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Ll\lllE QUAl\ANTE ET UNIÉME.

vastecarriCro, aussipcu modcstc que M. de Das–

sano, mais orgucil!cux de son proprc éclat, non

Je l'éclaLcmprunté

a

son maitre, aimant le luxe,

les fcnuncs, Je monde, cachant une fincssc pro–

fonrle sous des formes dogmatiqucs, disscrlant

\'olonticrs rnr les sujets les plus divers dans son

salan, sur .la poliliquc dans son cabinct, ensci–

gn:mt toujours commc

il

fotlaiL f:iirc

3.

ccux avcc

qui il traitait, profcssnnt la plus grande fran–

chisc, muis

n'inspirm1t

pas asscz de coníiancc

dans la sienne, et rachctant, commc les homrncs

trCs-supéricurs, ses lravcrs ¡nu· ses qu:ilités émi–

ncnlcs, disnit i1 M. Otto a\'CC un mélangc d'nhnn–

don, d'amitié cL J'orgucil

:

t1

Laisscz-moi fairc,

et tout ira bien. Votrc nrnitrc vcut en toutcs

choscs allcr lrop rile. AConslnntinoplc \'Ous ne

commetlcz que des J'autcs. Vous croycz trop que

les Tu res sonl des brutcs

a

mcncr avec le lnilon.

Ces brutcs sont devcnucs aussi fines r¡uc vous.

F.llcs voic11l lcs spéculalions <lonl clics sont l'ob–

jet de la part de lout le monde, et de votre part

nolam111cnt. Elles saYcnt que vous les nrcz li–

vrCcs :.:iux Ilusscs en ·1807, que maintcnant vous

les ''oudricz rcp1·cndrc pour vous en

scnir

con–

lre ces rnc111cs llusscs. Elles \'Ous délcstent, sa–

chcz·lc, et tout ce que vous lcur diles v<i en scns

coutrairc de vos désirs. Tcncz-vous en nrril:rc,

soycz réscnés

il

Constantinoplc,

el

nous

arra–

chcrons desmains des Husscs la richcproic que

''ous nvcz cu l'imprudcncc de Jeur alrnndonnc1'.

Ficz-vous-cn

¡l

moi, et les Turcs ne cédcronL pas

la Moldnvie et la Yalachie. Mais, degrúce, mon–

lrcz-vous lemoinspossible. Tout conscilr¡ui vicnt

de vous cst suspcct

a

Conslantinoplc.

u

Ces avis

aussi sagcs que profonds pcignaicnt un étatde

c11oscs

nwlhcurcnscmcnt

Lrop

vrai.

Qunnd

on

:inivait

a

parlcr des probabilités de guerre :wcc

la Hussie, M. ele Mctternich conseillait fort In

paix, disant que tout grand qu'élait l'cmpcrcur

Napoléon, la forlune pourrait IJicn le trahir, car

elle avait lrahi bien des grands hommcs; que

loutes leschances, sans

:1ucun

doute, élaicnt ensa

fnvcur; que ccpcndant il valait micux ne pas

mctlre sans ccssc au jcu; que, si par bonhcur

l'cmpercur Napoléon pcnsait ainsi, Jui

i\J.

de

Mcttcrnich ne dcnrnndait pas micux que de s'cn–

lrcmctlrc, de servir de 111édiatcur auprcs de la

Hussic, et r¡uc lll'0Lable111ent il réussirait ; que

quant

ii

l'Autrichc elle était obligéc de se ména–

gcr bcrrncoup, qu'cllc était

cx~rCmcrncnl

foti–

guéc, qu'cllc avait grand besoinde rcpos, et que

pour l'cntraincr

it

scnir

la Fl'ancc dans une

gucnc qui

contrnriait J'inclination

de la

nation

autrichicnnc, il follnit un prix digne d'un

tcl

cf–

fort, et capable de fcrmer la Louchc

il

tous les

mécréanls <le la politiquc ncluelle. "

Ces parolcs et d'autrcs fincmcnt mclécs aux

plus hautes théorics in<liquaicnt clairemcnt qu'a–

vcc une

provincc.on

aurait une arméc- nutri–

chiennc, commc avcc la Finlandc on avait cu

jadis une arméc russc. Mais M. Otto

a

Yicnnc,

M. de Jlassano 3 Paris, ayaicnt ordrc de s'enl'c–

loppcr d'aulant de nuagcs que M. deMcttei·nieh,

des qn'il scrait qucstion de l'Jllyric ou de la Po–

logne, et de dirc que In gucrre ordinairemcnL

élait féconde en

con~équcnccs,

c¡u'on ne pouvait

fairc

a

l'nvance

la

distrilrntion du butin, mais

qu'aycc Napoléon les alliés qui lui élairnt utilcs

n'n,

1

aicnt jamnis pcrdu

l~urs

peines.

En 1'l'l1sse la poli tique n'élait point aussi cal–

culéc, clic élait tristeet décourogée. M. de Har–

denbcrg, qu'on avnit toujours réputé cnncmi de

la F1'ance, avait sollicitéet obtcnu de Napoléon

l'autorisntion de devenir le principal ministre de

la Prusse. Le roi avait demandé qu'on lui laiss:\t

prcndre ce ministre, disant qu'il était honnnc

d'esprit, le scul pcut-ctrc dont il pul se servir

utilcrncnt dans les cfrconstanccs, qu'nvec lui on

pourrnit opércr les réformcs indispensables, el

paycr

1

In Frunce ce qu'on lui rlcYait. Nopoléon

ne rcgardunt plus comme cnnemi un pcrsonnagc

qui se foisait rccorn111andcr de

la

sorte, et fort

sensible surtout

it

l'cspfrancc d'élrc payé par

la

Prussc,

UV<lit

conscnli

a

JaissCL' arrivcr

i'IJ.

de

HarrlenLcrg au minislcrc, et cclui-ci en elfct

avnit opéré quclqucs réformcs utilcs, adopté

quclques mesures dictécs par un esprit libéral,

commc d'égaliscr l'impót, d'ouvrir l'accCs des

gn1dcs

i1

tous les officicrsde J'nrméc, ce qui avnit

offmqué les uns, cnchanlé les aulres, satisfait le

plus grand nombre, et ce queM. de llardcnLerg

avait préscnté

a

Napoléon commc une imitation

fran~aisc,

au parti gcrnrnniquc commc l'unc de

ces réformcs qui dcvaicnt atlachcr les mnsses au

gouvcrncmcnL du roi, et fournir un

jour

les

moycns financicrs et mililaircs d'•dl'ranehir l'Al–

lcmagnc.

ni.

de llnrdcnbcrg et les minist1·cs

prussic11s avaient inrnginé

pour l'arméc un

expé–

dient, conY(·rli dcpuis en systeme permancnt

pour la Prussc, e'élait d'avoir beaucoup de sol–

dats en paraissant en nvoir pcu. On doit se sou–

vcnir qu'un arliclc sccrct du trailé <le Tilsit dé–

fcndait que la Prussc cut plus de 1,2 mille hom–

mcs sous les drapcaux. Pour éclwppe1·

a

cct nr–

licle, on avait choisi ce qu'il

y

avait de mcillcur

dans l'a1·méc prussicnnc, eton en arait composé