MOSCOU. -
JUll.L>T
1812.
2i 1
dessusde Wilebsk sur InDwina, le prinee Eu–
gcne; un peu
a
droite, vers Roudnia, au milieu
de l'espacc eompris entre le Dwina et le Dnié–
per, et derrii:re le rideau ele boisqui longeait les
bordsde la Kasplia, le rnaréehal Ney, et en avant
de eelui-ei, a tous les débouehés par oú l'enncmi
pouvait se préscntcr, la masse entii:re delacava–
leric. (Voir la eartc
nº
55.)
JI
fit
campcr clcrrii:rc
Ncy, entre Witcbsk el Ilabinowiczi, les lrois di–
visions du
1"
corps, qui attcndaicnl avcc irnpa–
ticncc le momcnt de se réunir au chef sévi:re
mais paterncl,sous lequcl clics avaicnt l'habiludc
de vivrc cldc combattrc.
Le maréchal Davousl, en cffct, avait remonté
le Dniépcr, apres le combat de Mohilew.
JI
s'était établi aOrscha, ou
il
gardail le Dniépcr,
cornmc a Witcbsk Napoléon gardait la Dwina.
11
avait étcndu la cavalcric de Grouchy sur sa
gauchc, pour se lier vcrs Babinowiczi a1•cc In
grandcarméc, et avaitjctésur sa droilc la eava–
lcrie légi:rc de Pajo!et Dordessoullc, pour suivrc
et observer au dela du Dniéper le princc Bagra–
tion, qui faisait un grand délour par Micislaw
afin dercjoindreBarclay deTollyvcrsSmolcnsk.
Le maréchal Davoust avait cnfin rallié les Wcsl–
phalicns et les Polonais, cxténués les uns ct,les
aulres par une marchede plus de cent einquante
licues, cxécutéc du 50 juin au 28 juillct, dans
un pays difficilc et Ja plu¡mt du tcmps sans vi–
vrcs. Les Polonais étaient a Mohilcw, les Wesl–
phaliens entre Mohilcw el Orscha. Le général
Latour-Maubourg, avec sa cavaleric foliguéc, se
retirail lcntcment de llobruisk sur Mohilcw, ob–
servan! les troupes détaehécs deTormazofT. Jley–
nicr,
¡,
la tete des Saxons dcstinés
a
garcler le
grand-duché, se croisait avcc les Autrichicns,
qui étaient en marche vcrs lagrande arméc.
Napoléon élabli ainsi sur la haute Dwinaavec
Jagarde
el
le princc EugCnc, ayantcntrc laDwina
et le Dniépcr, Mural, Ney, les trois prernii:res
di1•isionsdu maréchalDavoust, elsur le J;>niépcr
rncme le reste des troupes de ce maréchal, plus
les Wcstphalicns et les Polonais, était dans une
position inallaquablc, et en mesure de préparcr
de nouvcllcs opéralions. Son intcntion était, en
s'oceupanl des bcsoins de ses soldats, de rccom–
poser chaque corps suivant sa formation primi–
tivc, de rcndre auprinCc EugCnc lacavalcric de
Grouchy, et mcmc les llavarois, de rcndrcau gé–
néral Monthrun les cuirassiers de Valcnce un
momcnt prélés au maréchal Davoust, de rendrc
a
cclui-ci ses trois prcmiCrcs clivisions <l'infontc–
ric, de lui conflcr outre le
1"
corps, les Wcst-
phalicns, les Polonais, et la eavalcric derésel'\'e
du général Lalour-Maubourg.
Suivantsacoutumc, Napoléon ordonnnqu'on
employtit sur-le-chnmp les rcssources qu'offrait
lepays, pour procurer aux troupes Ja suhsistance
qui lcur avail manqué pcndant la marche, et leUl'
ménagcr une réscrve de l1uit ¡, dix jours de l'i–
vrcs. AWilcbsk, il y arait quelqucs pro1<isions,
notamment en vin, sucrc, café, et on en disposn
pour les lltipitaux. Les bordsde la Dwina étaicnl
nsscz bien cultivés, el lepaysau dela, en entrant
enRussic Blancbc, deWitebsk
¡,
Ncwclel Wiclij,
présentail
~¡,el
lit du grain et du bélail. Lesma–
gasins des Russes avaicnt élé généralcmcnt dé–
truits, mais on en avait conservé quclqucs por–
tions qu'on transportait en ce rnomcnt sur les
voitures du pays
a
la suite de Ilarclay de Tolly.
Notrc cavalcric profita de l'occasion, et fit des
priscs asscz importantes en avant des canlonne–
mcnts du prince Eugcnc. A Liosna, Houdnia,
Babinowiczi, c'e t-il-dire entre la Dwina et le
Dniépcr, les Russcs n'ayanl fait que passer, et
nos trainards n'ayant pu se répandre cncore, il
rcslait des moyensdesubsistancc. AOrscha, sur
le Dniépcr, le maréchal Davoustavait trouvé de
quoi préparer l'approvisionncmcnt de ses trou–
pes. Au dc!O du Dniépcr, d'Orschn
a
Micislaw,
s'ctcndait unecontrée fertile,etou il yavait bcau–
coup de moulins. Malhcurcuscment ilsavaicntété
la
plupart mis hors de servicc. Napoléon ordonna
de les rétablir, de conslruirc des fours. de fo1·–
merdes nrngasins, partieulii:rcmcntit Witebsk et
a
Orscha, oú il prélendail placer ses deux prin–
cipauxpointsd'appui sur laDwinaetsur le llnié–
pcr. On rnanquait cl'hópitaux,surtout
t\
Witcbsk,
oti l'on avait
a
soigner, outrc les
·1,800
blessés
francais reslés des trois combatsd'Ostrowno,500
¡,
GOO
blcssés russcs, sans comptcr un nombre
eonsidérablcde malades. Lebonet habilechiru1·–
gicnLnrrcy, réritablchérosd:humanité,soignanl
les blcssés de l'cnncrni afio que l'ennemi soigmit
les nólrcs, se donnait
1
Witebsk des peines infi–
nies pour supplécr aux efTcls d'ambulancc qui
n'étaicnt pas encore arrivés. Napoléon lui fit li–
l'rer lout ce qu'on lrouva de rncilleur dans les
couvents. 11 profita en oulre de la préscnce du
maréchal Davoust
a
Orscha pour faire préparer
a
Orscha rncme, ainsi qu·il Borisow et
¡,
Minsk,
des hópilaux capables de rcccvoir douze rnille
maladcs.
Si quclque chose pcul donncr une idéc ele la
difficullédes opérationsmililaires;, ele sigraneles
distnnccs, ctavec ele sigrandesmasscsdºhomrnes,