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MOSCOU. -

AODT

1812.

idéc dominante. Avanl ccttc guerrc, lepcnchant

a

l'imitation avait dirigé lous lesesprilsvers une

rclraite sc¡nblablc

a

cellc de lord Wcllington en

Portugal; depuis le commencemcnt des hostili–

tés, la passion nationale avait tourné les mcmes

esprits

a

la furcur de comballre. Barclayde Tolly

céda, et il fut convcnu qu'on attaqucrail le 7

aoüt, en trois colonncs; que deux de ces co–

lonncs, composécs des troupes de la premicrc

armée, s'avanccraicnt par la haute Kasplia sur

Jnkowo, contre les cantonnements de Murat,

point milicu de la ligne des

Fran~ais

qu'on csli–

mait le plus faible, et que la troisicme colonnc,

composéc de la sccondc armée sous le princeBa–

gration, s'avancerait de Smolensk sur Nadwa,

pour seconder l'e!Torl des deux autres. (Voir la

carien• ~~.)

Le 7, en c!Tet, on se mit en marche conformé–

mcnt au plan adopté. Le 8, une forle avant·garde

de troupes

a

cheval, formée par les Cosaques de

Platow et par la cavalerie du comte Pahlcn, s'ap–

procha d'Inkowo, ou le général Sébastiani était

canlonné avec la cavalcrie légere de Montbrun

et un bataillon du 21,• légcr appartcnant au ma–

réchal Ncy. Le général Barclay de Tolly avail

voulu clre de sa personne

a

celle

avant-ga~de,

afin de juger par ses propres yeux de cequi allait

se

passcr.Lc

général Sébastiani,doué de sagacité

politique plus que de sagacité militairc, s'étail

laissé approchcr sans prcsque s'en doutcr, et

s'était borné

a

mandcr

a

son chef, le général

Montbrun, que, ses postes étant fort resserrés

dcpuis la vcillc, il craignail d'avoir bicnlilt de la

peine

a

vivre. Sur ce simple indice le général

Montbrun étaitaccouru, ctle 8 aumatin, quoiquc

malade,

il

était monté

a

chcval, et avait 1•u ·12

mille chevaux fondrc sur les 3 millc du général

Sébastiani. Le balaillon du 21,•, coniluit par un

vigoureux officicr, arrcta longtcmps par son fcu

cetle nuée de cavalicrs, et les généraux

~Iont­

brun et Sébasliani furent obligés de les charger

plus de quarantc fois dans la journéc, Enfin,

opres avoir perdu

1,001t

~00

bommes,notamment

une compagnie entiere du 24°, ces dcux géné–

raux regagncrent les cantonnemenls du maré–

chal Ney, et ils trouvcrcnt dans le corps de ce

maréchal un appui invincible. Les Russcs fircnt

halle, Celte tenlative lcur prouva que, si qucl–

qucs postes

fran~ais

n'étaient pas en ce momcnt

sur leurs gardes, la masseétait impossible

n

en–

tamer. lis

apcr~urent

mémc du eóté de Porec–

zié,

vis-a-vis des cantonnements du prince Eu ·

gime, une extréme vigilaoce, el des masscs de

troupes considérablcs, ce qui étail naturcl, car

il

y

avail labeaucoup d'infantcric.Cclle remarque

fil

croire

a

Barclay de Tolly que les

Fran~ais

avaient changé de posilion, qu'ilss'étaient rcpor–

tés sur leur gauche, pour lourner la droilc des

Russcs vers les sourccs de la Dwina, et les cou–

per de la roule de Saint-Pétersbourg. Frappéde

ccllc craintc, Barcia

y

de Tolly, qui ma1·cliait

i1

conlrc-creur, cnvoya d'une ailc

¡,

l'autrc un con–

lrc-ordrc général, et prescrivit un mouvcmcnl

rélrogradc

n

ses

dcu~

principales colonncs.

ccllcsqui lui obéissaient dircctement, afio d'opé–

rcr tout de suite une fortc reconnaissance sur sa

droile. Bien tui en prit, car s'il se fut obstiné

dans cctte marche ofTensivc, il aurait

rc~u

en

llanc le chocdes 120 milie hommcs venant de la

Dwina, aurait élé poussé sur les

5a

millc qui

gardaicnt le Dniépcr, et probablcmcnt se scrait

vu étouffé entre les uns et les nutres. Quanl

i1

Bagration,

il

resta sur la routc en avant deSmo–

lcnsk, vcrs Nadwa.

Ces mouvcments asscz obscurs de l'cnncmi

furenl mandés le 9 aout au quarticr général.

11

était difficilc d'cn pénélrcr l'intcntion, rnais

Napoléon avait une tclle impaticnce d'étrc aux

priscs avcc les Russcs, qu'il se réjouissail de les

rencontrcr, n'importc oú, n'importc commcnt.

Ayant

n

sa droitc el un pcu en avant Mural el.

Ncy, vcrs Liosna, en arricrc les clivisions Mo–

rand, Friant et Gudin, pouvant lui-méme accou–

rir avcc le princc Eugcne et la garde, il était

certain d'accabler les llusses, et, en les poussanl

au Dniépcr, de les livrer vaincus

a

Davoust, qui

les auraitramassés par millicrs.

11

prcscrivit

o

!out le monde d'etre sur ses gardcs, el ''oulut

allcndrc le développement des dcsscins de l'cn–

ncmi avant d'cntrcprcndre sagrandemanrouvrc.

Mais le 9 et le 10 aotil s'étant passés sans que les

Russes qui rétrogradaient lui eusscnt donné

signe de vie, il supposa que les mouvements qui

avaienl attiréson attenlion n'avaicnt été que des

changcmcnts de cantonncmcuts, et il mil l'ar–

mée en marche. Le temps ayant été afTreux

le10, on ne marcha que les 11 ·et12. Les corps

de Mural, de Ncy el d'Eugcnc, les troisdivisions

Morand, Friant, Gudin, cnfin lagardcs'ébranle–

rent, chacun de lcur cóté, des le H au malin,

précédés par le général Éblé avcc l'équipagc de

pont. Murat et Ncy défilcrenl dcrricre les bois

et les marécagcs qui s'étcndaicut de Liosna

ii

Lioubawiczi, et vinrcnl aboutir au borcl du Dnié–

pcr en facc de Liacly.

La

on travaillait

b

jctcr

dcux ponts qui dcvaicnt ctrc pralicablcs le '15.