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LIVIIE QUAIIANTE ET UNIEME.

sa possession Drcslau, Neisse, Schweidnitz, <lans

Ja haule Silésic, Spandau vcrs le conflucnt de Ja

Spréc

et

du lfavcl, Graudcnlz sur la Vistulc,

Colbcrg sur Je littornl de la Poméranic, Pillau

sur le Frischc-HafT, sans complcr Kamigsbcrg,

Ja capilalc de la Vicille Prusse, et il avait dé–

ployé une grande activité dans les travaux de

ces places, surlout dans ceux de Colberg et de

Grnudcntz. On cmployait plus particulicrcmcnl

a

litre d'ounicrs les vicux soldnts dont la con–

scrvalion était importanlc, et qu'on gardait ninsi

sous la main nu dela des 42 millc hommcs pcr–

mis par les traités. IJintention du roi et de M. de

llardcnbcrg, quand ils ne pourraicnt plusdissi–

mulcr ces mncmcnts, était de les avouer, d'cn

dirc le motif, qui était le projet impulé

a

Napo–

léon de commcnccr la gucrrc contrc la Russie

par la suppression des restes de la monarchic

prussiennc, de parlcr en gens désespérés, el de

placer la Francc dans l'alternative ou dºacccpter

lcur alliance sincere, au prix d'unc garantic

solcnnellc de lcur cxistcnceet de diverses restitu–

tions territoriales, ou de les avoir pour cnnemis

acharnés, luttant jusqu'au dernier hommc pour

la défensc de leu1· indépendance. C'était, aprcs

tout, la politiquela moinschanceusc, bien qu'elle

cut ses dangcrs; et quant

a

la proposition d'al–

liancc, elle s'cxplique de la part du roi et de

M. de Hardcnbcrg par l'opinion, généralc alors

en Europc, que vouloir combattre Napoléon

était une folie. Avec une telle maniere de pcn–

ser, tout en détcstanl daos Napoléon l'oppres–

scur de l'Allemagne, le roi el son ministre

croyaicnt plussagc de s'allicr

a

lui, de refaire

CD

le sccondant la silualion de la Prusse, de la rc–

foirc aux dépcns de n'importc qui, plutótque

de s'cxposcr

it

étrc détruil définitivcmcnt.

Les choscs en étaicnt arrivécs

a

un tcl poinL

qu'il fallait parlcr clairemcnt, car de part et

d'autrc dissimulcr était dcvcnu impossiblc. Na–

poléon, en clTct, avcrli de tous cótés, avait

ordonné au maréchal Davoust de se lenir sur ses

gardes, de se préparcr

1t

pousscr la division

Friant sur l'Odcr, afin de coupcr au roi de

Prusse et

a

son arméc la rctrailc sur In Vistulc,

afin de l'cnlcvcr lui et la majcure partic de ses

troupes au prcmicr acle inquiétant, et avait en

outrc prescrit

it

ce maréchal de tenir préts trois

pclits pares de siégc pour prcndrc en quclqucs

jours Spandau, Grnudcntz, Coibcrg et llrcslau.

Ces ordrcsdonnés, il Ul'ait cnjoint

a

M. deSainl–

Marsan, qui était ambassadcur de France, d'avoir

une explication pércmptoirc avec le cabiuct do

Dcrlin, de lui dcmandcr sous forme d'ultimatum

le désarmcmcnt immédiat et complct, et, si cct

ultimatum n'était pas acecpté, de se rctircr en

linant au bras du maréchal Dal'oust la monar–

chie du grand Frédéric. Ces détails suffisent pour

montrcr qucllc gravité prcnaicnl de tous cótés

les événcmcnts.

11 s'était passé et il se préparait des événc–

mcnts non moins graves dans le voisinugc de la

Prussc, c'cst-a-dirc en Dancmark et en Suede.

Le Dancmark, astrcint commc tout le reste du

littoral europécn aux lois du hlocus continental,

était fidele

lt

ces lois autant qu'on pouvait l'at–

lcndrc d'nn Élat allié défondant la cause d'au–

trui; car, bien que le Dancmark rcgardat la

cause des nculrcs commc Ja siennc, nu point oU

en étaicnt venucs les cl;oscs la cause des ncu–

t.rcs avait malhcurcuscmcnt disparu dans une

autrc, ccllc de l'ambition de Napoléon. Le Da–

ncmark, composé d'ilcs, ayanl une portie de sa

fortunc dans d'autres ilcs situécs au dela de

l'Océan, ne pouvait vivrc que de Ja mcr, etquoi–

qu'il s'agil de lamer dans la querelle soulevéc,

trou1•ait dur, pour l'avoir libre un jour, d'cn

étrc si complélcment privé nujourd'hui. Mais la

probité naturclle du gouvcmcment et du pays,

le soul'enir du désastrc de Copcnhaguc, la hainc

contrc les Anglais, lecouragc du prince régnant,

sa <lureté mcmc, loul concourait

a

fairc du Da–

ncnrnrk l'allié le plus fidclc de la Francc dans la

grande affairedu blocus continental. Ccpcndant,

bien que !'esprit général füt dans ce scns, l'infi–

délité de quclques individus, Ja soufTrancc de

quclques autres, cntrainaicnt plus d'un manquc–

ment. Allona surtout, place\

¡,

quelqucs pas de

1-Iambourg, servil cncorc aux communicalions

avcc l'Anglclcrre. Les négociantsde Hambourg,

dcvcnus

Fran~ais

malgrc cux, et commc tcls

soumis nux rigoureuscs lois du blocus, cxposés

de plus

11

l'inllcxiblc sévérité du maréchal Da–

voust, craignant (ce qui arrivait quclqucfois)

·

qu'on ne vint visitcr lcurs

Jincs

de commercc

pour savoir s'ils cntrctcnaicnt des rclations avcc

l'Anglctcl'l·e, n'avnicnt gardé

a

llambourg que la

résidcncc de lcurs famillcs et nvaicnt

1t

Altona

lcurs comploirs, lcurs livrcs, lcurs registres de

correspondanccs. lis passaicnt lo journéc

lt

Al–

tona pour y vaquer

11

lcurs alTaires, et la soirée

a

llambourg pour vivrc dans lcurs fantillcs. Ils

se scrvnient surlout de la poste d'Altona pour

lcurs corrcspondanccs, n'osant se ficr

a

cellc de

Hambourg ; et quoiquc le roi de Dancmnrk

sccondaL franchemcnt Napolron, il n'avait pu