MOSCOU. -
JUll.LET
1812.
245
laissé
a
Bcschenkowiczy, parce que chaquc jour
de marclic lui occasionnait millc maladcs
1 •
La
division italienneétait lecorps qui apres lesBava–
rois avnit le plus soulfert de la dyssenlcric. La
gardc italicnnc cllc-mcmc, composéc d'hommcs
de choix, n'en avait pas étécxcmplc. Les bcllcs
divisions
fran~aiscs
Broussicr etDelzons avaicnt
micux résisté
a
cctte rudc vie de marches et de
privations. D'avril
a
juillct clics étaicnt vcnues
de Véronc1Witcbsk, del'Adriatic¡ue aux sources
de Ja Dwina. Elles avaicnt pcrdu par le fcu
2 millc hommes
a
Ostro1vno, et 5 millc par la
fatigue, ce qui de20 millc les avait réduitcs
a
15.
C'était un grand avantage sur Ja division ita–
licnnc Pino , qui de
H
millc hommcs était
tombée
a
5 millc. Le corps du maréchal Davoust
nvait moii:is diminué que lc!s aulrcs, gd cc 1 sn
fortc composition. S'il n'avait cu dans ses rangs
des Hollandais, des Hambourgeois, des lllyricns,
des Espagnols, on aurait a peine compté une
réduction d'un dixicme dans son cffectif. Par
suite de ce mélangc, et par suite aussi de l'incor·
poration des réfractaircs dans ses régimcnts, il
ne pouvait plus mcttrc en lignc que 152 o'u
55 millc lwmmcs au licu de 72. Le corps de
Jérómc, compasé des Wcst.phalicns, des Polo–
nais, des Saxons, de Jacavalcric de Latour-Mau–
bourg, avait cssuyé les pc1·tcs suivanlcs : les
Polonais étaicnt réduils de 50 millc hommes
ii
22 millc, les Wcstphalicns de 18
a
'10, les
Saxons de 17
a
·15, la cavalcric de Lalour-Mau–
bourg de 10
a
6 cnviron.
Ainsi l'armée nctivc, qui au
pass3ge
du Nié–
men comprcnait 400 millc combatlants, et pres
de 1,20 millc hommcs de toutcs a1·mcs avec les
pares, ne comptait plus que
25~
millc soldats,
cxccllents sans doule, tousfort solides, tous pré–
scnts audrapcau, mais pas trop nombrcux assu–
rémcnt si l'on voulail pénétrcr au crour de la
llussic.
11
cst vrai qu'il y avait '140 millc hom–
mcs en sc1!ondc lignc, entre le Niémcn eLle
llhin, et 50 a 60 rnillc maladcs dans les divcrs
hópitaux de l'Allemagnc et de la Polognc, et
qu'on pouvait de ces 200 millc individus lircr
d'utiles renforls. En laissant sous les maréchaux
Macdonald et Oudinot 60 millc hommcs sur In
Dwina, 20 milie c1wiron sur le Dniépcrsous le
général llcynicr, il rcstait de J'arméc active
175 millc hommcs
¡,
porlcr en avant. ll fout
obscrver que Jr.s 50 millc Autrichicns du princc
de Schwarzcnberg, aetucllclúenl en marchevcrs
Minsk, devaicnt bicntót grossir ce nombre, el
que des 11.0 rnilleéchelonnés entre le Niémen et
Je llhin, Napoléon pouvail tircr 50 rnillc bons
soldatssous le maréchal Viclor, pour les rappro–
chcr de ses dcrricrcs. Quant 11 la réscrvc eonfiéc
au maréchal Augcrcau, quant aux divcrscs gar–
nisons de l'Allcnrngnc, clics étaicnt néecssaircs
pour fairc faccauxSuédois, et il était impossiblc
de les déplaccr. Ainsi, c1i ajoulant aux60 millc
hommcs des rnaréehaux Macdonald et Oudinot
laissés sur Ja Dwina les 50 millc hommes duma·
réchal Victor, en ajoutant aux 20 millc hommcs
du géneral llcynicr laissés entre le Bug et le
Dniépcr les 50 millc Autrichicns, Napoléonavait
cnviron 17tí millc hommes a mcncr avcc lui, ou
sur Moscou ou sur Saint-Pétcrsbourg, ses flanes
élant fortemcnt protégés. On pouvait sans doulc
avee cctte massc qui était organiséc frappcr
encare des coups décisifs, muis
il
était cruel,
apres un mois de carnpagnc, et sans aucunc
grande balaillc, d'Ctrc ramcné
a
de tcllcs pro–
porLions.
Lescausesde ecttc étrangc diminulion ontdéja
été indiquécs. Les dcrnicrcs marches venaicnl de
les révélcr encare plusclaircment. L'arméc d'lta–
lic avait fait de mars 1 juillct six ccnts licues,
l'arméc partic du llhin einq eents. On avait
réuni ·150 millc ehcvaux pour traincr les muni–
tions cL nourl'ir l':nméc, mnis une moitié de ces
chevaux·avait déja suceombé fautc de trouvcr
i1
se nourrir cux-mCmcs, et une partic
considé~
1·ablc de nos convois avait du clrc abandonnéc
Slll'
les roules. Les privations jointcs a la Jon–
gucu!' des marches nvaicnL ninsi cmpCché bcnu–
coup d'hommcs' mcmc de bonne volonlé, de
suivrc lcur .corps. Les éLrangcrs de toutcs les
notions, lllyricns, Italicns, Espagnols, Portugais,
Hollandais, Allcmands, Polonais, s'cnlcndant
difficilcmcnl les uns avcc les auLrcs et arce les
habitanls des pays Lravcrsés, faisant de l'arméc
une Bubel, nese scntanlnucungoút
i1
sc!'viravcc
nons, se battant bien par amour-proprc quancl
ils étaicnl sous uos ycux, mais hors du cliamp
de bataillc n'éprouvant pas Je moindre serupulc,
des qu'ilsétaicut fntigués ou iodisposés, de rcster
en arricrc, ayant dans les forcts ele la Polognc
une rclraitc assuréc pour se cachcr, disparnis–
saicnt i1vue d'roil. Quclqucs-uns mouraient ou
pourrissaicnt dans les hópilaux, quclqucs nutres