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PASSAGE DU NIÉMEN. -

AYRIL

i812.

157

en pcrspcctivc de la .nouvcllc gucrrc. Quoiquc

fort it·rité contrc la Sucdc, Napoléon ccpcndant,

a

l'npprocbc de la crisc, prcta l'orcillc" quclqucs

insinuationsl'cnucs probablcmcnt deStockholm,

et transmises par la fcmmc du princc Ilernadottc,

sreur de la reine d'Espagnc. Cellc princcssc était

désoléc de la rupture qui.

rncnn~ait

d'éclatcr

entre la SuCdc et la Francc, et jusqu'J\ ce mo–

ment clic n'avait point voulu quil.lcr Paris. On

semblait insinucr que M. Alquicr s'y é1ait mal

pris, qu'il n'avait pns su ménngcr la susccptibi–

lité du princc royal, que ce princc ne dcmandait

pas micux que de s'allier

a

la Francc, si on fui

en fournissait des rnisons nvnntageuscs et hono–

rables; que sa condcsccndancc pour lccommcrcc

intcrlopc avait pour cause uniquc le mnuvnis

état des finances suédoiscs; que ce commcrcc

produisait des rcvcnus de douanc dont on vivaít

:\ Stockholm, et que sí la Francc voulait que la

Sucdc put avoír des troupes sur picd, íl íallnit

qu'cllc lui accordnt un subsidc; qu'n ccltc con–

ditíon le princc fcrmcrnit ses ports nux Anglais,

et fournirait une arméc

a

In Frnncc contrc la,

Russic. - Napoléon doulait hcaucoup ele In

sincérilé decesouvcrturcs, mais il se pournít que

Bcruadottc, dont les proposítions avaicnt été ac–

cueillics avce réscrvc par laRussicctl'Angletcrrc

(ccltccírconstanccéLaitconnucaParis), fúl amcné

i\

se rctourncr vers la France, et il ne fallaít pas

rcpousscr un tcl nllié, car une nrméc suédoisc

mnrchant sur laFinlandc, pendant qu'unc arméc

fran~aise

marchcrait

Sii!'

la Lithuanic,elcvail ctrc

une bien utilc divcrsion.11 fit done proposcr par

la princcssc royalc 1 Bcrnadottc de s'unir

¡,

la

F1·ance, de dirigcr trente ou quarantc millc

hommcs contrc la Finlnndc, et lui promit en

rctour de ne point traitcr avcc l'cmpcrcur

Alcxundrc sans l'nvoir forcé 11

rcstilucr ccllc

province

11

la Suedc. A In plocc du suhsidc r¡u'il

ne pouvnit pas clonnc1', Nnpoléon conscntait

1t

lnisscr cntrcr et vcndrc par Stralsund 20 mil–

lions de dcnrécs coloninlcs, dont le prix scrait

immédintcmcnt ncquitté par le commcrce. Un

intcrmédinirr, indiqué par la princcssc roynlc,

ful autorisé 1 partir sur-lc-champ nfin de por–

lcr ces conditions1 Stockholm.

Tandis qu'il vnr¡uait 1 ces soins, Nnpoléon sui–

vait de l'reil la marche de ses troupes. Le mois

de mars 1812 vcnait de finir, et jusqu'ici tout

s'était passé commc il lesoulrnilait. La Poméranic

suédoisc nvait été cnvahic par !'une tics divisions

du maréchnlDavoust, ccllc du générnl Frianl, et

ccttc <livision, aprüs avoir mis la main sur ce

qui rcstnit de la conlrchandc organiséc par les

Suédois, s'était portéc

1t

Stcttin sur l'Odcr. (Voir

la carie n' 56.) Lo division Gudin s'était avancéc

au dela, et avnit pris position

a

Stargard, aynnt

dcl'anl cltc la cnl'nlcric du général Bruycrc sur la

routc ele Dnntzig.

J,a

dil'ision Dcsaix s'était éta–

hlica Custrin sur l'Odcr, ayant sacnvnlcric légcrc

11

Lantlsbcrg, dnns

la

dircction ele Thorn. Le

maréchal Dnrousl, a1•cc les divisions Moronel et

Compans, avcc lescuirassicrs attachés ¡,soncorps

el'nrméc, s'élait rapproché de l'Odcr, et était

prct

h

franchir ce flcuvc au prcmicr signa!. Ses

troupes nvaicnt nrnrchéavcc orrlrc, avcc lcntcur,

obscrvanl une disciplincrigourcusc, etpourvucs

de tout par le gouvcrncmcnt prussicn, c¡ui se

h:ilait,

a

In Yuc de ces formidables soldats, de

rcmplir les cngagcments qu'il avait contractés

cnvc1·s lcur rnailrc. Le maréchnl Oudinot, nprcs

s'ctrc concentré i1Munstcr, s'était échclonné sur

la routc de Ilcrlin ; le maréchal Ncy s'étaitrcndu

de Maycncc

a

Erfurt, et d'Erfurt 1 Torgnu sur

l'EllJc. Les Saxons nvaicnt dépassé l'Odcr. Le

vicc-roi d'Jtalic, ayant franchi les Alpes avcc son

nrméc, avnil trnvcrsé In Jlavicrc, rallié les Ilnva–

rois, et prcsquc allcint l'Odcr. Les officicrs de

tous les g1·n1ics, seconformant aux ordrcs impé–

rinux, avaicnt fait roulc

a

la

lclc ele Jcurs sol–

dnls, maintcnant la discipline elans lcurs troupes,

et cnchainantlcur langucnutant qu'ilspouvaicnt,

mais n·y réussissant pos toujours. Dans les corps

du maréchal Ncy et elu ¡nfocc Eugcnc il se com–

mcllniL de rcgrcllablcs cxcCs, soil qu'ayant cu

t1

pnrcourir une plus longuc distnncc, ils cusscnt

essuyé des privntions donl ilsse elédommagcaicnt

aux elépcns eles pays qu'ils travcrsnicnt, soit que

la routc qui lcur était assignée

etil

été moins

préparéc 11

les rcccvoir. Du reste, eles rcpos

étnicnt ménagés pnrtout, de maniere que chnquc

corps ci1t le tcmps de ralticr ce qui n'avnit pu

suivrc, et que In qucue

~e

scrdt toujours sur la

tete. Une immcnsc trainéc de charrois, et tcllc

qu'on n'cn avait jtmrnis vu de pnreillc lt nucune

époquc, rnarquait la trace des colonncs long–

tcmps aprcs lcur passngc.

Jusqu'ici on n'avait ricn cnlcndu dirc du Nié–

mcn, cLaucun bruit

n'annon~ait

que ce vnstc

<léploicmcnt ele forces, désormais évidcnt

1t

lous

les ycux, cút provoqué les Russcs

it

prcndrc l'ini–

tiativc. En conséqucncc Nnpoléon,conformémcnt

h

son plan, prcscriviL un nouvcau mouvcmcnt

~

ses t1·oupcs elnns les prcmicrs jours d'nvril, nfin

ele les pousscr ele l'Oelcr

il

In Vistulc, nvcc l'in–

tcnlion de leur ménngcr la un nou1·cau séjour,