PASSAGE DU NIÉMEN. -
HARS
18·12.
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et s'cxposer 11 y Ctrc baltue, avaicnt été pour lui
des signes tout
a
fait eonvaincanls d'un change–
mcnt radical de disposilions de la part ele l'em–
pcreur Alcxnndre, et qu'alors il s'était mis en
mesure, et avnit enlrepris tous les armemcnts
doat l'Europe était témoin ; qu'au surplus lemal
pouvait etre réparé; qu'a Tilsit la paix avait été
conclue Jorsque Alexandrc lui avait <lit qu'il ha'is·
sait les A¡¡glais, qu'apres cctle déclaration de sa
part lout était dcvenu facilc, et c¡u'on n'avait
plus rien contesté de ce qu'il désirait ; que la si–
luation était cncorc exaclcmcnt la mcmc; que la
paix, lagucrrc, dépcndaicnl des dispositions vé–
ritablcs du czar; que s'il voulait se rapprochcr
de l'Angleterrc il fallait se préparcr
a
la gucrrc
immédialc; que si au conlrairc il voulail rcslcr
en hostililés séricuses avec elle, lui fcrmcr ses
ports, aidcr Napoléon
a
la réduire par l'interdic–
tion de tout commerce, on n'avait qu'a s'cxpli–
quer, et que la paix serait non-seulement sau–
vée, mais la plus parfaite intimilé rétablic.
Napoléon répétant son then¡e éternel sur le
rétablissement frauduleux des relotions commcr–
ciales de la Russie avcc!'Anglcterrc, M. de Czer–
nichcIT répéta le theme russe, et de part ni d'au–
tre on ne s'apprit rien. Mais Napoléon e saya de
produire sur M. de CzcrnicheIT l'imprcssion que
la gucrre n'était pns inéritablc, qu'cllc n'élait
pas chcz lui un parli pris irrévocablcmcnt, et
qu'u11e explicationdesdcux puissanccs enarmes,
!'une sur le Niémcn, l'aulre sur la Vistule, pour–
rait loul arrangcr.
11
ne lui en follait pas davan–
tagc, car,
tant
que laHus.sic conscrvcrail J'cspé–
rance de sau1·cr la pnix, elle s'abslicndrait de
toute agression,
et
ne passcrait pas le Niémen,
memc les
Fran~ais
se portant sur la Vistulc.
Napoléon fil en cITct uncassczgrande imprcssion
sur!'esprit de M. deCzcrnieheIT, etl'cf1t memc lout
o
fait pcrsuadé, si cclui-ci n'avait
rc~u
quclqucs
l1curcs auparavant des burcaux ele la gucrrc des
prcuvcs ccrlaincs de l'activité ele nos préparalifs,
préparaliís si vaslcs et si précipilés qu'il élait
impossible de les concilicr avcc l'idéc rl'unc sim–
ple démoastration militaire destinéc
a
appuycr
des négociations.
Touleíois, M. de CzcrnichcIT parlit moinscon–
vni11cu de l'imminencc de la gucrrc qu'il ne l'eút
été saos cctle enlrcvuc, et muni d'unc
l'cmpcreur Napoléon pour l'cmpercur Alexan–
dre, lellre polie, amicalc, mnis hautnine, enga–
geant Alcxanelrc
a
croire tout ce que lui dirait
de sa parl M. de CzcrnichcIT, et lui répétant que
quelquc avancé qu'on ftlt de l'un el de l'autrc
cóté en
foil.depréparatirs ele gucrrc, toul, si on
le voulaitj pouvaitsc tcrmincrcncore
tt
l'amiable.
Le mcme jour M, ele Dassai10 adrcssa 1 M. ele
Lauriston une nouvcllc dépéchc, qui dévoilait
eomplétcmcnllcsinlcntionsdc 'apoléon, " Votrc
11
devoir, lui disait-il, est de monlrer constam–
" mcnt les dispositions les pluspacifiques. L'Em–
" pcrcur a inlérét
a
ce que ses troupes puissent
" s'avancer pcu ;\ pcu sur la Vist11le, s'y rcpo–
" ser, s'y établir, s'y fortificr, formcr des tetes
" de pont, cnfin prendre tous lcurs avanlages,
•!
et s'assurcr l'initiative des mouvcments.
' L'J;:mpcrcur a bien lraité le coloncl Czcrni–
" chcIT, mais je ne vous cachcrai pas que cct offi–
' cicr a cmployé son tcmps
11
Paris
a
intrigucr
" el a semcr la corruplion. L'Empcrcur le savait
" rt !'a laissé faire, Sa Majcsté élant bien aise
" qu'il ftit informé de lout, Les préparatifs de
" Sa Majcslé sont réellcmcnt immcnscs, et elle
" ne peut que gagner
a
ce qu'ils soicnt con–
u
nus...
• L'cmpcrcur Alcxandrc •·ous montrcra sans
" doule la lcttrc que Sa Majcslé lui a écritc, et
" qui est tres-simple. . . , . . , . .
1c
L'Empereur ne se soucic pas d'une entrevuc.
u
JI
spsoucie mCme fort pcu d'unc négocialion
<<
qui n'aurait pns lieu
it
Paris.
11
ne mct nucunc
n
confiancc dans une négociation quclconquc,
:i
" moins que les 1,30 mi lle hommes que Sa Ma-
11
jeslé
n
.mis
en
mouvemcnt ( il
ne
s·ngissnit lit
" que de l'arméc active) et lcur immcnsc atli–
H
rail ne fassent faire de séricuscs réflcxions au
u
cnbinct ele Saint-Pétcrsbourg:, ne le rnmCncnt
" sinceremcnt au systcmc qui fut établi i1Tilsil.,
" et
ne replaccut la Russie dans l'état d'in{é–
"
riorilé
oii
elle était al.ors....
Volre hui uniquc,
1t
monsicur le comtc, doit Ctrc tic gng:ncr du
" tcmps. Déji1 la !ele ele l'urméc d'llalic cst
i1
u
l\Iunich, et le mouvemcnt général se clévoilc
" parlout. Soutcncz dans toutc occasion que si
u
Ja gucrrc a licu, ce sera la Russie qui l'aura
• faite, que les aITaires de Polognc n'cnlrent
" pour ricn dans les délcrminntions ele Sa Mn–
" jcslé; r¡u'cllc n'a d'aulrc but
<]UC
le rétablissc–
" mcnt elu systcmc auqucl la Russic par ses
u
armcmcnts el
par
ses démarches
n
fait nsscz
•t
connaitre qu'clle voulail renonccr.
•
Ccllc dépeche cxprimait la vraic pcnséc de
l'Empcrcur, pcnséc de dominal.ion univcrsclle et
suprémc, particuliercment cnversla Russic, qu'il
enlcndait maintenir dans Jlétat d'infériorité
oU
clic était le lcndcmain de Fricdlanrl, ou elle
n'avait
pns
ccssé d'6lrc,
oú
elleconscntait mCme