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Ll\11\E QUAllANTE-QUATRIEME.

infanlcric, pcndanl c¡uc la cavalcric de G1·ouchy

déboucbait sur la droilc, el se portait ii la ren–

conlre d'un gros corps de cavaleric russc.

Ce

corps ayant foil mine de nous chargcr, le 7• de

dragons se précipila sur lui au galop, !'aborda

vigo11reuscmcnl, et le refoula sur la ville. Mural,

toujours au milicu de ses cavalicrs, batlil lui–

memc des mains en voyant ccttc chargc du 7• de

dragons. L'artillcrie atlcléc de Grouchy étant ac–

couruc sous un officicr aussi hardiqu'habile, le

coloncl Griois, couvrit d'obus lescscadrons rus–

scs, et les obligca de renlrcr dans les faubourgs

de Smolcnsk.

On employa ainsi le temps jusqu'a l'arrivéc de

l'Empereur el de l'armée. Napoléon survint vers

le milicu du jour, et Ncy se bata de lui mon–

trcr le pourtour de

la

place qu'il avait déjii re-

connu.

Smolcnsk, commc nous vcnons de le dirc, cst

sur le Dniéper, au pied de deux rangécs de co–

teaux qui resserrent le cours du Ocuve (voir la

carlc n°

~7).

La vicillc ville, de beaucoup la plus

importante, cst sur la rive gauchc, par laquclle

nous arrivions; la ville nouvcllc, ditc faubourg

de Saint-Pélersbourg , cst situéc sur la rive

droilc, par laquclle arrivaicnt les Jlusses. Un

pont les réunit. La vicille ville csl cnlouréc cl'un

ancien mur en briques, épais de quinzc picds a

sa base, haul de vingt-cinq, et de distance en

distance flanqué de grosscs tours. Un fossé a1•ec

chcmin couvcrt et glacis, le tout mal tracé, pré–

cédait et prolégeait alors ce mur, trcs-antericur

ii

la scicnce de la fortification modcrnc. En nvant

et aulourde la villc, on apercevait de grands fau–

bourgs, !'un dit de Krasnoé,sur la routc de Kras–

noé, louchant au Dniépcr; l'aulrc au centre, dit

de Micislaw, du nom de la roulc c¡ui vicnt y

aboutir; un lroisicme plusau centre, <lit de Ilos–

lawl, par le mcmc motif; un quntricme a droitc,

<lit de Nikolskoié; un cinquicmc et dcrnicr, dit

de Ilaczenska, forman! l'extrémitédu dcmi-ccrcle

el allanl s'appuycr au Dniépcr. Des hautcurssur

lcsqucllcs l'arméc était vcnuc succcssivcmcnt se

rangcr, on découvrail la vicillc villc, son cn–

ccinlc flanquéc de tours, ses rucs torlueuscs et

inclinécs vcrs le Ocuvc, une bcllc el antiquc ca–

ll1éd1·alebyiantinc, le pont qui joignail les deux

ri1'cs du Dniépcr, au dela enfin la nouvcllc villc

s'élevant sur les cotcaux vis-a-vis. On voyail ar-

1·ivcr par la rivc droitc du Dniéper des troupes

nombrcuscs, donl la marche rapidc annon9ait

que les soldals russcs accouraicnt en massc pour

défcndre une cité c¡ui lcur était prcsc¡uc aussi

cbcrc que Moscou. Napoléon, s'il n'avait plus

l'espoir de surprcodre Smolensk, et de déborder

facilement Barclay de Tolly, s'en dédommageail

par l'cspérancc de voir l'arméc russc déboucher

tout cnticrc pour livrer bataillc. Une grande

victoire gagnéc sous les murs de cettc ville, sui–

vic des conséqucnces qu'il savait tirer de toutes

ses victoircs, lui suffisait.

11

avait apprispar une

profondc cxpéricocc qu'a la guerro ce o'cst pas

toujours le succcs cherché qui se réalise, mais

que, s'il y en a un, et qu'il soit grand, pcu im–

porte quece ne soit pas cclui qu'on a prévu et

désiré.

En effet, le prince Bagration rcmootait en

toute bate larive droitc du Dniépcr, par un mou–

vcmcnt parallcleau nótre, et Barclay, venaot de

son cóté par la route transversale qui mene de la

Dwioa au Dniéper, commen9ait

a

paraitre sur

les hauteurs opposées ii cclles que nous occu–

pions, L'un et l'aulrc averlis des desseios de Na–

poléon, el revenos de lcur projct d'offensivc, se

portnicnt avec cmpressement

a

ladéfcuse dc·l'an–

tique cité russe, et, bien c¡ue ce fut une grande

imprudcncc que de combatlre daos cette posi–

lion, livrcr Smolcnsk saos la disputcr était une

hontc qu'ils ne pouvaicntsupportcr,que!que dut

ctrc le résultat. Oo oc discuta point, on céda

i1

un mouvemcnt involontairc, et on se distribua

sur-lc-champ les rólcs sansaucuoc conlestation ',

11

yen avail dcux ii rernplir, tous deux forl im–

portants. Le premicr, le plus indiqué, était celui

de défcndrc Smolensk. Mais si, tandis qu'on se

battait pour Smolensk, Napo!éon ne faisant

qu'unc attaquc simuléc, passait le Dniéper au–

dessus, cequi était possiblc, le lleuvc dans cctlc

saison et en cct cndroil étant guéablc, on pou–

vail etrc tourné, coupé

a

la fois de Moseou et de

Saint-Pétcrsbourg, et exposé

a

un vrai désaslrc,

cclui memc dont on était mcnacé, sansqu'on s'en

dout;it, dcpuis le début de la campagne.

11

ful

done convcnu que leprincc Bagralion avee lase–

conde arméc irait prcnd1·c position au-dessus de

Smolcnsk, sur le bord du Dniépcr, pour en sur–

veiller les gués, tandis que Barclay deTolly dis–

pulcrait la villc cllc-mémc aux Fran9ais. Ccttc

distribution des rólcs était la plus naturellc, car

il était plus faeilc au princcBagration, nrrivé le

premicr, et ayant de !'avance sur le reste de l'ar–

mée russe, de se portcr au-dcssus de Smolcnsk.

ll partil immédiatement, et alla se postcr avec

1

On n

p1·~té

au

g~néral

Borclny de Tolly toutc

esp~ce

de

motifs pour cxplic¡ucrla dt!fcnsc dcSmolensk. Lc,princcEu–

g~nc dc Wurtcmbcr¡;, militaircaussibrnvc quespiritucl,¡iar-