1\IOSCOU. -
AOUT
1812.
campagnc. En cffel, il avail été eonlraint de lais–
scr aux cnvirons deTilsitet deMemel, pour vcil–
lersur la navigation clu Niémen et du Kurisel1e–
Haff, el aux cnvirons de Milau pour gardcr la
Cour!ande, 5 mille hommcs du corps prussicn.
ll en eonservait lout au plus
rn
millc devant
Riga, dont les ouvragcs offraienl un immcnse
développcmcnt, et conlenaicnt une garnison de
·!
ií
mi lle hommcs. ll lui rcstail la division polo–
naisc Crancljcan, réduile de
12
millc soldals
a
8 millc, et il élait obligé a1•ee eelledivision de
surveillcr l'espace de Riga
a
Jlololsk, qui cst
d'environ soixanle et dix licues. Que faire avcc
si pcu de monde, sur une ligue aussi vnslc, avcc
tant d'objets proposés, imposés méme
il
son
zcle?
ll se hata d'inslruirc lequarlicr général de sa
silualion dans des termes sensés, mcmc un pcu
ironiqucs, qui n'élaicnt pas proprcs
il
plairc, et
qui rappclaicnt l'aneicnnc opposilion mililairc
de l'armée du Rhin.
JI
déclara que sans une ad–
jonclion de forces considérables il ne réussirail
ni
lt
prendrc Riga, ni
¡,
se lcnir en rclalion con•·
slanlc avcc le corps d'Oudinol, car la division
Crandjcan élanl forcémcnl délournée du blocus
deRiga pour rcslcr enobscrvaliondcvanl Dtrna–
hourg, on ne pourrait pas mémc approcher des
ouvrages dcRiga ; et quanl
¡,
cclle division,ayant
a
couvrir un cspaec desoixanlcel dix licues, elle
scrail dans l'impossibililé de mainlenir la liberté
des communicalions sur une parcille étcndue de
pays. Dans celle silualion, ce qu'il y avait de
plus simple
a
proposcr, c'était la réunion du
corpsdu maréchal Macdonald avcc cclui du ma–
réchal Oudinol, car alors Willgenslein ctit été
infailliblement baltu ; Willgcnstein battu el rc–
pousséau loin, laCourlandeeüt été couvcrte, le
Niémcn cül été mis
il
l'abri de toulc insulte;
Riga, il csl vrai, n'eüt pas été assiégé, el cncorc
moins pris, mais cnfin une supériorité décidéc
nous aurail été acquise
il
l'aile gauche de notre
ligne d'opérations. Au licu de proposcr cctlc
réunion des deux corps, c¡ui élait possiblc et
mcme nécessaire, mais qui etil cxigé de sa ¡rnrt
un désinléresscmcnt pcu commun, car il aurait
été subordonné au maréchal Oudinot,
le
maré–
chal Macdonald sollicila une augmcntation de
forces, qu'il n'avail aucune chance d'obtcnir. 11
demanda notammenl c¡u'on lui adjoignit uneou
dcux des divisions du maréchal Viclor, qui se
form3icnt, commc on
l'a
vu, entre
Danlzig
et
Tilsit, C'élail une maniere assuréc de ne ricn
obtenir.
A l'aulrc cxlrémité du vastc théUl1·c de cclte
gucrrc,
h
cent cinquante licues au sud-cst, c'cst–
u-clire vers le cours supérieur du Bug, il venail
de se produirc cerlains accidcnls qui ne pou–
vnicnt rnanqucr d'cnlraincr quelques change–
mcnls dans les projcls de Napoléon. (Voir In
carie nº 54.) Legénéral Heynier avcc les Saxons
al'ail dü rétrogradcr de Ncswij sur Slonim, de
Slonim sur Proujany, pour coul'rir le grand–
duché, el cnvahir plus tard la Volhynic. Le
princc de Schwarzenberg avcc l'nrméc aulri–
ch.icnnc avail. dli marclicr en scns contrairc,
s'clcl
'cr.deProujany sur Sionim el Ncswij, pour
venir joindrc le qunrlicr général, disposition
conforme aux désirs de l'cmpereur d'Aulrichc,
qui voulait que son armée ne reqtit d'ordrc que
de Napoléon lui-méme, et aux défianccs de Na–
poléon, qui n'cnlcndait pas rcmctlre la défcnsc
de ses derric1·cs
a
une arméc aulrichicnnc. Le
général Rcynicr, dans ce mouvcmcnl croisé avcc
le princc de Schwar·zcnberg, avait
\'U
ce prince,
el élait conl'cnu avec lui du rcmplaccment des
postes aulrichicns par les posles saxons sur la
lignc du llug el de
J,1
i\louckawclz, qui nous sé–
parail des llusscs. Ces précaulions priscs, le gé–
néral Rcynicr avnit
conlinué
son moul'cmcnt, et
envoyé des détachemenls pour rcmplacer les
Aulrichiens
i1
Pinsk,
/¡
Kobrin,
/¡
Brezcsc.
A
ce
mCrnc rnomcnL, cclui oti Nnpoléon
en~
lrail dans Witcbsk, le général russc Tormazoff
s'était cnfin mis en marche, conformément
ii
l'orrlrc qu'il al'ail requ de mcnacer le ílanc droil
des Franqais, mission dont le princc Bagration
ne poul'ait plus s'acquittcr depuis qu'il avait clti
rejoindre la grande arméc russe. En atlendant
que l'ami1·al Tchilchakoff, cngagé dans de vaslcs
projclsdu ccité de la Turquic, püt ou les cxécu–
tcr, ou se rabaltre sur la Polognc, legénéralTor–
rnazoff,
h
la tele d'cnviron 1,.0 mille hommcs,
élait seul chargé d'une divcrsion sur nos ailes,
el marchail hardimcnt vcrs le hnut Bug. 11 avail
répandu enviran une douzainc de mi llehommcs
de llobruisk
¡,
Mozyr, de !lozyr
/¡
Kicw, pour se
tenir encommunicationavcc le princc Ilagration
d'un cólé, avcc l'nmiral TchilchakoJT de l'aulre.
C'était une précaulion contrc les lcnlativcs que
pourraienl fnire sur ses dcrricrcs les Aulf'ichicns
réunis en Callicic. Bien que la cour rle Vicnnc
ctil fait donner
/¡
Saint-Pétcrsbourg l'assurancc
que ses cfforls en fal'cur des Franqais se hornc–
raicnl
a
l'cnvoi eles 50 millc hommcs elu prince
ele Sehwarzcnbcrg, néanmoins, le général To1·–
rnazoff n'avail p•s voulu se porlcr en al'•nt sans