MOSCOU. -
AOUT
1812.
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du quarlicr général, rétrogradcr pour venir 11
son sccours. Quant
a
M. de Bassano, il répondit
avee asscz d'irooic aux terrcurs ele M. de Pradt,
et ne pouvant rien statucr relntivcmcnt aux de–
mandes de sccours, les adressa toutcs au quarticr
générnl.
Nnpoléon accucillit mal ces nourcllcs, surtout
par rnpport :\ ceux qui s'étaicnt lnissé si fncilc–
ment i11limider. 11 npprouva complétcmcnl la
détcrminntionqu'nvait prisc le princc ele Scl1war–
zenhcrgdcrétrogradcrsurProujanypoursecourir
le général P.eynier,ct
pi·~·
mcmc ce dcrnicr sous
les ordrcsdu commandant aulrichien.11 cnjoignit
au princcde Schwarzenbcrg de nrnrchcr résolu–
mcnt, avcc les 1,0 millc hommcs qu'il :illaitavoir,
sur Tormazoff, qui n'cn pouvait comptcr plus de
50 millc, de le pousscr
¡,
outrance, jusqu'a ce
qu'on l'cüt rcjcté enVolhynic.
JI
Jui promit, ccltc
t:\chc remplic, de lernppcler au qunrLicr général,
conformément aux désirs de l'cmpcreur d'Autri–
che, et écrivit
il
celui·eipour lui <lcmnndcr d'en–
''oycr un rcnfort nu corps autl'ichicn. Bien qu
1
il
ignorat les secretes rclaLions subsislant entre Ja
cour d'Autrichc et la eour de Russic , Napoléon
voyaitclaircmcntqu'il n'obticndraitguCrc
:111
dcl!1
des 50mi llehommesdu princcdcSchwarzcnherg;
mais il aurait du moins voulu que ces 50 miltc
hommes fusscnt
to1~ours
tcnus au complel, et
sans de prompts rcnforls ils ne pouvnient pas
l'clrc, car ils n'étaicnt pas plus épargnés que
nous p•r les fatigues. 11aurait \'Oulu nussiqu'un
corps d'arméc autrirhicn, qui était aetucllcment
réuni en Gallicie, et dont on Jui avait fait cspérer
le concours, fút autorisé
a
prcndrc une ntlitudc
mcna~antc
du colé de la Yolhynic, ce qui ourail
obligé Je général Tormazoff
a
se montrcr moins
témérairc; nrnis il le demanda sans y comptcr
bcaucoup, et insista particulicrcmcnt sur l'cnvoi
d'un rcnfort de 7
n
8miliehommcs ou princc ele
Schwarzenberg.
Ces mesures suflisaicnt pour tcnir
n
distancc
le corps de 'formozoff et pour Je réduirc 1 une
complete impuissance,
a
moins que l'amiral
Tchitchakoff ne vint bicntot doublcr ses lorccs.
C'était asscz, en cffct, de
4.0
mille Aulrichicns et
Saxons pour ramcncr le généralrussc en Volhy–
nic; mais il fallaitsctcnircn communication al'CC
ces quaranlcmillehommcs, qui al!oicnl se trouver
a
cent licues au moins d'Orscha, point oú s'ap·
puyait la droilc de In grande arméc. Napoléon
conscnlit
a
se privcr de !'une des trois divisions
du princc Poniatowski, loquellc dut rester can–
lonnéc entreMinskcl Mohilcw pourno11sgaranlir
eontre les surpriscs des Cosaques, et se licr por
des postes de cavalerie avec Ja gauchc du corps
autrichicn.
Notre droitc était ainsiassuréc, du moins pour
le momcnt. Quant
a
notrc gauchc, Napoléon prit
des mesure moins efficaccs, quoir¡u'cllcs pusscnt
actucllemcnl pni·nilrc suíllsantcs. 11 bl:ima forL le
mouvemcnt rélrogradc du mnréchal Oudinot sur
Polotsk, ne tcnant pos asscz comptc rlc J'état des
troupes. et préoccupé cxclusivcmcnt de I'cffct
moral de ce mouvcmcnt, soit sur les Russcs, soit
sur l'Europc, qui 1·ccucillnit a1•i<lcmcnt les moin–
dres détnils de cellr: gucrrc. 11 s'attacha, d'aprcs
les ealculs fort ingénieux qu'il avniL fails sur les
doeuments cnlcvés aux Russcs,
¡,
prou1•c1· a11
nrnréchal Oudinot que le comlc de Willgcnstein
ne dcrait avoir que 50 mi lle soldnts, de trcs–
mnuvaiscqualité, c¡u'il ne pouvnil, dCs lors, Clre
i1
crnindrc pour 20 mille
Frnn~:iis
aguerrís, el Ju
i
ordonna de marcherhardimcnt sur l'cnnemi etde
le rcjctcr au loin sur la 1·oulc de Saint-Pétcrs–
bourg. A fin de Jaisscr le maréchal sans ohjeclion,
il résolut de l11i envoycr le corps bavarois, qui
étoit,commc tous nos :illiés, bon un jour d'oction,
nrnisqui fondait cnsuilci1 vuc cl'o:ilparla fatigue,
la nrnladie et la déscrlion. Napoléoneontinuait
ii
comptcr ce corps pour 15 ou
t
6 rnillc homrnes
(bien qu'il ne flit plusque de ·13 mi lle), et csti–
mnnt le corps du rnaréehol Oudinot
ii
21, millc,
il prétendH qu'al'ce 40 rnillc hommcs, on dcvait
accnblcr Wittgenstein. 11 trouvait un avantnge ele
plus i1 placer les Ilarnrois 11
Polotsk, c'était de
lcur rcndrc Insonlé et une partie ele Jcur effcctií
par lerepos et la bonnc nourriturc. De loulcs les
troupes barnroises, il ne garda c¡uc la cavalcric
légCrc, qui continun de
scrvi1·
nuprCs du princc
Eugcne, et qui était cxccllcntc. Avcece rcnfort,
il ne <loutait pas d'ctrc bicnlot débarrassé ele
Wittgenstein sur sa gaucl1c, comrnc il cspérnit
l'ctrc prochaincmcnt ele Torrnazoff sur sa droitc
par la réunion du princc de Schwnrzenherg avcc
le générnl llcynicr. Du reste, dans so pcnséc, les
opérationsq11'il nllaitcxécutcr avcc l'arméc prin-
. cipalc dcvoicnt bicntót ranger ou nomb1·c des
circonstnnccs insignifümtcs de ccttc gucrrc les
événemcntsqui se passcraicnt sur ses ailcs.Napo–
léon, se ílallant que le maréclwlOudinot rcjctlc–
roit lecorntcde Wittgenstein sur Scbej et Pskow,
en concluait que le maréchal Macdonald pourrait
imméelialcmcnl aprcs conccntrer son corps toul
cnticr sur Riga et commcnccr le siégc de ccttc
pince. Aussi rcfusa·t·il de lui accorrlcr !'une des
divisions rlu ducde Jlcllune dont il ne roulaiLpos