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562

L!VRE QUARANTE-CINQUIE!!E.

sccours il s'était procuré, dans un licu voisin de

sa maison de santé, des uniformes etdes pistolels.

Le 22 oclobrc au soir, jour mcme ou Napoléon

manreuvrait autour deMalo-Jaroslawctz, il pro–

filc de

la

nuit faite, s'échappc par une fcnctrc de

la maison de santé ou il était (le prctrc, qui

l'avait assisté de sa plumc, s'était enfui

a

l'aYancc), court au logcmcnt ou l'attcndaicnt ses

dcux jeuncs gens, hobillc )'un d'cux en aidc de

camp, revct Jui-mcmc l'habit de général, lcur

dit que Napoléon cst mort le7octobrc

a

Moscou,

que Je Sénat, réuni Ja nuit, a voté Je rétablissc–

mcntdela république,et,montrant les faux ordres

soigncuscmcnt préparés dans sa prison, se rcnd

a

Ja cascrnc Popincourt oú se trouvait la dixiemc

cohorte de la garde nationalc, commandéc par

un aocien officicr tiré de la réformc. Ce dcrnier,

avant d'ctrc mis

it

la tete deccttc cohorte, avoit

scrvi quclquc tcmpsen Espagnc, el tres-honora–

blcmcnt. 11 s'appclait Soulicr. Le général Malct

le fait évcillcr,s'introduit auprcs de son lit,, Jui

annonce que Napoléon cst mort, tué

it

Moscou

d'un coup de fcu Je 7 octobrc, que le Sénat s'cst

asscmblé sccretcmcnt, adécidé Jerétablissement

de la républiquc, anommé legénéralMalct com–

mandant de la force publique dans Paris, et

fcignant de n'étrc pas le général Malet, mais le

général J,amotlc, l'un des généraux employés 3

París, dit qu'il vient parordre supéricur prcndrc

la

JO•

légion pour la conduirc sur divcrs points

de la capitalc ou il a des missions

¡,

rcmplir. Le

commandant Soulicl', saisi de ccttc nouvcllc,

n'inrnginant pas danssa simplicité qu'on pút l'in–

vcnlcr, ladéplorc, mais se mct en dcvoÍJ•d'obéir.

11 se leve, fait asscmblcr Ja cohorte, lui transmct

dans Ja cour de la cascrnc la nouvcllc apportéc

par le prétendu général Lamoltr., nouvcllc ac–

cucillic avcc surprise, mais saos incrédulité, lant

clic parail

a

lllUSnaturcllc et

it

qucJqueS-UOS

agréablc, car il

y

avait dans les cohortes d'ancicns

officiers républicains rappclés au scrvice, el

bcaucoup de soldats tirés

ii

leur grand déplaisir

de Jeurs foycrs, aprcs avoir satisfoit plusicurs

fois 3 !outcs les Jois de la conscription. Tous

obéisscnt sans un doule, sans une objection.

Le général Malct, prétcndu général Lamotlc,

les conduit

a

la Force avant le jour, mande le

chef de la prison, lui montrcun ordrc <l'élargis–

scmcnl pour les généraux Lahoric et Guida!,

obticnt lcur délivrance par suitt: de la mcmc

crédulité, les foit appelcr, lcur annonce en les

cmbrassant lagrandenouvclle, les trompecomme

les autrcs, assistc

a

leur joic qu'il fcint de par-

lager, leur exhibe les décrels du Sénat, et lcur

trace la conduitc qu'ils ont

a

lenir. Guida) doit

a!ler cnlcvcr le ministre de la gucrre, Lahorie

doit se rcndrc chcz le ministre de la police, le

saisir, le transfércr

a

la Concicrgcrie, tandis

que Jui, Malct, se transporlant

a

l'état-major de

la place, s'cmparera du général Jlulin. La con–

signe donnéc, c'est de faire sautcr la ccrvellc

a

quiconquc rcíuscra d'obtempérer aux ordrcs du

Sénat, que Guida! et Lahoric ne songcnt méme

pas a ré1•oquer en doutc.

~lalct

s'était <lit a1•rc

raison que des compliccs trompes n'hésitcraicnt

point, et cxécutcraicnt ses instructions nvec une

bonnc foi qui entrainerait tout

le

monde. Malct

sesert de !'un de ses jcuncs gens pour cnvoycr

au préfet de la Seine, Frochot, les faux décrcts

du Sénat, et l'injonction de préparcr l'hi\tcl de

ville, ou doit se réunir le gouvcrncment provi–

soil'c. L'autrc agent improvisé de Malct court 3

!'un des régimcnts de la garnison, avcc ordrc au

coloncl de garder par des délachcments toulcs

les barrieres de Paris, de maniere

il

ne laisscr ni

entrer ni sortir pcrsonnc.

Toutcs ces choscs rapidcment convcnues, afio

de mcncr 11

bien cetlc surprisc de Paris cn–

dormi, on se rcnd chcz le duc de Rovigo au

momcnt

0[1

le jour allait poindre. Le minis–

tre de Ja police, ayant passé la nuit

il

cxpé–

dier des dépCches, avait rigoureusemcnt inlcr–

dit qu'on l'évcillat. Le général Lahoric,

ii

Ja tete

d'un détachcmcnt de la IQ• cohorte, pénetre

daos son hótcl, cnfoncc la porte de sa chambrc,

cutre

a

traVCl'S Jes débris de

CCtlC

porte, Ct Je

frappc de surprisc en apparaissant dcvant luí.

JI

nvait serví avcc Je duc de Rovigo, et avait avcc

lui des rclations d'amitié. " Rcnds-toi saos ré–

sislance, luí dit-il, car je t'aime et ne vcux pas

te fairc de mal. L'Empcrcur est mort, l'Empirc

cst aboli, et JeSénat a rétabli la républiquc. ,

Le duc de Rovigo répond

á

Lahoric qu'il est

inscnsé, qu'unc leltrc de l'Empcrcur arrivéc

dans la soiréc dément cctlc asscrtion, que la

nouvellc cst fausse, et <1u'il cst l'auteur ou le

jouct d'unc imposlure. Lahoric, aussi convaincu

que pcut l'étre le duc de Rovigo, affirmc; le duc

de Rovigo nic. Lahoric ordonnc alors qu'on Je

saisissc. Le ducde Rovigo cherche

a

détrompcr

la troupe, mais il csl naturcl a l'hommc qu'on

arrétc de contcstcr, et sa position suffit pour

cmpéchcr qu'on ne le croic. Lahorie, d'apres ses

instructions, aurait du brúlcr la cer1•cllc au duc

de Rovigo; il ne le vcut pas, court aupres de

Guida! qui était pres de la pour se consultcr