PASSAGE DU
NIEMEN. -
11.ns·1812.
aucune obscrvalion de la part des Russcs, puis–
quc les Prussicnsétaicnl la chcz cux), les troupes
de Davoust dcrricrc, entre Maricnbourg el Ma–
ricnwcrdcr, cellcs d'Oudinol
1t
Danlzig, ccllcs de
Ncy a Thorn, cellcs d'Eugcnc
1t
Plock, les Polo–
nais, les Saxons, les ' Vcstphalicns,
a
Varsovic,
la gordea Posen. (Voir la carien• 57.) Napoléon
voulait qu'on rcsltil dans cclle posilion pendant
la plusgrande parliedu moisdcmai,el11u'on s'oc–
eupala rallier les hommes et lematériel dcmeurés
en arricre,
u
jcler des ponts sur lesdiversbras de
la Vistule,
1t
organiser la navigation du Frisclie–
Hatr,
a
nltelcr ses nombreux chariots avce les
chevaux et les breuís de la Prusse,
a
compléter
les magasins avee ses denrées,
ii
lerminer la
remonte de la eavaleric nvee ses chcvaux. En fin
le mois de juin élant vcnu, et rhcrbe ayant
poussé dans les champs, on dcvait se porter
entre Krenigsberg et Grodno, et franehir le Nié–
mcn du l5 au 20 juin.
Les inslruclions de Napoléon furent donnéc
conformémrnt
1t
ce plan. Leprinee Eugcne
rc~ut
orclre de traverscr le 'fyrol avcc le moins d
fracas possiblc, et asscz vite pour clre rcndu
1t
Ratisbonne dans les prcmicrs jours ele nrnrs. J,es
généraux bavarois
re~urent
orelre d'clre prcls i1
rallicr le prince Eugcne au mcme poinl, i1 la
méme époquc; Ney , Jéróme, Oudinot, de se
mcltrc immédiatemcnl en ligue nvcc la droilc
vcnant d'ltalic. Quand ces divcrs mouvcrncnls
scraicnt démasqués, le maréchal Davoust arnil
pour instruclion. ele jclcr brusqucmcnl la rlivi–
sion Frianl vcrs la Poméranie suédoise, nfin de
punir
la
SuCclc ele sa conduitc, de pousscr ses
nutres divisions sur l"Odcr de Stcttin
il
Custriu,
de foirc occuper par les Pl'ussiens Pillau el les
poinls qui couvrent la navigation du Frischc–
Hatr, de se licr par sa cavnlerieavrc les Polouais
du cóté de Vnrsovie, et si, contre toute vrnisem–
blancc, les Russcs ovnicnt pris l'ofTcnsivc, de ne
pas s'arretcr, de marcher droit
a
cux, el de les
rcjcter au dela du Niémcn. Si préparés que les
llusses pusscnt ctrc, le maréchal Davoust, nvcc
les
·l ~O
mille hommes dont il disposait, était en
mesure de lcur soustrairc les riches moissons de
la Polognc et de
la
Vicillc-Pl'ussc.
Toutétantainsi réglé, Napoléon voulutjoindrc
les précautions diplomatiqucs aux précautions
rnililaircs pour empéchcr r¡uclcs Russcs ne pris–
scnt brusc¡ucmcnl l'initiativc. Déjh, par ses froi–
dcurs, son silcncc calculé, il s'était épal'gné la
mission de M. de Ncssclrodc.
11
pouvnit mcmc
craindre d'nvoir trop réussi , et en rendan! la
CONSUAT,
4.
guerrc trop certainc, de fnirc sorlir l'empcreur
Alcxandr·e dtl son systcmc de lemporisation.
Afin d'ohvicr
a
ce dangcr, il fil adrcsscr
it
M. ele
Lnurislon, par un eourrier sur, uncdépéche forl
délailléc, et
¡,
cause de crin fort seer·Ctc, dans
laqucllc son plan étail enlicrcmcnt dévoilé, oú
la marche du prinec Eugcnc, puis cclle du maré–
ehal Daroust et de tous les aulrcs corps
fran~ais
étaicnt cxposécs avec la plus grande précision,
oú l'on déclarait que le but rlc ces mouvcmcnls
était de se portcr sur la Vislulc, de s'y asscoir,
de s'étcndre cnsuitc jusqu'a Elhing et Krenigs–
berg, pour sauvcr de la main des Russcs les
richcs grcniers de la Polognc et de la Vicillc·
Prussc. On y clisait que pour réussir
il
fallait
gagnc1· du tcmps i1 lout prix, et cmpccher que
lr.s Russcs, forlemcnt provoqués, ne vinsscnt
ravagcr le pays dont on ''Olllait til'cr une partic
de ses rcssources ; que dans cctlc vue, il fallait,
quand le mouvcmcnl de l'ai•rnéc c1·1Lalie, le prc–
rnicr commcncé, scrait
connu,
le nict' al>solu–
rncnt, en convenant toulcfois de la marche de
quclques conserils loscans et piérnonlais cnroyés
nu dela des Alpes pour rcjoindre leurs corps
e11 Allemagnc; qu·cnsuitc, lorsr1u'on ne pounait
plus nicr, il follait avoucr la nouvclle de la con–
ccntralion de l'arméc
fran~aise
sur l'Oder, mais
en ajoutant que cclle concentralion n'impliquait
pas néccssaircmcnt la gucrrc, ¡rns plus que la
conccnlration des Russes 111· la Dwina et le
Dniépc1·; qu'cn
s'avan~ant jusqu'h
l'Orlcr rarméc
fran~aise
étail loin cl"cxécutcr un mouvcmcnl
égal l1cclui qu'avait opéré l'arméc 1·ussc ; que Ja
dignilé de l'cmpcrcur Napoléon lui commandait
de ne pasclrc enarriercde l'empercm·Alcxandrc;
que si mcrnc il arrivaitque
l'armécf'ran~aiscalltit
un pcu au delit de l'Odcr, ce scrnit uniqucmcnl
pour prcndre uue position corrcspondant cxac–
tcment
n
cellc de l'arméc
l'USSC
j
fJUC
l'inlenlÍOll
formcllcde Napoléon élait loujours de négocicr,
non dceombaltrc, mnisqu'il voulail en négocianl
conscrvcr une nllitude conforme a sa puissancc.
Dansccttedépcchc, on prcscrivail
a
M. de Lau–
riston de tcnir un l:rngngc nussi rassurant
~uc
possiblc, de hirn incuJq·ucr aux Husscs l'idéc
cl'unc négocintion nrméc cL non
d'unc
gucnc
résoluc, de rcdcmnndcr mCmc,
com111c
si on la
reg1·cttai1, la mission de M. de Ncssell'Odc, et
d'insislcr po111·que le projcl en ftil rcpris; c1·or–
frir, si les csprils s'échouffnicnt trop i1 Snint–
Pétersbourg, une cntrcvuc des dcux empcrcurs
sul' la Vist11lc, en aynnt soin toulcfois de 1úm–
ployer ce moycn qu'a lo dcrnicrc cxtrémité, car
iO