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3~8

LIVRE QUARANTE-CINQUIEME.

avail été audacicuscmcnt attaqué, car, comme

on ledit vulgairemenl, jamais un malhcur n'ar–

ril•e seul.

Sur les dcux ailcs de l'armée, les plans de l'cn–

ncmi s'étaient cnticrcmcnl dévoilés. L'amiral

Tchilchakoff, aprcs avoir rcjoinl Tormasoffa1•cc

environ 50 millc hommcs, el l'avoir remplacé

dans lecommandcment des deux armées réunics,

avail pris l'offensivc en scplcmbre conlrc le

princc de Schwarzeobcrg el le général Hcynicr,

commandant avcc bcaucoup d'accord, mais sans

bcaucoup d'énergie , le corps austro-saxon. Le

nouvcau général russe avait poussé devanl lui,

de la ligoe du Slyr sur ccllc du Bug, les deux

généraux alliés. Ccux -ci n'ayanl guere que

51í millchornmcsaeux dcux, 215 mi lleAulrichicns

el ·lOmille Saxons, u'al'aienl p>scru devoir ris–

qucr une bataille dont la perle clil elécouvcrl la

droilc de la grande arrnée, el alarmé Varsovie

déja trop facile

a

épouvanter. lis avaicnl done

rétrogradé jusqu'il. llrczesc, et

étaienL

venus se

blollir dcrricre leur asile ordioairc, les marais

ele Pinsk. 11 n'y avail guere

a

les en bldmcr. Le

général Hcynicr ne pouvail pas clre plus cnlre–

prcnanl que le p1·i11ce de Schwarzcnbcrg , el

cclui-ci de son cóté n'aurait pas pu fairc beau–

coup plus qu'il ne faisail. C'élait de sa part, non

pas trahison , non pas mCmc tiédcur , mais

extreme circonspection. Chargé du sorl d'unc

armée de 50 rnille Autrichiens, déja réduite a

21í mille par les perles de la eampagne, il mellail

son honneur ele militaireel son devoir decitoycn

a

la conscrver, et il s'y appliquail pcul-elre en–

core plus qu'a la rendre ulile. Trailé par Napo–

léon avcc infinimcnl de bonté, reeonnaissant

cnvers lui, incapable de le Lrahir, mérne a moi–

tié,

il

s'allachail sculernenl a ne pas se faire

ballre, et bien qu'il ftil assuré de la conduile

honorable de ses troupes au fcu, il les savail tel–

lcmenl froides pour la cause qu'on leur avail

donnée

a

défendre, qu'il ne voulait pas Lrop cxi–

ger d'ellcs. llenforcé de1Omille hommcs comme

il l'avail demandé, il aurail pu se moutrer plus

hardi, rnais Je gouverncmcnt autrichicn, résolu

a

se tcnir dans la mesure qu'il avait

sccretcmcnt

promis

a

Ja Ilussiede gardcr, n'avait guCrc cnvic

d'accroitre sa partieipalion

a

la guerrc. Tout au

plus couscnlait-il

a

reporler

¡,

50 rnillehommcs,

par un renforl de 5

a

6 mi lle, le corps auxiliaire

fourni i1 Napoléon.

11

avait bien en Gallicie une

arrnée qu'il aurait pu foire agir contrc la Volhy–

nic, mais il clilaltiré en Gallicie les l\ussos, en–

vcrs Jcsqucls il s'étail engagé

a

ne pas passcr la

fronticre s'ils ne la passaient pas eux-memes ;

c'esl ce qu'il appelait assez francbcment

la neu–

tralisalio11

de

la Gallicie,

et il elésirait ne pas

sortir de cclle sil.uation.

Ces disposilions auraicnl suffi

a

clics sculcs,

quand mcmelesévénemenlsmilitaircsnescraienl

pos venus s'y joindre, pour rendre le prince de

Schwarzenbcrg exlrernemenl cil'conspcct. Ayanl

app1·is qu'un reuforl de 6 mille hommcs, long–

temps annoneé, arrivait cnfin, il avaiL laissé le

général Rcynicr derriére les marais de Pinsk, el

¡¡ étail alié lendre la main

a

ce renforl, qui

s'avan~ait

par Zamose. Aprcs l'avoir rallié,

il

élai; revcnu par Brczesc se réunir au général

Hcynicr, qui de son cóté allcndail une division

francaise d'environ 12

a

.¡5 millc hommcs, la

elil'is

0

ion Durutte, emprunlée au corps d'Auge–

reau, el cornposée des bataillons Lirés des iles de

Walcheren, de Hé, de Bclle-Ile. Napoléon avait

encore détaché cclle dil'ision du corps d'Auge–

reau, complanl, pour larernplaccr enAllcrnagne,

sur la superbc dil'ision Grcnier, qui arrivail

d'llalic. Le prince de Sehwarzenbcrg ayant

re~u

5 a

6

mi lle hommcs de renforl, le général Rey–

nie1· élanl" la veillc d'en rccevoir 12

a

i5 mille,

allaicnt se lrouver a la tete de 50 et quelques

mille hommes, el en mesure de résislcr aux

60 mille de l'amiral Tchitchakoff. Mais tandis

qu'ils cmployaienl le lemps en mouvements dé–

eousus pour aller

a

la renconlre, l'un des Au–

lrichicns venant par Zamosc, l'aulredes

Fran~ais

arrivanl par Varsovie, l'amiral Tchitchakoff, se

conforman! aux instructions que l'ernpcreur

Alexandrc lui al'ail envoyécs par l'inlerrnédiaire

ele M. ele Czeroicheff, avail laissé le général Sac–

ken avec 2ti mille hommcs dcvant les généraux

alliés, el avail marché avec 55 mille sur la

haute llérézina, afin de donner la main au comte

de Wittgenstein, qui élait ebargé de repousser

le maréehal Saint-Cyr des bordsde la Dwina, el

de se porler

a

la rcnconlre ele l'armée de Molda–

vic. Le plus simple etit élé de suivre l'amiral

Tehilchakoff; mais le princc de Schwarzenberg

el le général lleynier, nedémclanL pas bien les

intcntions asscz obscurcs desRusscs, ne savaíent

que! parli prendre, entre Sacken qu'ils avaienl

devanl cux , el Tchitchakolf qu'on disail en

marche vers Minsk. Au milieu ele ces ¡nccrli–

tudcs, ils Jnissaicnt l'amiral achcver son mouve–

mcnt.

Voila ce que M. de llassano manelait

a

Napo–

léon eles affaires ele la droite , e'csl-a-dire de la

Volhynie et du has Dniéper. Les affaires allaicnt