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2ti0

LIVRE QUAnANTE-QUATRIÉME.

prendre ses précautions cont1·e les é\"cntualités

ele Inpolitiqucnutrichienne, et aprcs a\"oir laissé

sur ses derricrcs les forces que nous vcnons de

mcntionncr,

il

s·était :mmcé avcc cnviron

28

rnille hommes sur le haut Bug,

mcna~ant

le

granel-duché, que Je

~énéral

Reynier devait dé–

fcndre avcc 12

a

15 millc Saxons.

J.cs

Cosaqucs

étaicnt alors en posscssion, quoiquc bien pcu

rcdoutablcs pour des troupes régulicrcs, ele ré–

panrlrc l'épouvantcdnas touLcs les contrées oú on

les

a1rnon~ait,

et en clTct Ja souelaincté de lcurs

apparitions, jointc 11 lcur barbarie, avniL ele quoi

elTmycr les pcuplcsqui n'étaicnt point en armes.

Précédnnt de quinzc 11 vingt licues le génfral

TornrnzolT sur le llug. ils arnicnt excité dans

toutc la Polognc une tcrrcur singulicrc, et qui

contrastait fort avcc les grandes résolulions qu"af–

fichaicnt les Polonais. Ccltc lcrrcur elcvint bien

plus vive et plus motivéc qunnd le général Tor–

mazolT lui-mcmc, avcc 28 mi lle hommcselc trou–

pes régulicrcs, s'approchn ele Kobrin, !"un des

postes que les Autrichiens vcnaicnt de cédcr aux

Saxons. Le général TormozolT, instruit par les

juif;, qui trahissaicnt partout la cnusc de

In

Po–

lognc, de la préscncc d'un détachcmcnt saxon 11

Kobrin, résolut rlc signalcr son approchcpar un

coup d'éclat sur ce détachcment, qui par malhcur

étnitdénué d'appui, 11 marchasur Kobrin, qu'oc–

cupnit Je général saxon Klcugcl arce sa pctitc

troupe.Cctofficicr,brarcrnais imprudcnt, auJicu

de se rcplicr, s'obstina

¡,

tcnir dans une rillc!out

ourcrtc, ctoú il luiétait impossiblc dese déícndrr.

JI fut assnilli, cnvcloppé, et apres avoir combatlu

nvcc une rnl'c vaillancc, obligé de rcmcLtrc son

épéc au général cnncmi. CctLc rcncontrc, qui

cut licu le 27 juillct, coüta aux Snxons cnviron

2 millc hommcs, en morls, blcssés ou ¡wison–

nicrs.

Cct accidcnt, qui avait son importancc dans

J'état d'aJTaiblisscmcnt auqucl le corps saxon se

trouvait réduit, était plus fdchcux cncorc par son

clTct moral.

JI

produisit, surtout óVarsol'ic, une

imprcssion des plus péniblcs. Ces infortunés Po–

lonais, qui s'étaicnt jclés avcc ardcur dans un

projct d'insurrcction générale, enapprcnant que

les Ru ses élaicnt si pres de chcz cux, vircnt les

cxils, les séqucstrcs suspcndus sur lcurs lcLcs,

et un granel nombre donncrcnt le dangcrcux

cxcmplc de réunir ce qu"ils avaicnt de pluspré··

cicux pour passcr sur la rivc gaucho de Ja Yin-·

tulc, Bien qu'ils cusscnt appclé de tous lcurs

vmux In folle gucrrc que Napoléon soutcnait en

ce momcnt, ils en craignaicnt les

conséqucncc~

maintcnant qu'cllc était commcncéc. lis rcpro–

cliaicnt

a

ce grand capitainc des'cngagcr impru–

demn1cnt au del11 de la Dwina el du Dniéper, de

les laisscr sans appui, commc s'il avait pu faire

aulrerncnt que de s'avanccr bcaucouppour obtc–

nir sur les Russcs un triomphc décisif, commc

s'ils n'avaicnt pas dú lui répondrc cux-mémcs de

la surclé de ses dcrricrcs, au licu de lui laisscr Ja

peine de les coul'rir, Aceltc occasion ilsse plai–

gnaicnt du froicl discours de Wilna, imputaicnt

11

la liédeur de ce discours In tiéclcur des Po–

lonais, ouiJJiant que c'élait

a

CUX

1prO\'oquer par

lcur nrdcur l'ardcur ele Napoléon, et

;1

vaincre

ses hésitations par des résolutions éncrgiques, et

mcmc téméraircs. Malhcureuscmcnt, ainsi que

nuus l'avons dit, l'armée en Polognc était seule

dé\'ouéc sans mesure; In natioa rcgardait,

ju~

gcait, critiquait Ja lémérité de Ja marche de Na–

poléon, comme si ccltc témérilé ctil été plus

grandeque ccllc qu'on cxigcait de lui en voulant

r¡11'il

rcconstitwit

la Polognc.

On se mit done

a

élever

a

Varsovic les plaintcs

les plus vives, et¡, dcmunder instammcnt

a

M, de

Pradt des sccoursdont ce prélat arnbassadcur ne

disposait point, Cclui-ci, apres avoir pcrdu la

tele au rnilicu des cris du concile, n'était gucrc

capablc de résistcr aux érnotions d'une cnpitnle

épounrntéc, et avait

montré moins

de

carnctCrc

cncorc que ccrtains habitants de Varsovic, 11 usa

de sa sculcrcssourcc : il écrivit i1 M, de Jlassano

d'un cóté, au géneral Rcynicr de l'autrc, pour

réclamcr des envois de troupes. Le général Rey–

nicr, r¡ui avaitune toutc nutre t<ichc

a

remplirquc

de protégcr Varsol'ic, car il Jui fallait avcc

·!

1

milleSaxons tenir tele i150 milie Russrs, répon–

dit ¡, l'ambassndcur que c'était aux habilants de

Varsol'ie

a

se défcnclrc cux-mc\mes, et que quant

iL

lui il nl'ait aulrc chosc i1faire que de s'occupcr

de Jcur sürcté, Par une lettrc fort prcssanLc il

cngagca le princc de Schwarzcnbcrg

a

nltro–

gradcr sur-lc-champ, ann de l'aidcr

ii

rcpousscr

l'cnncmi, sauf

o

rcprcndre sa marche vcrs Je

qunrtirr général quand on aurait arrc\té les Rus–

scs, et occupé dcrl'icre les marais de Pinsk une

fortc position qui ne lcur pcrrnit gucrc dese por–

tcr plus avant

1 •

Le princc de Schwarzcnbcrg,

rapidcrncnt avcrti de celtc échaulTouréc, car Je

bruit en nvnit retcnLi dans toutc la Polognc, ré–

pondit augénéral Rcynicr qu'il scntait ledangrr

de la siluation, et qu'il allait, malgré les ordrcs