Table of Contents Table of Contents
Previous Page  171 / 570 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 171 / 570 Next Page
Page Background

PASSAGll DU NIÉMEN. -

.VRlt

1812.

1Gi

valut la peine d'elre transmise

a

Paris. Alexandre,

comprcnanl au vague de ce langage c¡ue M. de

Laurislon ne pouvait pas grand'chose, répliqua

que du reste il élail bien naturcl que Napoléon,

donl les dcsseins élaicnt loujours profondément

calculés, n'cut pas laissé

a

un ambassadcur la

faculté d'intcrromprc les mouvcmcnts de ses ar–

mécs, el scmbla rcnonccr complélcmcnt

!i

ccltc

rcssourcc extreme. M. de Lauriston le prcssa

beaucoup, s'il n'cnvoyait pas M. de Ncsselrodc,

de répondrc néanmoins

a

la dénrnrchc que Na–

poléon avait foilc par l'entremise de M. de

CzcrnichelT, d'cxpédier quelqu'un avce des in–

structions, des pouvoirs, et une lcltrc que dans

lous les cas on devait11 Napoléon, puisqu'il avait

pris l'initiative d'écrire. Alexandrc, commc im–

portuné d'une telle demande,

a

lac¡uclle il aurnit

satisfait sponlanément s'il y avail vu un moyen

de sauvcr la paix, répondit que sans doule

il

en–

verrait quclqu'un, mais que celle démarche ne

servirait de rien, qu'il n'y avait aucune chance

de négocier utilcmcnt, car ce n'était cerles pas

pour négoeicr que Napoléon avait rcmué de

tellcs masses d'hommes et les avait portées si

loin.

En effct, pour n'avoir aucun tort et aucun re·

gret, Alexandre se clécida

a

écrire une leltre

ii

Napoléon, en réponse

a

cellc donl

ni.

de Czer–

nichclf avait été porleur, lellre lrislc, douce,

mais ficre, dans laquelle il clisail c¡u':i toules les

époqucs il avait voulu s'arranger 1 l'amiable, et

que le monde scrail un jour témoin ele ce qu'il

avait fait po11r y porvenir; qu'il cxpédiait au

princc Kourakin des pouvoirs pour négocier,

pouvoirs c¡u'au surplus cct ambassadcur avait

toujours eus, r.t qu'il soulrnilait ardcmmcnt que

sur les nouvelles bases indiquées on put en ar–

river i1un arrangement pacifique. C'élait M. de

Scrdobin qui <levait clrc porlcur de ce dcrnicr

mcssagc. Les condilions qu'il élait chargé de

transmcllreau princc Kourakin élaicnl eleccllcs

c¡u'on propose c¡uand on n'csperc plus ríen, et

lorsc¡u'on ne songc c¡u'u sauvcr sa clignité.

Alcx.rndrc étail prct, clisait·il,

a

cnlrcr en négo–

ciation, et 11 prcndrc pou1·Ol<lcnbourg le dédom–

niagcmcnl qu'on lui olfrirail, que) <1u'il fUt;

a

inlroduirc dans l'ukasc de déccmbrc ·18'10, donl

l'induslric

fran~aisc

se plaignnil, tcl changcmcnt

qui serait compatible 111'cc les inlé!'cts n1sscs,

a

cxamincr mCmc si le systCmc commcrcial ima–

giné par Napoléonpouvailclrcadopté en Russic,

i1condition qu'on ne clcmanderail pas l'cxclusion

nbsoluc <les ncnlrcs, surlout américains, el c¡u'on

CONSUJ.AT

.

.{._

promcLlrail d'évacuer la Vicillc-Prussc, le duché

ele Varsovic el la Poméranic.suéeloise. Dans ce

cas Alcxandrc s'cngagcait

a

c!Csarmcr sur-lc–

champ, et i1 trnilCI' pacifiquemcnl Cl

a

l'amiablc

les divcrs points conlcstés.

Parlcr

1i

Napoléon d'un mouvcmcnl rélro–

grade était unechosc c¡u'on n'aurail pas cssayéc,

sion avaitcru qu'i\ voulUt séricusemcnt riégocicr

¡)

Paris. Mais Alcxandrc et M. de Romanzoff ne

conservaient plus aucun cspoir, et s'ils envoyc–

rent M. dcSerdobin, ce ful sur les vives instances

de M. de Laurislon, c¡ui, mcmc sans une lucur

d'cspérancc, tcnlait les dcrnicrs clTorts pom· le

salul de la paix.

~[.de

Scrdobin partil le 8 avril,

un mois cnviron aprcs l'arrivée de

M.

de Cze1·–

nichclf

1i

Sainl-Pélersbourg. Alexandrc passa

c¡uclques jours encore dans une extreme agila–

tion, et pendant ce temps la sociélé russc, qui

comprenait ses scntimcnls, qui s'y conformail

avcc respect, mellail grand soin

ii

ne pas provo–

quer les

Fran~ais,

a

les ménagcr parlout oü clic

les renconlrait,

1i

ne lcur montrcr ni jaclancc ni

clfroi, mais

1i

lcur laisscr voir une détcrminalion

chagrinc el forme.

On n'avait pas encorc pris cl'cngagcmcnl avcc

l'Angletcrre, dans la pcnsée forlemcnt arrcléc de

se lcnir libre, etde ne hasardcr aucuncclémai·chc

qui put rcndre la gucrrc inévitablc. Mais, par

l'inlermédiairc de la SuCde, on avait entamé eles

pourpal'icrs indirects, qui préparaicnl un rap–

prochemcnt pom· le momcnt 0[1l'on n'aurait plus

de

1nénagcmcnls

U garcler. Ce

momcnl

étant

venu, ou bien pres de venir, puisquc Napoléon

n'avail pas hésilé

ii

conclurc ses allianccs avcc la

Prussc et l'Autrichc, Alcxandrc

fil

partir

~J.

<le

Suchlelcn pour Slockholm, afin de s'ahouchcr

.avcc un ngcnt :mglaisenvoyé dans ccttc capitalc,

M. Thornlon, et convenir avcc lui non·sculc–

mcnt des condilions de lapaix avcc l'Anglelcrrc,

mais <le cellcs cl'unc alliancc offcnsive el dé/Cn–

sivc, dans la vuc d'uncgucrre

¡\

oulrancc contrc

la Francc.

11

fallait, en se scrvant de la Succlc con1111c

inlcrmédiairc, s'cnlcndrc enfin avcc clic sur ce

qui la conccrnail, et oplcr cnlrc son alliancc in–

time, ou .son hoslililé déclaréc, lant le princc

Bcrna<lollc, qui sans cl.l'C rcvclu de l'aulorilé

royalc en

cxc1·~ait

le pouvoi1', étail dcvcnu prcs–

sanl afin d'obtcnir une réponsc 11 ses proposi–

tions. La Russic avail longlcmps hésilé

'1

s'cn–

gagcr avcc la cour de Slockholm, parce r¡u'cllc

ne voulait pas ctre liéc cnr.orc, parce qu'l'llc

ro11sidérail commc lrcs-gravc de dépouillcr le

11