PA SAGE DU
NIEMEN. -
MAt
1812.
portante.
JI
en était sous le rnpport des informa–
tions, aux événements qui ª''aient foil envoye1·
l'amiral TchitehakofT sur le bas Danube, c'cst·
ii-dire au refu:S des Turcs de Lraiter, et i1 la re–
prisc des hostilités conlre les Russes. De plu ,
les Turcs se croyant lrornpés par lout le monde,
et ''oulant lromper tout le mo11dc i1 leur lour,
n'avaicnt pas <lit qu'en rcfusant la Molclavic el
la Valachic, ils élnient prcls eepcnda11t, pour
avoir la paix,
il
sacriflcr la Bessarabie, et afin
d'cngagcr les
Fran~ais
it
enlrer imrnédialcmcnt
en campagne, ils lcur promcltaient leur allianee,
c¡u'ils étaicnt bien décidés i1ne jamais neeordcr.
Napoléon, qui avait nommé, en quiltant París,
le général Andréossy, pcrsonnage inslruit et
grave, son ambassadeur
a
Constantinoplc, lui fil
expédierde pressaoles in tructions pourconelure
définilivemcnt l'alliancc arce les Turcs, en lcur
annon~anl
qu'al'arrivée de ces nouvcllcs in l1•ur–
tions les hoslilités seraicnt comrnencées. JI se
llalla done que menant dc'ja les Pru siens et les
Aulricbiens avec lui eontrc les Ru ses, il par–
viendrail aussi
a
jclcr dans leurs flanes les ué–
dois d'un cólé, lds Tures de l'autre.
Restait
a
régler, ª''ant de s'enfoncer dans les
régions seplcnlrio11alcs, l'imporlanlc affnirc de
la Polognc, au sujct de lac¡ucllc la présc11Lc
gucl'l'e scmblait cngagéc. Si janrni occasion
avait paru opportunc pour revenir su1· !'acle
odicux et impolitiquc du ¡m·tagc de la Polognc,
que le grand Frédé1·ic avait cu l'audacc de con–
ccvoir, que Maric-Thércsc avail cu la faiblcssc
de con cntir, et Cai.11cl'inc l'adrcssc de se fnire
proposcr, c'étail celle as urémcnt oú
'le
plus
grand des gucrriers modcrncs, n'ayant plus ii
compter avcc les coparlagcants de la Polognc,
ayant arraché i1 la Prussc la part qu'clle avait
cuc jadis, el pouvant paycr i1l'Aulriche ccllcqui
lui apparlcnait encare, marchait conl1·c laRussic
ii
la tele de six cent millc soldats. Une de ces
balaillcs eomrnc il en avaitgagné dans les champs
d'Austcl'iitz, d'Iéna, de FriedlanJ·, pa1·aissail en
ce momcnt dcvoir suílirc. Aussi loul le monde
s'atlcnJait
a
voir rceonslitucr la Polognc, et
pensait mcmc que c'étail la le motif qui mcllail
encorc une foislcsarmes aux mains de Napoléon.
On se lrompait, eommc ce réciL a
du
le JH'ouvcr;
mais poussé
a
CCllc nouve!lc guerrc par l'cnLrai–
ncmcnt de sa dcstinéc et de son earactere, que
pouvaiL-il fairc en se porla11l au dcli1de la Vis–
tulc el du Niémen, 's'il n'cssayaiL pas ele rccon–
stitucr la Polognc? A quoi cmploycr, en cffcl,
ces ¡irovinces qu'unc guerrc hcurcusc dcvaiL
bientót luí soumcLLrc, si ce n'est
a
ce noble
usagc?
11
allail conquérir, tout l'annon9ail au
moins, la Lilhuanic et la Voll1ynic, il pouvoit
achetcr la Galliric, n'élaiL-il pas nalurcl de les
joindrc au g1'allll-duché de Vorsovic pour les
con liLucr en royaume? Sans clrc !'un ele ces
politiques s¡stématiqurs pour lcsqucls Ja rcs–
tauration de la Polognc cst le grand but que
dcvraicnt pou1·suivrc sans rchlchc les nations
cu1·opéenncs, opoléon, a111cné ele nouvcau
a
combattrc la Hu ic, arait admis le projct de
eetlc reslauralion comme la uilc natu1·ellc de la
¡;ucrrc
~u'il
élait sur le point d'cntrcprcndrc.
Malheureu cment son bon scns, qui, dans ses
cntrcprises lémé1·aircs, le poursuivait commc
une ;orle ele rcmords, lui laissail pcu cspércr le
succc- de ecllc ruuvrc réparalricc. Dans sa prc–
micre ca1npag11c de 1807 , il avait trouvé de
l'cnthousiasmc
a
Posen,
ii
Crncovic,
a
Va1·sovie
surlout, et dans r¡uclc¡ue aut1·cs grandes l'i!lcs,
foyers ordinairc des scntimcnls nalionaux, mais
11ullc part il n'avait rcnw1·qué cct élun univcrscl
et irrésistiblc c1ui auruit pu 1·cndrc praticable
une 1·cco11stilulio11
nalionnlc. Et les choscs n'é–
luicnl pus en 1 12 scnsiblcmcnt changécs
!
La
haute nablcssc élait parlagéc, la pctite ruinéc,
le pcuplc péniblemcnt occupé
íl
luttcr conlrc la
miscrc : pcrsonnc c11 tout cas ne comptait asscz
complélcmcnt su1· le succes pour se lil'rcr corps
et :imc i1 la 11ouvcllc enlrcpri c. Ajoulcz, commc
circonsluncc nggravantc,
í]UC
le blocus
continc11-
lal, onércux surloul en Polognc, uvuil pcu otta–
ché les inlércls du pays
a
la F1·ancc, et cntic–
rcmcnt aliéné les juifs, qui dans une guc1·1·c
auraicnt pu clrc cl'unc grande ulililé
¡,
cause ele
lcurs rcssourccs commcrcialcs. La fcrvcur des
sonlimcnts polonais se rcnconlrnit Jll'Csquccxclu–
sivcmcnt dans l'ul'll1éc, rlont une parlic avnit
combatlu avcc nous en ltalic, en Allcmagnc, en
Espagnc, donl l'aut1·c, forméc sous le lll'i11cc Po–
nialowski , mais toujou1·s
¡,
nolrc écolc
1
s'élail
illusll'éc en 1800 dans la défc11sc du grand–
duché. Toutes elcux en efTcl élaicnl rcmplics
rl'u11c noble ardcur. Le co1·ps 'lui avnit éléconfié
au prince PoniatowBki élait cl'c11vi1·on 56 millc
hommcs. On en avait réuni ncuf
¡,
dix millc en
une dil'ision, 1¡ui, sous le co1nmnndc111cnt clu
général Grnndjcnn, scrvail dans le corps clu ma–
réchal Davou t, et un nombre
a
pcu pres égal
dans une auL1·c clivision, qui, sous le général Gi–
rnrd, scrvait rlnns le co1·ps de reserve. du 111aré–
chnl Victor. Eníin il arrirait d'Espagnc, sous le
litre de légion de la \fistule, lrois régirucnls