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jij.J.

LIV!lE

QUAfiANTE-TfiOISIJ~ME.

rejoindre le corlége impérial pour se metlre :\la

!Cle des négoeiations, s'il arrivait qu'on négoeiat.

J:cmpereur, en se rendant :\ Wilna, se propo–

sait de s'arréter dans le chuleau des Souboíf, ou

il allait en r1uclque sorlc foirc appcl

a

tous les

partis, en visilant une famillc famcuse par le

role qu'cllc arnit joué lors de

la

mort de Paul

i".

LcgénéralBcnningscn, fnmcuxaumCmc litreet

¡,

d'autrcs cncorc, car il avait commandé l'arméc

russc avcc gloirc, dcrait

s'y

trouvcr égnlcmcnt.

Ainsi les scntimcnls les plus légitimcs élaicnt

immolés en cct instant

it

l'intérct commun de la

patrie mcnacéc. Au momcnt mémc de son départ,

l'cmpcrcur

rc~ut

une communication assez satis–

foisanlc. L'Aulrichc lui fit dirc qu'il ne fallait

prcndrc aucun ombragc du traité tl'alliancc

qu'cllc venait de conclurc avcc la France, qu'cllc

n'arnit pu agir autrcmcnt, muis que les trente

mille Autrichicns cnvoyés

a

la

fronticrc de Galli–

cic

y

scraient plus obscrvatcurs qu'agissants, et

que la Russic, si clic n'cntrcprcnait ricn conlrc

l'Autrichc, n'aurait pasgrand'chosc

i1

craindrcde

ces trente millc soldats 1. Alcxandrc, qui du reste

s'élait bien doulé qu'il en scrait ainsi, h:ita son

voyagc en se dirigeant sur Wilna. M. de Lauris–

lon dcmcura scul

a

Saint-Pétcrsbourg, cntouré

d'égards, mais de silencc, el attcndanl que sa

com· le liral de cctlc faussc position par un ordrc

de déparl.

11

ne voulait pas, en demandant ses

passc-porls, ajoulcr un nouvcausigna! dcgucl'l'c

i1

tous ccux qu'on avail déja donnés malgré lui.

Napoléon n'allcndaitque le momcnlou Alcxan–

drc quiltcrait Sainl-Pélcrsbourg pour quiltcr lui–

mémc Paris. M. de Lauriston luí avait mandé les

préparatifs du déparl avant le déparl mcme, et

il avait pu prcnclrc ainsi loulcs ses dispositions.

ta principalc .wait consisté

it

prcscrire un tl'oi–

sicmc mouvcmcnt

a

ses troupes, pour les porlcr

cléfinilivcmcnl sur la ligue de

In

Vistule, oli clics

dcrnicnt passer lout lemoisdemai. Le maréehal

Davoust élait déjii sur la Vistule, et l'arnil mcmc

dépasséepour s'avanccr jusqu'áEILing. Napoléon

lui ordonna, !out en continuant les opérations

pal'liculicrcsdont il étail chargé rclativcmcnl a11

matéricl et

a

la narigalion , de se conccntrcr

entre MarienwerJer, Marienbourg, Elbing, les

Prussicns toujours e!l"avant-gardc jusqu'au Nié–

mcn. (Voir les carlcs n" 5G el 57.) 11 prcscrivit

au rnaréchal Oudinol de se conccntrer

a

Dantzig

mémc pOUI' forrner

la

gauchc du maréchal Dn–

voust,

a

Ncy de s'établir

a

Thorn pour forrncr

sa droite, au princc Eugcnc de se portcr

a

Plock

sur la Vislule nvec les Bavarois et les llalicns, au

roí Jéróme de réunir :\ Varsovic lesPolonais, les

Saxons, les Wcstphalicns,

1i

la gardc ele se ras–

scmbler

a

Posen, aux Autrichicns d'ctrc prCts

a

débouchcr de

la

Gallicic en Volhynic. Dans celle

nouvclle posilion, l'arméc dcvait occupcr la lignc

de la Vistulc, de la Bohcmc 1t la Balliquc, et y

présenter la massc formidable de cinq cent mille

hommes, les réscrvcs non comprises, les Prus–

sicns nous scrvanl toujours d'avanl-garde sur la

fronticrc russe, sans qu'on c1\t

a

lcur rcprochcr

aucun acle el'agrcssion, puisqu'ils étaicnl ehcz

·eux. On pouvail de lasortealiendre sans craintc

les progrcs de la végélation dans le Nor.d, car au

prcmier mouverncnl des Russcs on scrait prcl

¡,

lcur barrer le chcrnin, avant qu'ils cusscnt le

temps de eommcltre la moindre dévastation.

Bien qu'on n'ei1l plus

a

rcdouler de lcur voir

commcncer hrusquemcnt les hoslililés, Napo–

léon, plein du souvcnir de

!

807, se rappclanl

qu'il n'avait jamais pu dans ces contrécs agir

cfficaccmcnt avant le mois de juin, voulul se

ménager avcc cncore plus de ccrtitudc toulc la

eluréc du mois ele mai, el cut rccours pour

y

réussi1·

a

de nouvcnux sublcrfugcs, suhlerfugcs

qui devaicnt lui étrc funcstes,cornme si la Provi–

dcncc, résolue de le punir de son impruelcncc

poliliq11e en confondant sa prudcncc mililairc,

l'avail poussé ellc-mcmc i1 toul ce qui devait le

pcrdre, car c'étail le rctard méme desopérations

qui allait Ctrc !'une des principales causes des

malhcurs de ccltc campagnc. Napoléon craignanl

qu'Alcxand1;c, cntouré i1 1'al'Jl1éc des caracteres

les plus ardents, n'ayanl plusaupres ele lui M. ele.

Lauriston pour conlrc-balancer lcur inílucncc,

ne finit par prendrc l'inilialive, résolul ele lui

elépéchcr un nouvcl cnvoyé, qui ptit lui répétcr

les discours que M. de Laurislon lui avait tenus

tan! de fois, et les lui rcdi1·c sinon en un langage

nouvcau, du moins nvcc un

nouvc.au

visngc.