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PASSAGE DU NIÉMEN. -

FtVlllEO

!812.

150

le trailé d'alliance. Le roi de Prussc, que la

Russic avaiL lanl poussé it lag11cr1·c en 1805, cL

si complélcmcnt :ibandonné en 1807, ne se

croyait de dcvoirs qu'envcrs son pays et sa cou–

ronnc, et pcrsuadé du reste, cornme !out le

monde, que Napoléon scrait cncorc vainqucur,

il se déclarait son allié, dans l'impossibilité <le

derncurcr nculrc. Sn polilique en ce momcnt

élait, puisqu'il donnait un conlingcnt i1Napo–

léon, de le donncr le plus forl possiblc, afin

qu'it la paix on cút une plus grande récompcnsc

i1 lui accordcr en reslitulions de places forlcs,

en diminutions de contributions de gucrrc, en

exlcusion de lerriloirc. 11 ofTrait jusqu'il ccnL

millc hommcs, si on voulait, tous bo11s soldnts,

commandés par le respectable général de Gra–

wert, et prCt.s

il

bien servir une fois qu

1

ils vcr–

raicnt dans l'alliancc francaise la ccrtitudc de la

rcslauration de lcur patrie'. Pour prix de ce sc–

cours, le roi de Prusse dcmandait la reslilulion

de !'une des places de l'Oder dcmcurécs en gagc

dans les rnains de Napoléon, ccllc de Glogau,

par cxcmplc, qui, n'étant pas commc Cuslrin ou

Stct.tin sur In routc des armécs, importnit moins

it la France, plus l'cxcmplion des 50 ou 60 mil–

lions que le trésor prussicn clc\•ait encaro au

lrésor

fran~ais,

et cnfin

il

la paix une éicnduc de

tcrritoirc proportionnéc aux scrviccs que l'ar–

mée prussicnnc aurait rendus. Le 1·oi Frédéric–

Guillaumcaurail désiré en oulrc qu'Qn ncuLrn–

lisat pour lui cL sa cour un lcl'l'iloirc, cclui de

laSilésie nolammcnt, ou il se rctircraiL, loi11 du

tum11llc des armes, car llcrlin, situé sur le pas–

sage de toutcs les armécs de l'Europc, n'allaiL

plus ctrcqu'une ville de gucrrc.

La politiquc de Napoléon était lout aut1·c, eL

il n'cntcndait ni détruire la Prussc, ni la rclcver.

C'était asscz pour lui de Ja trouvcr soumise et

désarméc su1· son chemin, et il ne complait pas

assez sur les soldals prussicns pour lui pcrmcllrc

d'cn réarmcr un grand nombre. 11 ne se méfiaiL

pas précisémenL de leur valcur ou de lcur

loyaulé, mais il se figurait a1•cc raison que, dans

un jour de rcvers pour ses a.rmcs, ils scraicnt

lous cntrainés par le lorrcut de l'csp1·it gcrrna–

uiquc,

11

ne voulaiL done pas que la Prussc eút

plus de soldals qu'cllc n'cn dcvaiL avoi1•<l'a1ll'cs

les lrailés cxistants (1,2 mille), qu'cllc fiL des

dépcnses exeessil'cs, et y cherehat un lll'étcxto

de ne pas rcmplil' ses engagcmcnts pécuninircs

envcrs la France. Pai• ces moLifs,. il rcpoussa

11cttcmcnt ses propositions, en lui disant que

vingt millc Prussicns Iui suffiraicnL , que ce

n'élait pas de soldats •1u'il avait lJesoin pour

hailrc la Russic, mnis do vil'rcs et de chcvaux

pour lransporler cr vivrcs. E11 conséqucnco il

refusa do dimiuucr leseonlributionsdelaPrussc,

pui <1u"ello rú1urait pas

a

supportor de plus

grandes dépensc· , et eonscnlit sculemont 11

prendrc des cl1cvaux, des booufs, dcsgrains, rn

compcnsation d'unc

pn~·tic

de !'argent qu'ellc

dcvniL cucorc. 11

1·efusa' égalomont de rcndrc

Glogau, car eetlc place éiait, disail·il, sur sa

lignc d'opéralions, cLd'ailleurs l'allionee étant

adruise, !out dcvcnait commun entre la Prusse

et la Francc, et le roi n'avait plus

a

regrcttcr

aucune do ses fortercsscs. Quant

a

la demande

do neulraliscr laSilésic, il répondit avec r:•ison

qu'il était prcL

¡,

l'admellro, mais que pour ga·

ranLi1•cctle nculralilé ce u'élait pas asscz de la

Franco, et 1u'il fnllait urtouL l'obtcnir do la

Russio. Quant

il

l'intégralilédu tcrritoire aotucl

de la Prussc et

il

une amélioralion de frontii:rcs

il la paix, il no fit aucunc difficulté do les pro-

mcltre.

·

La l'russc n'avait pasde contcslations

a

élcvcr

dans l'élaL oú clic ÓlaiL lombée, et en consé–

c¡ucncc, par trailé du 2/o fúl'rier,

011

convint des

conditions suivnnlcs : la Prussc s'cngagcait

:\

fuu rnir 20 rnillc hommrs, diroctcmcnt placés

sous un général prussicn, mais tcnus d'obéir au

chef du corps cl'arméc

fran~ais

avcc lcqucl ils

scrviraicnt. .Les 22 millo hommcs rcslant

a

la

Prussc dcvaienL clrc répartis comrnc il suit:

1, millc

i1

Colbc1·g, 5 millo

a

Grauclcnlz, places

que le roi de Prussc se réscrvoit cxclnsil•emcnt,

2 millo

a

l'olsdam pour la gardc ele la résidcncc

royalc, le surplus en Silésic. Exccpté

a

Colbc1·g

et

a

G1·audcnlz, il nedcvait y avoir dans les villos

ouvcrlcs ou fcrmécs que des miliccs bour–

gcoises.La

contribution degucrrc dont la Prusse

étaiL rcstéc rodcvablc cnvcrs la Franco élait

fixée définilivcmont

a1,s

millions, dont 26 mil–

lions acquiltablcs en cédulcs hypolhécaircs déjii

rcmiscs,

'11;.

en fourniturcs,

8

en argent, ces

dcrniers payablcs

a

la fin de la gucrrc actuelle.

Pour les H millions acquitlablcs en nalurc,

011

dovaiL fourni1· 10,000 chcvaux, 1,.1,.,000 booufs,

et une quanlité considérablc de fromcnt, avoinc

et fou1·rages. 11 étaiL convcnu que ces fourni–

lurcs scraicnt réunics sur la Vistuloet l'Odcr.

A ces conditions, Napoléon garanlit

a

la

Prussc son lerriloiro actucl, el, dans lecas d'une

gucrrc Iiourcusc conlrc la llussic, lui promit une

cxlcnsion do f1·ontiercs en dédomrnagcmont de

ses perles passécs. Malgré les gricfs des Prus-