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LIVRE QUARANTE-TROISIEME.

nraiL toujours eue dans les grands tnlents et le

sohde carnetere de1'11\ustrc rnaréchnl. Les causes

de ce rcfroidisscmcnt méritcnt d'ctre indiquécs.

Le nwréclwl OaYoust vcnait d'cxcrccr unvastc

commandcmcnl. 011trc Jesoin de bloquer toutes

les cótcs du Nord, confié

h

soprobitéautnnl qu'a

sa sévérilé, il

O\'ait

cu la mission d'organiscr

l'armée, et

ir

s'cn était acquitté avcc un 11llc11t

<l'orgnnisation qui,

i1

cettc époquc, Napotéon

loujours cxcepté, n'appnrtcnait au

mCmc

<legré

qu'a lui cLnu mnréclwl Suchcl.

11

nvaiL cu jus–

qu':\ trois cent millc hommcs

n

In fois sous In

main, et

gr~ce

it

des cadrcs admirnblcs, Cl

a

une

application constante, il en avail fait non pns des

soldats cnclurcis,

snclwnt

marchcr, se noul'l'ir

el

cornbaltrc, nrnis des rccrucs bien instn1ilcs,

manreuvrnnl nvcc précision, ethnrdics commc

la

jcuncsse. Quanl

il

son corps proprcmcnl dit,

composé en grande partic des plus vieux solt!nts

de l'Europe, formé actucllemcnl 'de cinq divi–

sions, el nvcc l'artillerie el la cavnlcrie présen–

l;rnL une om1éc d'cnviron 90 mi lle hommcs,

jnmais rirnde plus bcau ne s'était vu aumontlc.

TouL y nvail été prévu sous le rapporl de J'équi–

pcmcnt, ele l'armcnicnt, de l'alimcnt.ation, pour

allcr aux cxtrémités de l'Europe. Outrc lcurs

munitions de gucrrc et lcurs outils de campc–

mcnt, les troupes du I" corps avaicnL sur le dos

pourclix jours de vincs, eteommc trop sou\lcnL

le soldat jctlc ses prol'isions sur les routcs,

nimnnl micuxaltcndre sa subsistnncc du hasard

<¡uc de la porler sur ses épaulcs, choque hommc

dcvait tous les soirs rcndre co111plcde ses vil'rcs

commc de ses armes. lndépcndam111cnt de ces

clix jours de vil'res dans le sac des soldats, des

co1wois en portaicnl pour quinzc jours cncorc,

el bien qu'on ct1l cnlcl'é pour Ja gnrdc impérialc

une pnrlic des moyens de Lraosporl p1·éparés

pour le ·!" corps. la prél'oyance du maréchal y

av:iilin1111ét!intcmcnt suppléé. Enfin un Lroupcau

rlc broufs confié i1 des soldats formes

a

ce scrvice,

fournissnil en suivanL les régimcnts un magnsin

mobilcdc \'ÍVJ'Cs-vianclc. TelleéLaitl'org:rnisation

que Je J11aréchnl Dal'ousl al'ail donnéc

it

son

corps cl':irmec. JI :ivail ele plus réuni le matéricl

colossal d'unc armec de

600

mille hommcs, con–

sisl:int en ·J

,800

bouchcs i1ícu approl'isiounécs

pour dcux campagncs, ensix équipagcsde ponl,

cleux pares de siégc, un vaslc pare du génic, el

les immcnscs m:1gasi11s de Dantzig , Elbing,

ílraunsbcrg.

Le moréchal Darousl arail cxéculé ces choscs

hors de proportion al'CC Loutcs les cl1oscs con-

nucs du mcme gcnrc, en suivanl les ordrcs rlc

Napoléon,mais en les modifianl aubcsoin d'aprcs

sn Jll'Opre cxpériencc, d'aprcs les circonstnnces

locales, el sanscrnintcde suppléer ou de rcdrcs–

scr son mnitrc. Si en ngissnnl de Ja sortc il dé–

plaisait ou non,sidesjalonx necalomniaicnl pas

son activité inccssanlc el quelquc pcu domina–

trice, lemaréclial Davousl n'y nvail poinl songé.

Malhcurcuscmcnl il avait auprcs de Napoléon

un cnncmi sccrct et dangercux, c'étnit le major

général Bcrthier. Cclui-ciétaiL resté inconsolable

de ce qu'en

1809

on l'avail :iccusé d'avóir com–

promis l'arméc, tandis qu'on ullribunil nu maré–

chal Davousl Jeméritc de l'aroir sauvéc ; de plus

il jalousail dans ce maréehal des talcnts <¡ui

avaicnl quclquc analogic

avcc

les sicns ,

car

Davousl, outrc qu'il étail un rcdoutable général'

de comhat, aurail été pour Napoléon un chef

d'élnt-J11ajor nccompli, s'il cut été moins rudc.

Par ces motifs pcu dignes de lui

1

Je princc Ber–

thicr, <levenu avec l'dgc chagrin et défianl, rele–

vnil auprcs dcNapoléon lcs moiudrcs résistnnccs

que

le

maréchal Dal'oust opposail nux ordrcs

impériaux, el s'il y avnil quclqucs détnils qui ne

répondaicnt pas au plan general

con~u

de Join,

ce qui dcv:iit nrrivcr souvcnt, provoquail contre

ce rnaréchnl une Jcttrc sé1•crc. Par un fOchcux

concours de circonslanccs, les Polonais, enquetc

d'un roi pour Je cas prochain de Jcur rcconsti–

tulion, voynnl Je médiocre DcrnadoUe élu héri–

tier du trónc de Suedc, avnicnl songé nu princc

d'Eckmühl, car ils lrouvnicnl dans sa probité,

sa fcrmc:té, son génic organisatcur, des qualités

hcurcusemcnl. choisics pour lcur crécr une

royaulé toulc miJitairc, el JllClllCcJnns sa lllOl'llC

sévérité un utilc corrcctifdc lcur caractcrebravc,

brillanl, mais légcr. Apres l'avoir pensé , ils

J'avaienl <lit el repété dans Jcurs solons de Var–

sovic, an poinl d'élrc cntcndus jusqu'aux Tuilc–

rics; el Napoléon, ofTusr¡ué de Ja tcntnlivc de

roy:rnlé essayéc enPortugal, plusofTcnsé cncorc

de In tcntative de royautc cssayéc el réaliséc en

Sucdc, lrouvanl que ses licutcnanls dcvenaicnl

lrop nmbitieux

a

son <'cole, se dcmandanl si un

cri sponlnnédes pcuplcs n'allail pas cncorc fairc,

J\

son insu, de !'un de ses licutcnants un roi qui

ne Jui dcHaiL pas son élérntion, nvnil

con~u

de

cctte disposition des Polonais un déplaisir ex–

lrCmc, et s'cn

était

pris

nu nrnréchnl Da\

1

oust,

qui l'ignorail, el ne s'cnsouciait guCrc.Cemaré·

ch:il, gcntilhommc de naissancc, nvnil éprouvé

une sorlc d'élonncmcnl Jorsqu'on l'nvait foil

princc d'llekmühl, et n'avnil vu dans cctte gran-