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LIVllE QUARANTE-CINQUIEME,
visions
a
Korilnia, s'étuit pcrsonnellement avancé
pendant la nuit sur la routc de Krasnoé, parce
qu'avcc sa vigilancc ordinairc, il voulaits'assurcr
par ses proprcs yeux de la nature des dangcrs
qui le
mcna~aient.
lis les croyait grands,
a
en
jugcr par la ennonnade qu'il avnitcntcndue dans
la journéc, et dont le princc Eugcne avait tant
souffert. Une licue enavant du r¡,vin de la Loss–
rnina, il avail trouvé l'infortunéc division llrous–
sicr réduitc
á
4.00
hommcs, de 5 rnillc qu'cllc
complait cncorc en sortant de Smolensk, cntie–
rcmcnt coupéc de K1·asnoé, et confusrmrnt cou–
chéc sur la ncigc, les morts, les blessés, les
vivanls rnelés ensemble. Les géneraux Lariboi·
sicrc el Éblé étaicnt en cel cndroit avcc le reste
des pares d'artillcric, attcndant qu'on vint les
dégager.
Ace speclacle, le maréclrnlavait prornptcment
pris la résolution de se fairc jour le lcndernain,
et de sauver l'épéc
a
la main non-seulemcnt son
corps, mais lout ce qui restait de la colonnc du
prinee Eugcnc.
11
n'avait que quatrc de ses cinq
divisions, la
2e,
l'ancicnnc division Frian!,
ac–
tuellcmcnt division Ricard, ayant été laisséc au
maréehal Ncy pour rcnforcer l'arrierc·gardc.
C'étaient environ 9 millc l10111rncs, pres de 'IO
avee ce qui se trouvait sur la roule, et il comptait
bien que ricn ne l'e111péd1crait de passer avce
une pareille force marchant résolumcnt contre
l'obslacle, que! qu'il füt, qu'on lui opposerait.
Un pcu avant le jour, il fit avancer ses qualrc
divisions, les forma en colonncs scrrécs, et
n'ayant point d'artillcrie, par suite de l'ordre
que Napoléonavait donné de
la
faire marcher en
avant, il cnjoignit i1ses troupes de fon<lrc i1 la
balonnclle sur l'cnncmi, et, sans cndurcr le fcu,
de s'ouvrir le chcmin par un combal corps
<\
corps. Puis il marcha en tele de la divisiou Gé–
rard, qui devait s'élanccr la premicrc.
Kulusof sans s'cndoutcr lui arait facilité la li1-
ehe. Croyant Napoléon déjit en routc sur Orscha,
il avait cnvoyé une pai'lie de ses fo1·ccs sous le
général Tormasoff pour l'cmpéchcr de rentrer
dans Krasnoé, il avait disposé le reste sous Je
princc de Gallitzin lout autour de Krasnoé, et
n'avait laissé que Miloraelovilch le long du
i·avin de la Lossmina pour barrer la routc ele
Srnolcnsk.
Les quatrc divisions du maréchal Davoust,
conformérnent i1 l'ordrc qu'cllcs avaicnt
rc~u,
fondircnt sur l'cnncmi en eolonncs scrrécs. Les
troupes de Miloraelovilch les accueillircnt par
une forlc fusilladc, nrnis inlimidécs par leur élan
n'allcndircnt pns leur cbargc
a '"
ba'ionnetlc, et
se rctircrcnt sur le cólé ele la routc. Les divisions
elu maréchal Davoust arriverent ainsi presque
snns dommagc jusqu'au bord elu ravin de la
Lossrnina, trouvcrent la jcune gardc qui les y
nltcndnil, prircnt sa pince, se rangcrcnt
a
chcval
sur le ravin, les unes
ii
droitc et contrc la garde,
les autrcs
a
gauchc et en travers de la routc de
Smolcnsk, afin ele lcndre la main
a
lout ce qui
était demcuré en arricre. Les débris de la divi–
sionBroussicr furcnt ainsi sauvés avcc les pares
qui élaicnl venus les joindre.
Mais le princc Gallitzin, qui avcc le 5• corps
et la dcuxicmc division de cuirnssicrs, était
clrnrgé de conlcnir les troupes déployées sur Je
plalcau de Krasnoé,
~liloradoviteh,
qui, avcc les
2°et 7' corps, et la plus grande partie de la ca–
vnleriede rései·vc, était chargé desuivreen flanc
les colonncs
fran~aiscs
vcnant deSmolcnsk, réu–
nirent lcurs cfforts pour "llaqucr la gardc et
Davoust qui étaient en bataillc 11
droilc et
a
gauchc du 1•avi11. lis 31•aient uneartilleric formi–
dable, et ils accablercnt de fcux nos soldaIs bien
scrrés, sans parvcnir
a
les ébrnnlcr. 11
y
avait un
pelit
villagc,
cclui d'Ouwarowo, situé un pcuen
avant du dcmi-cercle quedéerivnient la gardeet
lcsquntrc divisions eleDaYoust, et d'ou le fcu des
llusses était fort ineommode. La jcunc division
Roguet se jcla sur ce village, et l'cnlcva 3 la
balonncttc. Les llusscs s'y portant en massc le
reprircnt ; la garde le lcur cnleva de nouvcau,
et on le couvrit tour
a
tour de cndnvres
fran~nis
el russcs. t e princc Gallitzin c111·oya les cuiras·
siers de Duka pour charger les tiraillcurs de la
gardc. Ccux-ci, formés en cal'l'é sous les
ycux du bravc Morlicr, rcpousserent toutcs les
chnrGCS des cuirnssicrs. Mais le prince Gallit–
zin ayantelirigé un g1·ancl nombre de bouches
a
fcu atlelées contrc l'un des carrés, en fiL abattrc
un anglc avce de la mitraillc, et les cuirassicrs
russcs entran! par cetle breche, nos héroiques
tiraillcurs rompus furent obligés de se rctircr en
toute háte, en laissant la tcrre couverle de leurs
morts.
Ladivision Morand vint su1·-lc-champ prcndre
leur place et les couvrir. Pendanl ce temps les
aulrcs elivisions elu maréchal Davoust, complétant
le dcmi-ccrclc autour de Krasnoé, arrclaient par
lcur attitu<le imposantc les enlrepriscs de l'en–
ncmi, qui n'osnit pas les nttaquer.
JI fallait ecpcnelant prendrc un parti, et foo–
dre su1· les llusscs pour les eulbutcr, ou bien se
retirer dnns J'inléricur de Krnsnoé, afin d'évitcr