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PASSAGE DU NIÉMEN. -

HARS

18·12.

147

et s'cxposer 11 y Ctrc baltue, avaicnt été pour lui

des signes tout

a

fait eonvaincanls d'un change–

mcnt radical de disposilions de la part ele l'em–

pcreur Alcxnndre, et qu'alors il s'était mis en

mesure, et avnit enlrepris tous les armemcnts

doat l'Europe était témoin ; qu'au surplus lemal

pouvait etre réparé; qu'a Tilsit la paix avait été

conclue Jorsque Alexandrc lui avait <lit qu'il ha'is·

sait les A¡¡glais, qu'apres cctle déclaration de sa

part lout était dcvenu facilc, et c¡u'on n'avait

plus rien contesté de ce qu'il désirait ; que la si–

luation était cncorc exaclcmcnt la mcmc; que la

paix, lagucrrc, dépcndaicnl des dispositions vé–

ritablcs du czar; que s'il voulait se rapprochcr

de l'Angleterrc il fallait se préparcr

a

la gucrrc

immédialc; que si au conlrairc il voulail rcslcr

en hostililés séricuses avec elle, lui fcrmcr ses

ports, aidcr Napoléon

a

la réduire par l'interdic–

tion de tout commerce, on n'avait qu'a s'cxpli–

quer, et que la paix serait non-seulement sau–

vée, mais la plus parfaite intimilé rétablic.

Napoléon répétant son then¡e éternel sur le

rétablissement frauduleux des relotions commcr–

ciales de la Russie avcc!'Anglcterrc, M. de Czer–

nichcIT répéta le theme russe, et de part ni d'au–

tre on ne s'apprit rien. Mais Napoléon e saya de

produire sur M. de CzcrnicheIT l'imprcssion que

la gucrre n'était pns inéritablc, qu'cllc n'élait

pas chcz lui un parli pris irrévocablcmcnt, et

qu'u11e explicationdesdcux puissanccs enarmes,

!'une sur le Niémcn, l'aulre sur la Vistule, pour–

rait loul arrangcr.

11

ne lui en follait pas davan–

tagc, car,

tant

que laHus.sic conscrvcrail J'cspé–

rance de sau1·cr la pnix, elle s'abslicndrait de

toute agression,

et

ne passcrait pas le Niémen,

memc les

Fran~ais

se portant sur la Vistulc.

Napoléon fil en cITct uncassczgrande imprcssion

sur!'esprit de M. deCzcrnieheIT, etl'cf1t memc lout

o

fait pcrsuadé, si cclui-ci n'avait

rc~u

quclqucs

l1curcs auparavant des burcaux ele la gucrrc des

prcuvcs ccrlaincs de l'activité ele nos préparalifs,

préparaliís si vaslcs et si précipilés qu'il élait

impossible de les concilicr avcc l'idéc rl'unc sim–

ple démoastration militaire destinéc

a

appuycr

des négociations.

Touleíois, M. de CzcrnichcIT parlit moinscon–

vni11cu de l'imminencc de la gucrrc qu'il ne l'eút

été saos cctle enlrcvuc, et muni d'unc

l'cmpcreur Napoléon pour l'cmpercur Alexan–

dre, lellre polie, amicalc, mnis hautnine, enga–

geant Alcxanelrc

a

croire tout ce que lui dirait

de sa parl M. de CzcrnichcIT, et lui répétant que

quelquc avancé qu'on ftlt de l'un el de l'autrc

cóté en

foil.de

préparatirs ele gucrrc, toul, si on

le voulaitj pouvaitsc tcrmincrcncore

tt

l'amiable.

Le mcme jour M, ele Dassai10 adrcssa 1 M. ele

Lauriston une nouvcllc dépéchc, qui dévoilait

eomplétcmcnllcsinlcntionsdc 'apoléon, " Votrc

11

devoir, lui disait-il, est de monlrer constam–

" mcnt les dispositions les pluspacifiques. L'Em–

" pcrcur a inlérét

a

ce que ses troupes puissent

" s'avancer pcu ;\ pcu sur la Vist11le, s'y rcpo–

" ser, s'y établir, s'y fortificr, formcr des tetes

" de pont, cnfin prendre tous lcurs avanlages,

•!

et s'assurcr l'initiative des mouvcments.

' L'J;:mpcrcur a bien lraité le coloncl Czcrni–

" chcIT, mais je ne vous cachcrai pas que cct offi–

' cicr a cmployé son tcmps

11

Paris

a

intrigucr

" el a semcr la corruplion. L'Empcrcur le savait

" rt !'a laissé faire, Sa Majcsté élant bien aise

" qu'il ftit informé de lout, Les préparatifs de

" Sa Majcslé sont réellcmcnt immcnscs, et elle

" ne peut que gagner

a

ce qu'ils soicnt con–

u

nus...

• L'cmpcrcur Alcxandrc •·ous montrcra sans

" doule la lcttrc que Sa Majcslé lui a écritc, et

" qui est tres-simple. . . , . . , . .

1c

L'Empereur ne se soucic pas d'une entrevuc.

u

JI

spsoucie mCme fort pcu d'unc négocialion

<<

qui n'aurait pns lieu

it

Paris.

11

ne mct nucunc

n

confiancc dans une négociation quclconquc,

:i

" moins que les 1,30 mi lle hommes que Sa Ma-

11

jeslé

n

.mis

en

mouvemcnt ( il

ne

s·ngissnit lit

" que de l'arméc active) et lcur immcnsc atli–

H

rail ne fassent faire de séricuscs réflcxions au

u

cnbinct ele Saint-Pétcrsbourg:, ne le rnmCncnt

" sinceremcnt au systcmc qui fut établi i1Tilsil.,

" et

ne replaccut la Russie dans l'état d'in{é–

"

riorilé

oii

elle était al.ors....

Volre hui uniquc,

1t

monsicur le comtc, doit Ctrc tic gng:ncr du

" tcmps. Déji1 la !ele ele l'urméc d'llalic cst

i1

u

l\Iunich, et le mouvemcnt général se clévoilc

" parlout. Soutcncz dans toutc occasion que si

u

Ja gucrrc a licu, ce sera la Russie qui l'aura

• faite, que les aITaires de Polognc n'cnlrent

" pour ricn dans les délcrminntions ele Sa Mn–

" jcslé; r¡u'cllc n'a d'aulrc but

<]UC

le rétablissc–

" mcnt elu systcmc auqucl la Russic par ses

u

armcmcnts el

par

ses démarches

n

fait nsscz

•t

connaitre qu'clle voulail renonccr.

Ccllc dépeche cxprimait la vraic pcnséc de

l'Empcrcur, pcnséc de dominal.ion univcrsclle et

suprémc, particuliercment cnversla Russic, qu'il

enlcndait maintenir dans Jlétat d'infériorité

oU

clic était le lcndcmain de Fricdlanrl, ou elle

n'avait

pns

ccssé d'6lrc,

elleconscntait mCme