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LIVHE QUAllANTE-QUATlllÉiJE.

cxcr~aicnl

Je mélicr de brigand, Je plus grand

nombre s'écoulnicnl ULravcrs

l'

Allcmagnc, favo–

risés par les habilanls, el la pluparL du Lemps

rcntraienL

chcz

cux. AprCs les étrangcrs, les

réfractaires el les jcuncs soldaLs

fran~ais

étaicnl

les plus cnclins

¡,

quillcr les rangs, les jcuncs

soldats par démoralisation, les réfraclaircs par

gout pour la vic errante. JI ne rcstait sous le

drapcau que les aneicns soldats, ou bien ccux

qu'un tcmpéramenL plus mililairc avail promptc–

mcnt associés :\ l'espriL des vicillcs bandcs, cL ils

formaicnt, commc on vicnt de le voir, un total

de 250 cL quelr¡ucs millc hommcs. Acommcttrc

Ja témérité de ccttc campagne si

loint~ine,

ilcut

ccrtainemcnt micux valu n'uvoir avcc soi que

250 millc hommcs au Iieu de

i,.OO

millc, car un

n'cn aurail cu que 250 millc

a

nourrir, el de plus

on n'aurait pas infesté Je pays d'unc mullitucle

ele déserLcurs, dont la conduilc pouvait devenir

contagicusc. C'élait en clTcLJ'cxcmplc de ladéscr–

lion bien plus cncorc que la perle maléricllc

de ·ItiO mille hommcs donl il fallail s'inquiétcr,

car pcu 11 peu cette facilité i1 quiLler le drapeau,

jusqu'a ce jour étrangi:re

a

nos soldats, en entrai–

nail beaucoup qui jamais n'y auraicnL pensé s'ils

n'avaient cu conlinuellcmcnl sous les yeux le

spcclaclc de Ja déserlion. A la contagian de

l'cxcmplc se joignaient mille frichcux préLcxlcs

pour s'éloigncr des rangs. Tous les soirs Ja

coursc aux vivrcs, l'attcnLion

a

donncr

a

d'im–

mcnscs bagagcs, le soin des troupeaux menés

a

la suite de l'arméc, l'arlilleric régimcnLairc que

Napoléon avait voulu confier aux régimcnls d'in–

fantcrie, et qui délournail de lcur scrvicc habi–

lucl beaucoup d'cxccllcnts fantassins pour en

fairc de mauvais arLillcurs, cnfin la mortalité des

chcvaux qui mcttail forcémcnt

a

pied une mul–

tiLudc de cavalicrs réduiLs 1 se lrainer pénible–

menta Jasuite descorps, grossissaicnt ceLtc triste

r¡ueuc qu'on

aper~oit

ordinaircmcnl apres lepas–

sngc des nrmées, et qui hicntót s'allongc, secor–

rompL, dcvienl mcmc infecte, en proporLion du

mauvais étaLdes troupes. C'étail ect ensemble de

causes qui préoccupaiL surtoul Napoléon, plus

encorc que le nombre si considéraiJle d'hommcs

donl il allait ctre maléricllcmenl privé; car,

a

Ja

rigueur, avcc ·100 millc hommcs distribués sur

ses flanes, et une massc bien compacte de

•l50 mille autres porlés en avanl, il n'cÜl pas été

impossiblc de f1·appcr sur la Jlussic un coup mor–

tcl; mais

a

voir ce qui se passail, il éLail

¡,

craindre que les 250 millc hommcs qui lui rcs–

taienL ne fussent bicnlól réduiLs

a

200,

1i

·100, eL

rncme 11 bcaucoup moins. Napoléon en avait dans

ccrlains momcnts le prcssentimcnt sinislrc, et

prcnaiL pour parcr

1i

ce dangcr les précaut.ions

les plus minutieuscs et les plus profondémenl

calculécs. Voici ccllcs qu'il adopta pendanl le

séjour qu'il fit

a

WiLebsk.

La gcndarmcric d'éliLc, Lroupc sans parcille

pour Ja qualilé des hommes,

cxer~ant

ordinairc–

mcnL Ja policc sur les dcrrieres de l'armée, cLse

composanL de 500 i1 1,00 cavalicrs, lui parut in–

suffisanle, malgré les colonncs mobilcs dont on

l'avait rcnforcée, et il ordonna d'en.voycr de

Parisau quarticr général tout ce qui restait dans

les dépólsde lagarde. 11 créa, ce qu'il n'avait pas

faiLenco1·c, cL ce qui atlcstait bien J'étal frichcux

des troupes, clcux inspccteurs de Ja grandearméc,

qui, sous le Litre

cl'<tides-ma:jors ginérnux

de

l'infanteric el ele Ja cavalcric, éLaicnL chargés de

vciller

a

la situation de ces dcux armes,

a

Icur

tenue,

a

leur elTccLif,

a

lcu1·s bcsoins. llsdcvaicnL

s'nssurcr de la force ''raic des régimcnts au

moment de chaque action, et s'occupcr surtoul

des pcLilsdépóts que J'armée Iaissait sur sa roule.

Napoléon

fit,

pour ces fonclions, dcux choix

excellenLs, tant sous Je rapport de la vigilancc

que sous cclui de la connaissancc de chaque

arme ; ce ful, pour l'infantcric, le comte Lobau,

pour la cavaleric, Je comlc Durosnel. Malhcurcu–

scment Ja mu!Liplicalion des cmplois ne rcmédic

pasplus aux abus que Ja multiplication des méde–

cins n'assure Ja guérison des malades. Napoléon

chercha avec plus de raison dans cette sccondc

halle, qu'il se proposaiL de faire

a

WiLcbsk et que

Ja chalcur, indépcndammenL rle toutaulremotif,

nuraiL rcnduc néccssai1·e, dans le rallicment des

hornmes, dans l'arrivéc des convois, c¡u'un délai

de douzc ou c¡uinze jours dcvaiL singulicrcment

faciJitcr, dans Je soin U réunir une

IlOUl'CJJC

réscrvc de vines qu'on cssnyerait ccLtc fois de

transporter réellement 1 Ja suite de l'arméc, le

remede au mal qui l'inquiétail. Toujours dnnsJe

désir de révciller Je scnlimcnt de la discipline

chcz ses soldats, il voulut passcr Jui-mcmc des

rcvucs sur Ja place de WiLebsk, qu'il agrandit en

faisanL abalLrc quclqucs-uncs des maisons en

bois qui I'obstruaicnL.

Llt

il inspccla d'abord les

divcrscs brigadcs ele Ja gardc impél'ialc, puis les

corps qui étaicnt

n

sa porlée, cxaminanL lui–

mcmc en déLail la Lcnue des hommcs, lcur armc–

mcnt, Jcur équipcmenl,el par!anL aux soldats et

aux officicrs un l;ngagc fait pour cxcitcr dans

Jcu1·s creurs les plus nobles scntimcnts. Daos

!'une de ces rcvucs, il

re~uL

Je général l'rianL en