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LIVJlE QUAllANTE-TllOISIEME.

'

domestique était détenu ; ensuitc on n'avait pas

daigné <liscutcr les propositions apportées par

M. <le Screlobin, parce qu'on ne voulail pas s'cx–

pliquer, et parce que la conelition ele rétrogradcr

au moins sur l'Odcr eléplaisail souvcrainemcnt.

Le princc Kourakin, susceptible, quoiquc asscz

concilianl, prenanl ces rcfus et ce silcncc pour

un dédain qui lui étail pcrsonncl, c1·oyant qu'au

point ou en étaicnt les choscs il scrail cxposé

a

París

a

rlcs traitcmcnts tous les jours plus humi–

lianls, ovnit, snns ordro de son gouvcrncmcnt,

demandé ses passe-ports. M. <le llassano s'était

attaché

li

luí monlrcr tout ce qu'unc pa1·cille dé–

marche préscntait <le g1·avc, lui avail expliqué

le rcfus de rend1·c le domestique réclamé par la

1rnlurc des inculpalions dirigécs contrc ce do–

mestique, le rcfusde négocicr sur les bases qu'a–

vait apportécs M. de Screlobin par ce qu'avait

d'inadmissiblc la proposition d'un mouvemcnt

rélrogradc, el était ainsi parvcnu :\ luí faire rc–

tirer ou suspentlrcla demande de ses passe·ports.

~lais

restait le fait de ccllc demande inexplicable,

et Napoléon tcnnil tcllcmcnl

¡,

son plan, que le

moindrc doule sur l'cxécution <le ce plan le rcm–

plissait d'inquiétude. Ses troupes se i·cposaient

sur In Vistulc dcpuis les prcmicrs jours de mai.

11

pcrsistait dans son projet de les y laisser jus–

qu'auxapprochcs dcjuin, puisd'cmploycr quinzc

jours

¡,

les portc1· sur le Niémcn, et de commcn–

cer ainsi les hostilités

1t

la mi-jnin. Craignant

qu'Alcxandre ne flil pas asscz contcnu dcpuis

c1u'il n'avait plus M. de Lauriston

it

ses cótés, ne

complant pas asscz sur l'inílucncc de M. de Nar–

bonnc, il imagina, mCmc nprCs toutcs les dénrnr–

ches qu'il avait déja ordonnécs, une <lé111arcl1c

nouvelle pour parcr au danger c¡u'il rcdoutail.

M. de Lauriston était resté

a

Saint-Pétc1·sbourg,

commc

J\I.

<leJ(ourakin

a

París, dcpuis le départ

·des dcux cmpcrcurs. M. de Lauriston, quoiquc

toujours tl'ailé avcc égards, ne voyait pcrsonnc,

rcnconlrait quclr¡ucfois AJ. de Soltikoff, clwrgé

des rclalions cxtérieurcs en l'abscncc <lu cl1an–

cclicr, mais le rcncontrait pour ne ricn

di1·c

el

ne ríen c1itendrc. Napolcon luí cxpédia le 20

mai l'or<lrc de dcmandcr

a

se rcnclre su1·-lc–

champ

a

Wilna, auprcs de la per;onnc du ezar,

pour des communicalions importantes qu'il ne

pouvait foirc qu'i1 luí scul Oll

a

son chancclier

j

de se transportcr cnsuilc

a

Wilna , de ''Oir

Alcxandrc et M. de llomanzo:T, de les insll'Uirc

de la demande ele passc-ports préscntéc par le

princc Kouraki11, de se réericr bcaucoup su1·

une démarchc si brusc¡ucmcnt hostilc; de se ré-

cricr égalcmenl sur la condition apportée par

~l.

de Scrdobin , et consistanl

lt

cxiger nvanl

toutc négocialion l'évacualion immétliate de la

Vicillc-Prusse (la supposilion étail fo1·t cxagéréc,

car l'évacuation dcvait suivrc et non précéder

les nrgociations); de déclarer qu'a aucune épo–

quc, aprcs Austcrlitz, apres Friedland, Napo–

léon n'avnit imposé au czar vaincu une condi–

tion aussi déshono1·antc; de s'informc1· cnfin si

décidément on voulait avoir la gucrrc, si on

voulait la rendre inévilablc et violente en por–

lant attcinte

a

l'honneur d'un advc1·sairc qui ne

complait pas la faiblcsse parmi ses défauts, ni

!'humilité pal'll1Í ses qualités. Si Al. de Lauriston

n'obtcnait pas la permission de pénétrer jusqu'a

l'cmpereur Alcxandrc, ce qui scrait rigourcux,

car un ambassadcur peul loujours prétcndi·c

a

s'approchcr du souvcrain aupi·cs duque! il est

accrédité, il devait prendre ses passc-ports. Alais

ccsnouvcllescommunications transmises

a

Wilna,

devant provoquer des réponscs de Wilna

a

Sainl–

Pétcrsbourg, ne pouvaicnl manqucr d'exigcr du

tcmps, el

com111c

il s'agissait ele gagncr sculc–

mcnt quinze

a

vingt jours,

il

était

it

croirc qu'on

y réussirait. M. de Lauriston, s'il obtcnait la

pennission de se rendrc

a

Wilna, avait ordrc de

toul obscrver avec ses ycux fort cxcrcés de mi–

litairc, d'cxpédier mcme chac¡ue jour des COlll'·

rie1·s bien choisis pour le quartier général fran-

9ais; car, ajoutait Napoléon, dans ce momcnt

d'hostilités immine11lcs, ou loules les communi–

cations dcvienncnt plus difficilcs qu'cn guerrc

mcmc,

Ull

courrÍCl' Íntcl!igent qui. l'ÍCllt de tra–

verscr les avant-postes cst le meillcur des infor–

matcurs.

D'aulrcs a[aircs attirercnt cncorc l'allcntion

de Napoléon au milicu eles fetcs ele Dresde. La

Sucelc, la Turquic, avaicnt en cffet <le quoi l'oc–

cupcr. On avait

rc~u

de Stockholm de nouvcllcs

communicnLions qui parnissnicnt venir

du

princc

royal; clics étaicnt de nature

a

fairc supposcr'

c1u'il éiait possiblc ele le l'timencr, et Napoléon,

qui ne se figurait pas

a

que! point In haine nvait

pénétré elans ce ereur,

il

que! poinl l'ambition

des Suérlois s'était détournéc ele la Finlandc ''crs

la .Norwégc, cL qui d'nillcm·s ignorait le .trailé

sccrct du

~

avril, n'était pas loin cl'cspércr une

divcrsion opéréc sm· le íl:rncdes Husses par trente

ou quarantc milie Suéclois. Aussi nll.cndait-il n1'CC

irnpaticncc

M.

Signcul, plusicurs fois annoncé,

mais point cncorc nrrivé.

Les nouvcllcs de Tu1·quic scmblaicnt luí pro-

111cttrc une aulrc divcrsion égalcmcnt l!·cs-im-