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LIVllE QUARANTE ET UNIEME.
les admct au droit de 50 pour cent. Je ne puis
pas me gCncrplus que rnus ne vous gCncz vous–
mCmcs. J'ai bcsoin, en pcrsistant dans une al–
liancc que rous ne prcncz aucun soin de popu–
la1·iser en Russic, de ne pas la rcnrlrc inlolérablc
ú
mes pcuplcs par un gcnre de dévoucmcnt que
vous n'y apporlez poinl, et qui n'csl pas néccs–
saire <lu reste pour ré<luire l'Anglclcrrc aux
abois, commc elle y sera bienlól réduilc si vous
ne Jui crécz pas rous-mcmcs des alliés sur le
continent.
11
faul done nous en tcnir
a
ces ter–
mes, car, je vous le déclarc, la gucrrc fUt-cllc
a
mes portes, sous Je rapportdcs mesures commcr–
cialcs, je n'irai pas au dela. Quant aux autrcs
points qui nous diviscnt, j'cn ai pris mon partí.
Les Polonais sont bien bruyants, bien ineornmo–
dcs, annonecnt bien haut la prochainc reconsti–
lulion de la Polognc, mais je comple sur la pa–
rolc de l'Empercur
iJ
ce sujct , quoiqu'il m'ail
rcfusé laeonventionquej'avais dcrnandée. Quant
it
Oldcnbourg, j'ai bcsoin de quelque chosc qui
ne soil pas dérisoirc, non pour ma famille, que
je su!s asscz richc pour dédornmagcr, mais pour
Ja dignilé de nrn couronne. El
a
cct égard encorc
je m'cn rapporte al'cmpcrcur Napoléon. Je vous
ai dil,jc vous répclc, que, quoiquc blcssé el cm–
barrassé de ce qui s'cst passé dans le duché d'Ol–
dcnbourg , pour ce motif je ne fcrni pas Ja
gucrrc.
11
M. de Caulaincourt ayant insislé pour que
l'cmpcrcur Alcxandrc désignat Jui-mcrne l'in–
dcmnilé qui pourrait lui convcni1·, il refusa de
nouvrnu Uc s'cxpliqucr.
11
Oú voulcz-vous, lui
dil-il, que je cherche une indcmnité? En Polo–
gnc? N:ipoléon dirait que je luí demande une
parlicdu duché de Varsovic, el que c'cst pour Ja
Polognc queje fais la gucrre. Aussi m'olTrirnit-il
le Juché !.out cnticr que je le rcfuscrais. Dc–
mandcrai-jc cclle indcmnit.é en Allcmagnc?
11
irail dirc aux princes allcmands que je travaillc
¡,
les dépouillcr. Je ne puisdoneprcnJrc l'initia–
Livc, mnis je m'cn fic
a
lui. Sauvons les appn–
rc11ccs,
el
je semi satisfait.
Mon
trésor
complé–
lcra l'i11dcmnité si elle n'cst pas suffisanlc.
1•
Alcxandrc,
ii
mcsu1·c que le déparl de M. de
Caulaincourl approchait, avait rcdoublé de soins
pom· cct amlrnssadcur, el, lout fin qu'il était,
avait évi<lcmmcnt manifesté dans ses épanchc–
mcnls aYcc lui ses véritablcs dispositions. La
gran<lcur tic Napoléon étail loin de lui plairc,
ccpcndant il s'y résignait au prix de la Finlondc,
de la Moldavic el de la Valachic.
11
ne ,-oufoit
p:ls, pourse rapprochcr de l'Anglctct'l'C, risqucr
avcc la Francc une gucrrc dont la pcnsée le
foisait frémir, mais
il
ne voulait
p<lS
davantngc
sacrifier le reste de son commcrcc, et pour ce
motifseul il étail capablc de bravcr une ruplurc.
Sa nalion, et par sa nalion nous cnlcndons-sur–
tout Ja noblcsscet
Ja.
parlie élevéc de J'arméc, le
dcvinant sans qu'il s'expliquat, J'approurant
cctlc fois enliercmcnt, ne voulant pas Ja gucrre
plusque Jui, maisaulanl que l,ui, et aux mcmcs
conditions, ne montrait aucune jactancc, mCmc
aucunc animosité, et disait !out haut comrnc
son empcrcur, avcc une modestic mCléc d'unc
noble fcrmclé, qu'cllc savait ce que !u gucrre
avcc la Fraoce avnit de grave, mais que si on
allaitjusqu'a la violcnler dans son indépen<lancc
clic se défcndrait, et sourail succombcr les ar–
mes
ii
Ja main.
11
y a1•ait déja une icléc répandue
dans tous lesrangs de la nation, c'cst qu'on fe–
rait commc les Anglais en Porlugal, qu'on se
rclirerait dansles profondcursdeJa l\ussic, qu'on
détruirait tout en se retiran!., el que si ce n'était
point pnr les armes russes, ce scrait nu moins
par la misere que les
Fran~ais
périraient. Du
reste, dnns le lnngagc, dans l'attitudc , ricn
n'était provoquant, el M. de Caulaineourt ainsi
que les
l'ran~ais
qui J'cntouraicnt élaicnt ac–
cueillis parlout avcc un redoublcmcnt de poli-
tcssc.
La nouvclle de la naissancc du Iloi de Romc
étant piu·,·cnuc
:i
Suint-Pétcrsbourg nvant
l'ar–
rivéc de M. de Laurislon, Alcxandrc avait cn–
voyé tous les grands de sa cor11· complimcnlcr
l'ambassadcur de Francc, et s'étail comporté en
cctlc circonstancc avcc aul.ant de franchisc que
de cordialilé. M. de Caulaincourt désirait tcr–
mincr sa brillante, et, il faut Je rcconnaitrc, sa
lrcs-utilc ambassadc (car il avait contribué a
rcl.ardcr Ja rupturc entre les dcux cmpircs), par
une fctc magnifique donnéc a l'occasion de la
naissancc du Roi de Romc.
11
dé.sirait naturcl–
lcmcnt que l'cmpcrcur Alcxall<lrc y assisl:\L, et
cclui-ci, devinrmt son
désir,
lui nvait dit
ces
pro¡H'cs pnl'olcs :
u
Tcncz, ne
m'invilcz pns, cnr
je
scrais obligé de refnscr, ne pouvant allcr dansc1·
chez vous lorsquc dcux ccnl millc
Fran~nis
mar–
chen! vcrs mes f'ronlicrcs. Je vais me fairc
maladc pour vous fournir un molif de ne p:is
m'invitcr, mais je vous cnvcrrni toutc nrn cour,
mémc ma fomillc, cnrje vcux que voLrc fCtc soit
brillante, lcllc qu'cllc doit
et.repour l'événc–
mcnt que vous célébrcz, et pour vous qui la
<lonncz. Volrc succrsseur
~1rrive,
pcut-Ctrc m'np–
porlcra-t-il c¡uclquc chosc de rassurant; alors,