A Orscha, des nouvcllcs plus désolantcs que

toulcs ccllcs qu'il avait déja

rc~ucs,

vinrcnl

nssaillir Napoléon. Décidémcnt le prince de

Schworzcnl>erg nvait

été

devaneé par l'amiral

Tchitclrnkolf sur la haute Bérézina. Ce prince,

comballu entre I• crnintc de laisscr sur ses dcr–

riercs Snckcn libre de marcbcr

ii

Varsovic, el

In crninlc de laisscr Tchitchako[ libre de se

portcr sur la haute Dérézina, al'ait pcrdu plu–

sicurs jours

a

se décider, et pendant ce temps

TchilchakofT avnit marché par Slonim sur Minsk.

11

y

avait pour défcndrc )Jinsk le général Rro–

oikowsli, nvcc un bataillon

fran~ais,

quclquc

cavnlcríc

fran~aise,

et l'un des nouvcaux régi–

mcnts litlrnanicns, plus la bellc division polo–

naisc Dombrowski,

demcuré~

en arricrc pour

COl'ISOL.U.

4,.

gardcr le Dniépcr. Le

~énéral

Dombrowski ,

obligé de se partagcr en divers détachcments,

et ayant d'ailleurs du duc de Dcllune l'ordrc

d'clrc toujonrs prét

a

se conccntrcr sur Mohi–

lcw, n'avait pas voulu se joindrc au général

Dronikow;ki pour <léfcn<lrc Minsk, ce qui arnit

réduit les forces de celui-ci

a

5 millc hommcs

enl'iron. Le général Bronikowski, aprcs avoi1·

perdu un délachemcnt de 2 millc hommes hors

de la place, en partic par la foutc du noul'cau

régimcnt lithuanicn qui avait jeté ses armes,

nl'ait été contraint d'évacucr Minsk. C'était

a

largcmMt approvisionner ecllc ville que tous

les clforts de

M.

de Bassano avaicnt été consa–

crés. On y perdait done l'un des principaux

poinis de la roule de Wilna 1 et de quoi nourrir

l'arméc pcndant plus d'un mois. Réunis main–

tcnant, mais lrop

t::ird, les

généraux

Droni–

kowski et Dombrowski s'élaient porlés

a

llori–

sow sur In haute llérézina. Mais disposant de 4

ou

millc hommcs au plus, gr:icc aux perles de

l'un et aux détachcmcnls lnissés pnr l'aulrc

Mohilcw, il n'était pas sur qu'ils pusscnl

dé–

fcndre le pont de Borisow; el si ce pont sur la

Bérézina tombait dans les mains de Tchitcha–

kolr, le chcmin était cnticrcmcnt fcrmé

ii

la

grande\ nrméc,

a

moins qu'cllc ne remont;iL

jusqu'aux sourccs de la Ilérézina. Daos ce

CllS

mCmc, clic était exposée

a

rencontrrr Wiltgen–

stein, plus 1·edoutablc cncorc <1uc Tchitchakoff,

d'aprés les nouvclles que le général Dodc de la

Bruncrie vcnail d'apportcr. Ces noul'elles n'é–

taicnl pas moins tristes que les précédentcs.

Napoléon avail compté que les maréchaux

Oudinot et Viclor, qu'il supposait forls de

1,0

millc hommcs, pousseraicnl devanl eux Witt–

genstein et Stcinghcl, les rejcllcrnienl au cicla

de l<l Dwinn, et lui·rnmCncraicnt cnsuitc sur In

Jlérézina ces AO mi lle hommcs victoricux,

co111mc

Schwarzenbcrg

et

Rcynicr dcvaicnt

y

umcncr

de lcur cóté les 40 mille dont ils disposaicnt,

apri:s aroir baltu TchitchakofT. On eul ainsi

réuni 80 millc hommcs, avcc lesqucls on aurait

pu frapper un 31·ancl coup sur les llusscs avanl

la fin de la campagnc. Mais loul avail été illu–

sion du cOté de la Dwina commc clu cóté du

Dniépcr. D'abord, apri:s la secondc bataillc de

Polotsk, qui avail cntrainé l'évacuatiou de cellc

place importante, le géné1·al bavarois ele Wri:dc

s'était

laissé séparcr du 2'

corps,

et était resté

avce ses cinq ousix mille Blwnrois rcrs Gloubo–

koé. Le

2•

corps, donl le maréchal Oudinol

o~ail

repris le commandcmcut,

s'~tait

trouvé

~,