PASSAGE DU NIÉME '. -
'ª'"
1812.
chés, <lont on va voir bicnlól
le
nombre consi–
elérnble, el les Aulrichicns, qui élnienl loin elu
lhé:itre des opérnlions, ccttc nrrnée nctil'e, en
hommes vél'itablement présenls au drapean ,
olTrnil In mnsse énorme de /;25 mille soldats,
lous ''nlides el. parínitemcnl instruits, donl 500
millc d'inínnlcrie, 70 millc de cavnlcric, 50 millc
d'artillerie, lrainanl
a
lcur suilc mille bouchcs
n
feu de campngnc, six équipagcs de pont, et un
mois de vivrcs
poilÓs
sur voiturcs. Au licud'un
rnois de viHes ilsdcl'nicnl bienlól en nvoirdcux,
si les ordrcsde Napoléon s'cxéeulaienl en lcrnps
ulile,
L'imagination cst coníonduc lorsqu'on songc
que ce sonl
li1
des nombres récls , donl on a
exclu les non-valcurs, el non pas des nombres
ficlifs comrnc ccux que donncnl
la
plu¡rnrl eles
hisloricns ancicns el modernes, pal'lanl prcsquc
toujours d'aprcs les bruils populaircs, prcsquc
jamais d'aprcs lesdocumcnlsd'Élal, el ne lcnanl
jumais eomplc d'aillcurs des maladcs, des déla–
chés, des déscrlcurs. Pourtant ce ne sont pas
cncore la toutcs les forces que Napoléon al'ait
préparécs pour cclle lullc gigantcsquc, aprcs
laquclle il se disail avcc raison qu'il scrail le
mailrc récl du monde, ou le plus grand v:iincu
de lous les lcmps. Ne méconnaissanl pas les ter–
ribles ressenlimenls dont sa roule élait pour
ainsi dirc semce du Rhin au Niémen, il al'ail dis–
posé sur ses derriercs une puissanle armée de
réserve, donl voici les forces, les nalionalilés
diverses, et la dislribution
1 ,
Napoléon, employant Ol'CC bcaucoup de taet
!out ce que l'Espagne lui avail rcndu de bonsor–
ficicrs, devcnus incompatibles nvcc ccux qui di–
rigcaicnt les opéralions daos ccllc contrée, al'ait
choisi le maréchnl Victor, duc de Ilcllunc, pour
lui donner le commandement de Berlín des que
l'arméeactive aurnit dépnssé cettc capitalc. Il lui
réscrvait une dil'ision frarn;aisc, la12
11
,composéc
de deux bcnux régimcnls légers el de plusieurs
qualricmcs bataillons, sous Je générnl Parlou–
ncaux, les troupes de Ilcrg et de Iladcn, une
nouvelle dil'ision polonaisc, el de plus une pa1·lic
des dépols des maréchaux Davoust et Oudinol,
préposés
i1
In gardc de l'tmporlnnte pince de
~lng
dcbourg. Le total, s'élcl'ant
a
58 ou 59 mille
hommes, formail le 9° corps, el dcl'nil gardcr
l'Allemagne de l'Elbc
i1
l'Oder.
1
Jcn'aipasbcsoini.lcrCpétcrr¡ucj'écris cnnynntsous lcs
ycuxlesétats¡rnrliculicrsdcn:mpcl
'c.ur,bcaucoupp1uscxacls
f1ucccuxdumi11ist1·c de
lagucr1·c
1
parccqu'ils
é1aicut1·ccli–
fié&
&ur les lieux mCmc&, el établi5
sur~lc&
uppcls foiladriui
11 y al'ail cncorc, en troupes délncl1écs dnns
les pinces, !clics que Stctlin, Custrin, Glogau ,
Eríurl, une dizoinc ele mille hommcs, 11 y al'nil
a
Hnnovre un immcnsc clépót de cavaleric, ou
allaicnl se montcr al'CC des ehcvnux nllcmnnels
9 milie cnvalicrs vcnanl de Frnnee 11 picd. Napo·
léon al'ait clécidé quºunc partie des qunlrii:mes
bataillons ti1·és d'Espngnc, el quclques sixiemcs
bataillons nppnrtcnanl aux régimenls dcstinés
a
en aroir six
1
formcrnicnl un corps de réscrvc
confié aunrnréchnl Augcrcau, et s'élcvant nclucl–
lcmenl 1 57 mille hommcs. Enfin il ovnit poussé
la prél'oyancc jusqu'i1 faire déja pnrlir des dé–
póts ·15
a
18 mille rccrucs, qui dcl'aicnt répnrer
les perles résultanl des prcmiercs marches, el,
commc dnns loulcs les gucrres précé<lentcs, rc–
joindre lcurs corps en bnlaillons prol'isoircs.
Resiaienl enfin la divisiun des pctits princcs allc–
mands, forte de 5 mille hommes, el une division
dnnoise de 1Omille, que le Dancmnrk, pour les
intérCts duque! nous avions cncouru l'inimitié
de la Sucdc, s'était cngngé
a
nous fournir dnns
le cas ou le prinee Bcrnaelolle exécutcrnit ses
projcls de desccnte sur les dcrriercs de l'nrmée
fran>aisc. Cette dil'ision étail réunicsur In íron·
tiere du Holslein.
Ces dilTércnlscorps présenlnicnl unc nourclle
massc de 150 mille hommes, dcstinée
i1
lcnir
toujours nu complcl l'armécactire, et pouvant au
prcmier danger fournir au moins 50 ou GO mille
hommcs de troupes réunics et tri:s-bonncs, pour
s'opposcr soit aux Anglnis, s'ils tcnnient cctte
fois parolc
a
lcurs alliés, soit aux Suédois, siJeur
nouvcau princc réalisait ses mcnaccs.
En njoulant
a
l'armée nclil'e de li-25 millc
hommcs cetlc armée de réserve de ·150 mi lle,
quelqucs délachcmcots répandus dnns divers
pclitspostes au nombre Je ·12 mille, des maladcs
dus en partic au servicc d'hivcrqu'avait cxigé le
mainlicn rigourcux du blocus conlincntnl, et
s'élcvanl aclucllcmcnl
¡,
1,0
mille, on arril'e 11 la
masse énorme de GOO etquclqucs mi lle hommcs,
mis en moul'emcnl pour ce formidable conllit.
On ycomptail 8?i millc cavaliersmontés,
''º
mille
arlillcurs, 20 millc conduclcurs de l'Oiturcs,
Ha
millc chcl'aux deselle ou de tJ•nil. Qucl elTorl de
génie ndminislrnlií n'nvail·il1rns fallu pour fairc
mnrchcr tnnt d'Ctrcs vivanls au scnicc de la
rnCme cause, si on songc su1·tout qu'il rcstait
les corps :\ ch:iquc
rpoquc
de la campagnc, ét:its qui n'ont
jamais \'U lc jourdcpuis qu'ilssont sortis llcs mni11sdcNapo–
léon po111·nlle1·aux :11·chives.