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MOSCOU. -

AOUT

1812.

2h3

que la fortune

l~i

avait tant de fois prodigués, il

pouvait, il dcvait réussir, el alorsqucls résullats

!

Pi·obablemcnt lapaix arraehéc

a

la Russic défini–

tivement soumis", et le sceptre du monde remis

en ses mains!

Ce mouvcrncnt loulcfois, quoiqucbien eouvert

par la na ture de ce pays boisé et maréeageux,

présentait un inconvénient, eclui d'élrc trcs-al–

longé, cnr laclroitc de l'nrméc, qui sous le maré–

ehal Davoust éiait

a

Rnssnsna, dc1•ait avoir fait

trente licues avant d'arrivcr

i\

Smolcnsk, et

la

gauchc, qui élait avee le prince Eugcnc

i\

Sou–

rage, devait en

fui

re

li

pcu prCs

aulant

pour rcm–

placer le maréclrnl Davoust

a

Rassasna, el ce

n'étnit qu'aprcs ce traje! qu'on pourrail commen–

cer

i1

se trouver sur

la

gauchc de l'cnncmi. Mais

il élail prcsquc impossiblc de s'y prcndrc aulrc–

ment, et d'aillcurs le rideau de bois et de marais

qui nous séparail des Russcs élait si épais, Napo–

léon élnit si babile dans les marches, qu'onnvait

bien des chances de réussir. On aurait pu, i! cst

vrai, abrégcr bcaucoup ce trajct,ense dispensan!

de passcr le Dniépcr, en cheminant entre ce

(lcuvc et la gauchc des Russes, en s'épargnant

ainsi laprisc deSmolcnsk, ctcn lournant de plus

pres rcnncmi qu'on voulait cnvcloppcr.

~lai& on

aurail de la sorlc éclrnngé une difficullé contrc

une autrc; on aurait échangé la difficulléde sur–

prcndrc les Russes contrc la difficulléde rcfoulcr

brusqucmcnt lcur gauchc, formée en ce rnomcnt

par le vaillant Bagration, de la rcfouler si vite,

si vicloricuscrncnt, qu'on cmpéchat le reste de

l'arméc de nous éclrnpper. Napoléon, nvant de

prcndre son parti, consulta le maréchal Davoust,

commc leplus capablc de donncr sur ccttc grave

question un avis utilc, et eommc le micux placé

d'aillcurs pour apprécicr la situation des deux

armées. Apres l'avoir enlcndu, il se décida pour

le mouvement le plus allongé, celui qui consis–

tait

a

passcr le Dniéper,

a

le remonter par la

rivc gauchc,

a

cnlever Srnolcnsk, et

a

débouchcr

1

l'improvisle sur la gauchedes Russcs, surprise

et débordée

1 •

Cette bellc el vasle manreuvre élanl résolue,

Napoléon ordonna de tout préparer pout• le dé–

parl des diverscorps d'arrnée du

fO

au 11 aout.

Le maréchal Davousl devait rallier par llabino–

wiezi el Hassasna ses trois divisions, Morand,

1

Quclc1ues historiensont prétcndu que ce íurenl Jcs mou–

vcments.ultérieursdes Russes, mou,•crnentsdont onva li1·e lc

1·éci1, qui détwnini!rent la marche dcNapoléon. Lacorrcs–

pondance du maréchal Davousl et dcNapoléon, inconnucdc

ces historiens

1

prou\•equeNopoléonavait consullélem11réchal

CONSOUT.

4.

Frinnt, Gudin, les

ré~nir

nux

di\'ision~

Dcssnix,

Compans, aux PolonaJs, aux Wcslphahcns, et se

lenir prct avec lacavalerie du général Grouchy

it

venir couvrir les débouchésde Hassasna el de

Liady, pres dcsquels il était décidé que l'arrnée

passerail le Dniéper. En déduisanl de l'armée

polonaise ladivisionDornbrouski,laisséc

a

Minsk,

l'ensemblcde ces corpspouvail formcr uncrríasse

de 80 mi lle l1ommes cnvi1·on, placés sous lamain

du rnaréclrnl Davoust. La cavalerie Monlbrun et

Nansouty sous Murat,le corps du nrnréchalNey,

devnient s'écoule1· par Liosna et Lioubawiczi su1·

Liady

e~

Rassasna, et y franchir le Dniépcr lout

pres du nrnréchal Davousl, auquel ils apporle–

raient ainsi un renforl de 56 mille hommcs.

Enfin, le prinee Eugcne parlan! de Souragc, la

gurde de Wileb k, pour passer par Dabinowiczi

et Hassasna, devaient ajouter, la garde 25 mille

honunes, le princc Eugene 50 millc, c'esl-¡\.dire

51.i mille homrnes

11

la massc lotale de l'arméc

fran~nise,

du moins

h

la

partic qui était prcle

a

se portcr enavanl. Le général

Lalour-~laubourg

pouvant y ajouler 5

il

Gmille cavalicrs, s'il élait

appelé

1

rejoindre, il fallait é1•alucr

il

171í

millc

combaltants présents au drapcau, les forces avec

lcsquellcs Napoléon se préparait

i1

frappcr le

eoup décisif. Si l'on complc en oulre

'18

ou 20

rnillc Saxons et Polonais

a

droile vers leDniéper

(non cornpris les Autrichicns), 60 mille

Fran~ais

et alliés

il

gauchc sur la Dwina, ce qui fait 80

millc, on retrouve les 2ii0 ou2ii5 mi lle hommes

restanl des '•20 mille qui avaicnt passé le Nié–

men, Napoléon laissait

a

Wilcbsk,pour

y

garder

ce point tres-importan! sur la Dwina, et de plus

ses rnagasins el ses hópitaux, environ G

il

7 mille

soldals,se composantd'un régimentde flanqueurs

de lagardc, d'un régimen! de tirailleurs, de trois

halaillons de marche,et des hommes isolésqu'on

espérait ramasscr. Ces corps del'aicnt bicntót

rejoindre, mais fü·e rcmplacés par d'autres, de

maniere

a

former commc

a

Wilna une garnison

mouile, et toujourssuffisamment nombreuse. La

cavnleric légcre ful cliargéc de ballre lepays sur

les deux rivcs de In Dwina pour ramcncr les

marauclcurs

il

Wilebsk, en lcur clisant que lcurs

régimenls allaient partir, et 1¡uc, s'ils reslaient,

ils seraicnt pris par les Cosaques.

Tandisque tout se tlisposait pour cctle grande

d~s

le6aoUI,ce

qqi

montreque

m~mc

ª''aot le 6 il

y

pcnsait.

Lcprcmicr

mo1wemcnt

des l\usscs nesc fil scntirquelc8,ne

fut connuquc lc9auqua1·1icrgénéral,ctnefulpointpar con·

séqucntlacausedesopéro.tionscxécutécs purNupoMon

1111tou/'

JeSmolcnsk.

17