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2~2

LIVRE QUAílANTE-QUATíllÉME.

disloqucr le corps, muis il le lui indiqua commc

un sccours éventucl qu'il pourrait , nu bcsoin,

appclcr

a

son aidc, et qui, en attcndanl, placé

sur ses dcrricres, Jui apporterait un grand appui

moral. Aces raisonncmcnts, qui ne valaicnt pas

quelques régimcnts de plus, Napoléon ajouta un

nombreplusqu'ordinaircdccroixd'honncur pour

les Prussicns qu,i avaient vaillammcnt combattu

contrc les Russcs.

Tandis qu'il s'occupait ainsi cl'assurcr ses ailcs

pcndant les mouvcmcnts ofTcnsifs qu'il prépa–

rait, Napoléon n'avait pus ccssé de vcillcr i1 ses

dcrricrcs, confiés au maréchal Viclor et au maré–

cha1Augcreau, le prcmicr vcrs Kccnigsbcrg, le

sccond vcrs IJcrlin. 11 avait, par son actil'c cor–

rcspoadancc'

ll'm

1

aillé

a

procurcr au maréchnl

Viclor

2o

millc hommcs cl'infantcrie, 5 1 4 millc

hommes decavalcric, et GO bouchcs

il

fcu.11 avait

fort rccommandé

a

ce maréchal, ordinairemcnt

trcs-soigneux, la discipline des t1·oupes,

~t

pro–

jctait de l'appcler bicn!Ót

a

\Vilna, pour qu'il

pUI, si le cas s'cn présentnit, prCtcr sccou1·s soit

au maréchal Macdonald, soit au maréchal Oudi–

nol, soit au princc de Schwarzcnbcrg. 11 s'élait

occupé égalcmcnt de hntcr l'organisation des

quatricmcs bataillons et des régimenls de réfrac–

tairesdcstinésaumaréchalAugcrcau,descohortes

degardes nalionalcschargées deremplaccr sur les

frontieres de l'Empire les troupes attirées

a

IJcr–

lin, desrégimcnls lithunnicns, cnOn, qu'oncspé–

rait portcr ;\ ·12 millc hommes, et pour lcsqucls

!'argent manquait absolumcnt. Napoléon n'avait

donepas perduson temps i1Witcbsk, et ce n'était

pas, du reste, son habitude. 11 y était dcpuis une

tlizaincdejours,et,outrc r¡u'il

avaiL

ménagé

ii

ses

soldats un rcpos néccssairc, r¡u'il lcur avoit fnit

passer sous des eabancs de íeuillagc le temps des

plus fortcs ehaleurs, il avnit obtcnu l'avantagc de

rallier, sinon toutcs les pnrlics de l'artillcrie en

arriCrc, au moins quclqucs-uncs, d'avoirnotam–

mcntamcné100bouchcs

a

fcu de lagardcavcc un

doublcapprovisionncmenl,d'avoir réuni GOO voi–

tures du trnin 1Witcbsk, GOO!t 700 cutreKowno

et Witcbsk, ce qui faisait cnl'iron1,500, et pcr–

mettait de charrier dix ou douzc jours de vivrcs

pour une massc de 200 millc homrnes ; cnfin,

cl'avoir donné le tcmps au princc EugCncpardes

courscsaudel/1de laDwina,i1Ncypardcscourscs

cnt1·c la Dwina et le Dniépcr, 1 Davoust par des

recherches actives audcli1du Dniépcr, tic réunir

six

h

scptjoursde vivrcs, sans comptcr l'alimcn–

tation quolidícnnc.Nnpoléonen avaitréuni pour

dix jours ;\ \Vitcbsk, et les destinail i1 Ja garde.

Le marécbal Davoust avait, en outre, préparé a

Orseha oú il s'était établi d'abord,

u

Doubrowna

oú il s'élait transporté ensuitc,

a

Rassasna

ou

il

avait cantonné sa cavaleric, des magasins, des

fours et des ponts. Par ordre de Napoléon, il

avait jeté

n

Hassasna quatrc ponts de ra<leaux sur

le Dniépcr. L'abondancc des bois, le mouvemcnt

trcs-lent des riviercs,rendaicnt ce genre deponts

fncileet de bon usagc dans ces eontrées, et l'on y

avait souvcntrccours.

Tout élait done prct pom· un nouvcau mou–

vcmcnt , qu'on avait celtc fois l'cspérance de

rendrc déeisif. Aprcs avoir profondément médité

sur les opérations qu'on pouvait cssaycr en ce

momcnt, Napoléon adopta ecllc qui lui semblait

Ja seulc pmticable, et dont Ja conception était

digne de songénic. Enpréscnce d'un cnncmi qui

s'éiudiait

a

éclrnppcr sans ccssc, il avait tendu

d'abord

a

couper sa ligne en dcux, puis i1dé–

bor<ler,

a

tourner,

a

enveloppcr chacunedes deux

partics de cettc ligne, de maniCre

a

les détruirc

l'unc et l'autre avant qu'clles eusscnt le temps

de fuir. Ccttc manrouvre était désormais im–

poisiblc depuis la réunion du prince IJagration

a\'CC Je général llarclay de Tolly, réunion qui

portait l'arméc russc,aprcs les perles du fcu et de

la fatigue,

u

11.0 millc hommes cnviron. Mais il

n'était pas impossibJc,

Cll

re41on~ant

a

GOUper en

deux cette armée, d'essaycr cncorc de Ja débor–

der, de la tourncr, de la prcndrc

a

rcvcrs, ce qui

l'aurait mise hors d'état d'él'itcr une grande

bataille, et l'aurait obligéc de J'acccpter dans les

eon<litions les plus désavantageuscs. En consé–

quenec de ectte Jorn1éc que luí inspiraient les

licux et Ja situation, Napoléon résolut, en profi–

tant du ridcau de bois et de marécagcs qui Je

séparait des Husscs (l'oir la eartc n' 55), de s'é–

couler clandestinement devant cux par un mou–

vemcnt de gauche " droile, scmblable

a

cclui

qu'il s'était proposé d'exécuter <levant lecamp de

Drissa, de se portcr des bordsde la Dwina

ii

ccux

du Dniéper, de Witcbsk

h

llassasna, de passcr le

Dniéper, de le remontcr rapidcment jusqu'a

Smolensk, de surprcndrc cctte ville qui n'était

pas <léfcnduc, <l'cn déboucher brusquement avce

toulc la massc de ses forces sur Ja gauche des

l\usscs, qui se trouvcraicnt ainsi débordés et

tournés; de pousscr, si la fortune Je seeondait,

son mouvemcnt

ú

fond, et peul-etrc de renou–

vclcr conlrc Bagration et BarcJ¡1y réuuis ce qu'il

avait voulu fairc contre llarclny scul, et ce qu'il

avait cxéculé jadis nvcc lant de sucecs eontrc

Mélasel.Mack.Arce

1111

deces momcnts deínvcur