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LIVílE OUAílANTE-TllOTSIEME.
sicns conlrc la Francc, ce lrailé mfrilait d'clrc
approuvé par lesgens sagcs, car ne dcvant 1·icn
a
In Russie, Je roi de Prussc nvnit l':lison de
ehercbcr ses stirelés oú
il
cspérnit le tronvcr.
Qunnt
a
Nnpoléon, ne rcvennnLpas i1 In poli–
tique, nlors trop tnrdivc, de rcconstilucr une
Prussc grande et forte, qui, tcnanl louL de lui,
lui sernit restée fldclc, le micux éiniL d'ngi1·
commc il fnisnit, c'est-a-dirc de Jadésarmc1., de
disperser une portie de ses solclals, d'cmmcncr
les aulrcs pour qu'ils ne fusscnt possur les dcr–
riCrcs de l'arméc
frr111~aisc
1
cnfin de m:rngcr ses
dcnrécset son bCtail, et de prcmli·c ses cl1c1·aux.
Avcc l'Aulrichc la position élaiL hicn cliffé–
rcnlc. L'Aulrichc ne craignaiL pas pour son
cxistencc, n'nvait nucun bcsoin de l'nlliancc de
Napoléon, car loin d'clrccornmc la P1·ussc sous
la main de quat1·c cent ¡nille
Fran~ais,
elle
allaiLavoir l'ltalie presque
a
sa discréiion dés
que le princc Eugcnc en serait parli. Elle auraiL
done voulu échappcr
a
l'allianrc
fran~nisc,
dc–
mcurcr spectatricc du combat, et fairc cnsuilc
quclqucs pl'Ofils a1•cc Je 1•ainqucu1· aux dépcns
clu vaincu. Elle inclinait i1croire que Napoléon
serait vai11qucu1', et sous ce rn pporl elle pcnsait
qu'il
y
aurait plus
ti
gngncl' nvcc lui qu'avcc
l'c1npcrcur Alcxandrc; mais pour plu de s!l1·e1é
ellenurait préféré ne
s'cngnge1·
avcc aucun eles
dcux, et s'é¡rnrgnc1· USaint-Pétcrsbourg l'nvcu,
désag1·éable1 fairc, qu'elles'unissait
il
la Frnnce
conlrc la llussic. Mais il n'y nvail pas moycn de
se dérohcr
o
la mnin de fc1· de Nnpoléon. 11
fnllaiL a1•cc lui se prononccr pour ou contrc, el,
aprcs toul, son 11·iomphc éinnt
plu~
probable
!JUCcelui d'Alcxnndrc, il
y
n\'ait,
11
se Jll'ono11cc1·
en sa fnrcul', l'avnntngc probnblc de rcsngncr
l'Illyric, c'cst-ii-dirc Tricstc, qui, de Loules ses
peri.es, élaiL ccllc 11uc l'Aull'ichc rcsscnlaiL le
plus vivcmcnt. Du rcslc, <1prCs
nvoi1·
donné sn
filie i1Napoléon, l'alli"nce
frnn~nisc
pou1· l't>m–
pcrcur cl'Aulrichc élniL nal.urcllc el l'acilcmcnL
explicable.
t a cour de Vicnnc conscntil done i1 un lrnité
U'nlliancc nvcc la Frnncc, nrnis en cxigl'nnt Je
plus grand sccrct., et dcmnndnnl que ce traité
ful connu le plus lnrdpossihle, ca1·, disniLM. ele
Mcllernich, il n'y avnitquc l'cmpc1•ct11· et lui r¡ui
en Aulrichc fnsscnL pnrlisans de ccllc alliancc,
et si
011
é\1ruilaiL lrop lÓL une lclle ni·gocialion,
on pourrait suscitcr d'avancc des oppositions
insu1·montablcs. D'nillcurs il l'alniLmicux sur–
prcndrc la llussic, en lui p1·i·scnl:int :\ l'impro–
vislc en Volhynic un co1·ps cl';1rméc auqucl clic
nes'atlcndrnit pas. Ce corps serait lout prct en
Gallicic, oú il se réunissaiL déja, sous prétcxle
cl'al'oir sur la frontierc des troupes d"observa–
lion. On ne pcrdait ricn par consé1¡ucnt, et au
conlrnirc on gngnnit tout au sccrct.
Napoléons'y prctn, car il lui suffisait de pou–
voir complcr sur l'Autriche, et pcu lui importait
le jour ou son allinncc nvcc clic srrniL connuc.
11
parlagcait mémc le désir de ten ir ccllc allinncc
cnchéc, dans Inpenséc toujours arrctéc chez lui
de ne pousscr les llusscs
á
bouL que le plus tard
possible.
11
ful done convenu par Lrailé authcnliquc,
signé le 16 mnrs, que la F1·ancc et l'Autrichc se
garantir:1ientréciproqurmc11Ll'inti'grilé de lcurs
t1n1s
actucl~;
que pour la gucrrc préscnte l'Au–
Ll'ichc fourniraiL un corps de 50 mille hommcs,
qui sc1·niLrcnclu
¡,
Lcmbcrg le ·I
!)
mai,
b
condi–
tionqu'il ccllc <'poquc \'arméc
fra1.1~nisc,
par son
mouvcmcnt offcnsif, aurait attiré i1clic les forces
rnsscs; que ce corps, commnndé par un général
autrichicn (le prince de Schwarzcnbcrg), scrait
sous les ordrcs di1·ccls de Napoléon; qu'cnfln,
si le royaume dePolognc étaiL rétnbli, la Francc,
en compcnsal.ion du concours donné par l'Au–
trichc, ladédonun:igel'aiLen lllyrie, et dans lous
les cns, si la gucrrc élnit hcurcusc, traitcrait
l'cmprrcur Fraru;ois, drms le nouvcflu partagc
eles trl'l'iloircs, conformémcnt
a
l'amitié qui dc–
vniL unir
1111
gcndrc et un bcau-pcre.
Ce trnité, commc on le ''oit, cngagcait l'Au–
lrichc
n
un faiblc concours, et lni laissnit la
fa–
cililé de dire 1 Saint-Pélcrsbourg qu'clle était
alliée sculcrncnL pour la forme, et afin d'éviter
Ol'l'C
la Frnncc unegucl'l'C
n
laquellc elle n'élail
pas prrparée. Elle avaiLd'aillcurs le droit d'a–
joul<'I' qu'cn agissnnt ainsi clic ne faisait que ce
que 1:1 llussic nvait f:oit cllc-mcmc en ·1809.
Quant
h
Napoléon,
il
nvait obtcnu de l'Au–
lrichc ce qu'il en pouvait tircr, en la
for~ant
i1
Jll'cndrc un cngngcment forme) qui 1·cndait une ·
trahison non 11ns impossiblc, mais
innaiscm–
hlablc,
el.enappclant
a
l'activitélrés-pcude sol–
dnls aulrid1iens, c:u· c'étnicnt des cooperatcurs
fo1·1. mous, eapablrs dansccrtainscns dedevenir
des cnncmis forL actifs. En memc tcmps il avait
foil. luirc
:11ix
ycux de l'Autrichc une cspérance
qui pouvait presquc la rcndrc sincere, c'était
l'cspérnncc de rccomTcr l'lllyric.
A¡wCs avoir conc}u ces 11·nités d'alliancc, sur
lcsquclsonélllit d'llccord qualreoucinq scmaines
avnnL de les signc1" Napoléon s'occupa définiti–
vcrncnL de mctlrc ses troupes en mouvcmcnt.
JI