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506

LIVHE QUAllANTE-CINQUIEME.

ap1·cs al'oi1· foil fcu se rcployanl et passant dans lcu1·s fcux de bil'acs et dormircnt profondé-

lcs inlcrl'allcs de la lignc suivantc, qui faisait fcu

mcnt. On était au 5 novcmbrc, et

il

y al'ait

il son lour pour protégcr le moul'cmcnt des co- quinzc jours qu'ils étaicnt chargés de couvrir la

lonncs en rctraitc. Ces moul'emcnts s'opércrcnt rctraitc. lis avaicnt pcrdu plus de

la

moilié de

commcsu1· un champ demanreul'rcs. Le 85°,qui lcur effcctif. Napoléon al'ait décidé qu'ils prcn-

ap1>arlcnait

il

la

dil'ision Dcssaix, et fol'llrnit la draicnt un pcu de repos, et que Ncy les rcmpla-

droitc du maréchal Dal'oust, sescnlant maltraité ecrait

a

l'arricrc-gardc. Du reste, ce n'était (>as

par l'artillcrie cnncmic, courut

a

clic, s'cn cm- justicc de sa pm'l, mais injuslicc. 11 se plaignait

para, et ramcna lrois picccs que, faule d'attcla- dece qu'ils al'aicnt marché lrop lcnlemcnt. Vi-

gcs, on ne pulpasconsm'vcr. Legénéral

~lorand

vant au milicu de la gardc, qui tenait Ja tele de

rcsla le dcrnier en balaillc pour counir la re- l'arméc, qni consonunait le pcu qu'on lroul'ait

traite de tout le monde. 11 se rcploya 11 son tour, encorc sur les routcs, et laissait du chcl'al mort

et

commc il étaiL vivcmcnt prcssé, le

~7c

s'anCta, 3ccux qui suiraicnt, il ne voyail ricn de la rc-

fit l'oltc-fuce, marcha sur les Russcs ba'ionncttc

lraitc et n'cu voulait ricn voir, car il cut été

baisséc, les rcfoula, puis rcprit son chcmin vers obligé d'assistcr de lrop pres aux affreuscs con-

Wiasrna. Par malhcur il élait nuit; la partic de séqucnccs de ses fautes. 11 aimait micux les nicr,

Javillc qui était situéc en

dc~il

de la Wiasma, et et, a dcux marches de l'arricrc-gardc, n'apc1·ec-

quc larctraitc du maréchal Ncyavait découvcrtc, vant aucun de ses embarras,

il

pcrsistait 1 se

avait été subitcmcnt cnvahic par l'cnncmi. On

plaindre d'cllc, au licu d'allcr Ja clirigc1"

l'y trouva, et il fallut un cngagcmcnt des plus

Ce n'élaicnt pas de grandes eonccptions qu'il

violcnts pour s'ouvrii·une issuc. On pcrdit dcux

cut falludansce momcnt, mais lecouragc de voi1·

bouchcs 11 fcu dans ccttc confusion. Commc il de ses proprcs ycux tout le mal r1u'on avait fait,

n'y avait que dcux ponts sur la Wiasma, l'un d'elrc

o

chcl'al du matinau soir pour présidcr au

clans Ja ville, l'aulrc en dcho1·s, l'affiucncc des passagc des l'il'iercs, au rétablisscment des ponts,

lroupcs, l'obscurité, Je fcu de l'arlillcric amcnc- 1 l'écoulcmcnt de Ja foulc désarméc, pour soulc-

rcnt quclquc désordrc. Le brave 57',

u

force de nir de son asccndant l'autorité ébranléc des gé-

chargcs répétécs, contint lcs Russcs et protégca néraux, pour faircentre eux un partagc équitablc

le passagc.

des difficullés, s'cn réscrvcr la plus forte part,

Ccttcjournéc nouscoulal,500 nl,SOOsoldats mourir de fatigue s'il le fallait, car il n'y avait

des plus vicux et des mcillcurs. Notrc ortillcric pas une souffrancc, pas une mort dont oo ne fíit

étant micux dirigéc, l'cnncmi cut au moins le l'autcur, sourirc aux visag:cs aballus, calrncr les

doublc d'hommcs mis hors de combat; mais ses visagcs furicux, s'cxposer memc aux cmportc–

blcssés n'étaicnt pas pcrdus, tandis qu'il était mcnts du désespoir, car il était possiblc qu'on

impossiblc de sauvcr un scul des nótrcs. Le dé- en rcncontrát de terribles! Loin de la, Napoléon,

faut absolu de soins, le froid qui

commcn~ait

11

non par faiblcssc, mais pour se soustrairc au

del'cnir vif, et surtout la cruauté de paysans fé- spcctaclc accusatcur de ccttc rctraitc, ne quittait

roces, condamnaicnt a mourir tout ce qu'on lais- pas la tete de l'arméc, et tantót a chcval, tantót

sait sur Ja route. On ne quittait done pas 'un 11 picd, plus souvcnt en voiturc, entre Bcrthicr

champ de balaillc sans al'oir le coour navré, et consterné, Mural éteint, passait des heurcs cn-

il fallait le scntimcnt de l'honncur mililaire dans

ticrcs saos profércr une parolc, ploogé dans un

cette arméc, l'asccndant de ses généraux blcssés abimc de réílcxionsdésolantes dont il ne sortait

la commandant avcc le bras en écharpe ou la tete que pour se plaindrc de ses licutcnaols, commc

bandéc, poury mainteni1·un dévouemcntsicruel- s'il avait pu fairc cncore illusion a <1uclqu'un en

lcmcnt récompcnsé. En cntrant dans Wiasma,

blamant d'autrcsque lui

!

011

ne trouva aucun moycn de subsistancc. La

11 n'avait pas cntrctcnu depuis Malo·Jarosla-

gardc et les corpsqui arnicnt passé avaient tout wctz le maréchal Davoust, toujours resté a l'ar-

dévoré. 11 nercstait plus ricn des vivrcs de Mos- rii:rc-gardc. En Je rcvoyant il cut avcc lui une

cou. On se jeta par une nuit sombre el froidc cxplication des plus vives. Le maréchal, quoiquc

dansun bois; on y alluma de grands fcux, eton

fa~onné

a l'obéissancc du lemps, avait un orgucil

y

lit

rótir de la viandcdechcval. Les soldats du

qu'aucunc autorité ne pouvait faire lléchir. 11

princc Eugi:ue et du maréchal Davoust, surtout défendit avec amcJ'tume l'bonncur du l" corps.

les dcrnicrs, qui avaicnt été constammcnt sur

J

Des officicrs tclsque lesgénéraux Compans, Mo–

picd dcpuis trois joul's, se coucbi:rcnt dcvant rand, Gérard, toujours a chcvalquoique blcssés,