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LE CONCILE. -

Mt

1811.

25

bition d'cn tirc1· pour son pnys quclquo résultat

éclatant, il nurait voulu fairesortir de cette paix

une cspccc.d'alliuncc, et <le ccttc alliance la rcs–

titution de l'lllyric, qui,

a

cause de Tricstc et

de l'Adl'ialique, étnit en ce moment ce que l'Au·

triche rcgrcllait le plus. C'est par ce motif que

l'idée d'un mariage de Napoléon nvec Maric–

Louise nvnit été accueillie nvcc lant d'cmpresse–

mcnt. Mais cctlc politiquc trouvait

a

Vicnnc

plus d'un contrndicteur. La cour, ne se croyant

pas plusquede coutumc enchainée aux volontés

du ministcre, obéissant commc toujours

a

ses

passions, recevait les Russes, et en général les

méeontcnts quels qu'ils fussent, avec la plus

grande favcur, tenait le langage le moinsmesuré

a l'égard de la Francc, et clans les nuagcs qui

venaient des'élever vcrs le Norc! croyant apcr–

ccvoir de nouveaux oragcs, s'étaiL mise Oles ap–

peler de ses vceux, car dans les cours aussi bien

que dans les rucs, les méc0ntcnts ont l'habituclc

de souhaitcr les tcmpetes. Avcc un cmpressc–

mcnt qui ne lui était pas ordinairc, la cour de

Vienneavaitfait occucilaux

écrivains.MM.

Sclrle–

gcl, Grethr, Wieland et d'autrcs cncore, avaient

été attirés et

re~us

a

Vicnne avcc beaucoup

d'éclat.

11

y avait alors une maniere clétournéc,

el du reste fort légitimc, de dirc que l'Allcma–

gnc clcvait bicnlót se soulcl'cr co11trc la Francc,

c'était de célébrcr, d'cxalter ce qu'on oppclait

le génic gcrmaniquc, de proclamer sa supério–

rité sur le génic des autres pcuplcs, d'ajoutcr

naturcllemcnt qu'il n'était pas fait pour vivrc

humitié, vaincu, csclavc, el d'nnnonccr son ré–

veil éclatanl et proclrnin. En bnllant beaucoup

cl'eneens dcvant les écrivains illuslresque nous

vcnons de nommcr, la soeiété de Vicnnc n'avait

pas \'oulu indiquer autrc chose; et ccttc nristo-·

cralic, plus élégantc que spiritucllc, avait flatté

les gens d'csprit

a

force ele ha'ir la Francc. La

nalion autrichicnne, fatiguéc ele la gucl'!'c, se

défiant des imprudences de son aristocratic, ne

demandant pas micux que d'clrc vengéc des

Fran~ais,

muis l'cspérant peu, imitait son sage et

malfoieuxsouvcrain, qui, entre les courtisans et

les ministres, ne se

pronon~ait

pas, laissail par–

lcr les courtisansqui parlaient suivnntson crour,

et. agir les ministres.qui agissaienl sclonsa pru–

dcncc. On se doutail bien

it

Vicnnc 4ucJaguerrc

ne lardcrail pas d'éclatcr entre la Francc et la

Russic, et qu'on serait pressé d'optcr ; muis on

avait pris son parti (nous voulons parler du gou–

vcrnement), et., si on ne pouvait pas reslc1· ncu–

trc, on était décidé

a

se prononccr pour leplus

fort, c'cst-a-dirc pour Napoléon. Ainsi on se

íc–

roit paycr ele son option par la rcstitution ele

l'lllyric; on ne frroit en cela <JUCce que la J\us–

sicavoit fait en

·1809

contrc l'Autrichc; on l'imi–

tcrait

m~mc

complétcmcnl ; on scrait allié <le la

Frunce, mois ollié pcu actif, et, comme la Rus–

sic, on lticherait d'obtcnir quelquc chosc

a

Ja

µoix, sans l'aroir gagné pendan! la gucrrc. Ces

vues subtilcs du mini trc dirigcant étnient celles

aussi de l'empcrcur, qui, aynnt été plus d'une

fois abandonné par ses alliés, se croyait en droit

de se tircr du naufragc de la vieillc Europc

commc il pourrail, ce qui ne l'cmpéclrnil pas de

chérir sa fillc, l'lmpératricc des

Fran~ais,

et

cl'adresser des rroux au cicl pour qu'ellc fUt

hcurcuse. Mnis, souvcrain avant tout d'un État

vaincu, amoindri, il ospirait

11

le relcvcr par la

politique, la guerrc ne luioyant pas réussi contrc

son terriblege11d1·c.

L'cmpcrcur laissait done nllcr la cour comme

elle ''oulait, se contcntant de ne prendre parta

oucunc de ses manifcstations, écrivnit les lcttrcs

les plus amicalcs

a

so fillc, aimait

ii

opprcndrc

d'ellc qu'cllc était satisfaitc de son sort, cncou–

ragcait son ministre

a

trailcr lcnterncnt et pru–

dcmmcnl a1'cc la Francc, conscntait tout d'abortl

o

aidcr cellc-ci en TUt·quic, car il s'agissail la

cl'cmpéchcr les Russes d'olitcnir les provinccs clu

Danubc, et pcrmcttait qu'on lui donnat

a

cspé–

rcr l'alliancc de l'Aulriche dans le cas de nou–

vcllcs complications europér.nnes, 3 condilion

toutcfois de solides avantogcs. Mais, tout en cn–

tranli1 ce pointdans les intentions ele songcndrc,

il voulail qu'on neccssat pas de lui consciller la

paix, cat" il íaut le rcconnaitrc

ii

sn louangc, ce

sagc cmpcrcur, ayant

vu

la gucrrc cntraincr

lnnt de maux dansce siCclc, ainrnit mieux la paix

le laissant tcl qu'il était, que lo gucrrc pouvant

lui restitucr quelqucchosc elecequ'il avait pcrdu.

Du reste M. de Mettcrnich cntrait profondé–

mcnt dnns ccllc poliliquc, mais l'aclion cngngc

souvcnt plus qu'on ne vcut, et il pcnchait do

notrc cóté pcut-ctrc un pcu plusque l'crnpcreur,

paree qu'obligé d'avoir tous les jours sa main

clans la nótre, il ne lui était pas facilc ele l'y

mcttrc

n

rlcmi. -Ne vous inquiétcz pas, clisait-il

n

M. Otto, de tout ce qui se débitc i1la cour. Les

fcmmcs sont ainsi faites : il faut qu'cllcs parlcnt,

el clics parlrnt suivnnt la mode du jom". Lais–

sons-lcs clirc, el fnisons lcsaffaircs.

- 11

cxpli–

quait ensuitcce qu'ilcntcndnit par les bien fairc.

Ce ministre, l'un des plus grands qui aicnt dirigé

In politique autrichicnnc, adonnéau luxe et aux