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HG

LIVRE QUARANTE-TROISIJinIE.

on ne se soucinit pns du !out

a

Pnris d'un pnrcil

rendez.vous , et oo ne voulait que gagncr du

tcmps, pour nrrivcr nu Niémen nvnnt que les

llusses l'eusscnt frnnehi. Enfin, si pour prévcnir

des hoslilités prémnturécs il fallniL prcndrc l'cn–

¡;agcmcnt d'arrCtcr l'arméc frarn;aisc sur la Vis–

tule, on nutorisniL M. de Lauriston·

a

le fairc,

mnisen se elonnnnt l'nppnrcncc d'un négocintcur

qui, pnr un désir nrdcnt ele In pnix, dépnssnit

ses instruclions; et si, mnlgré toulcs ces ruses,

on ne pnrvcnnit pns i1 cmpéchcr le pnssagc du

Niémcn. lU. de Lauriston dcvait annonccr sur–

lc-chamÍ) la gucrrc, la gucrrc

im111étlialc,

dc–

mnnelcr ses pnssc-porLs, et obliger les légntions

eles cours nlliées

a

dcrunnelcr les lcurs. Mnis il

étnit cxprcssémcnt rceommnnelé aM. ele Lnuris–

lon de tout mctlrc en usngc pour s'épnrgner In

néecssité d'un éclnt si prompt et si eontrnirc nux

vucs ele l'Ernpcrcur.

On pouvnit complcr sur le zclc de ni. ele Lnu–

riston

a

évitcr une rupture' bien <1u'on lui

nvou:it clnircmcnt que l'uniquc résulinl ele ses

cfforlsscrnit ele l'njourncr. Mnis elésirnnt nrdcm–

mcnL l'cmpCchcr, il dcvait se rcgardcr cornmc

déja lrcs-hcurcux de réussir sculemcnt

a

ln re–

tnrelcr. Nénnmoins, crnignnnt de ne pns nttcin–

elrc son but , Nnpoléon voulut rccourir

h

un

moycn plusdircct cncorc sur l'cmpcrcur Alcxon·

drc. 11 nvnit nlors ouprcs de lui M. de Czcrni–

chcff, cmployé

il

des missions frrqucnlcs ele

Snint-Pétcrsbourg

a

Pnris, nynnt dnns Incourelc

Frnncc des rclalions nombrcuscs, s'y plnisnnt et

snchnnt y plnirc, nynnt mémc abusé des lihcrtés

qu'on lui laissnil prcndre jusqu'it corromprc un

dcscommis principaux du ministCrcdc In guerrc.

On rommcn9nit

il

se doutcr de ce fait, mnis ce

n'élnit pas le momcnt d'un éclnt. Nupoléon ima–

gina done el'cnvoycr ni. ele Czcrnichcff i1 Snint–

Pétcrsbourg, pour prolcstcr auprCs

d'Alcxnndrc

ele ses inlcntions pacifiques, pom· elirc que lui,

Nnpoléon,

ne

srivaiL ce qu'on lui voulaiL, qu'il

n·armaiL

que pm:cc qu'on rirnrnil, qur¡¡

ne désirait

ricn que les condilions de Tilsit, et que si nu

licu de s'égorgcr on préférnit s'cxpliqucr, il était

tout prét 1\ subslitucr une négociation

¡,

In

gucrrc.

Pour tcntcr ccltc démarchc, pcu conforme 11

l'atlitndc qu'il avait prisc :\ l'égard de laHussic,

Napoléon nvnit un prélextc nsscz nalurcl. Dans

lcurs dcrnicrs épanchcmcnts nvcc

~l.

de Lnu1·is–

lon, l'cmpcrcur Alcxandrc et le chaneclicr de

Homnnzoff, rcgardnnL In gucrrc commc décidéc,

et cl1crehnnt 11ucl motif Nnpoléon poul'nit ayoir

ele In désircr, nvnient dit que c'étnil la Polognc

qui snns doutc lcur valait cctle nouvcllc que–

relle; que Napoléon trouvnnt incomplctc la crén–

tion elu grand-duché de Vorsovic, nvait résolu

ele rcconstitucr cnfin

In

Polognc !out cnticrc,

que c'élait lit évidemment le elésir qu'il nourris–

sait au fonel du creur, et qui avnit diclé le rcfus

de signcr In convcntion proposéc en 181O.

M. de l.nuriston, rapportant loulcs choscs nvec

une extreme cxaclitudc, avnit, elnns ses réccntcs

elépcchcs, f:iit part de ccttc conjccturc de l'cm–

percur Alexanelrc et de scm ministre..C'cn était

nsscz

jlOUI'

fournir

a

Nnpoléon l'occasion d'unc

démnrchc, car il devait étrc 1ircssé de désnvouer

l'intcntion qu'on lui pretnit.

·

11 résidait au palnis de l'Élyséc, ou il étnit alié

s'établir, quoiquc ce pnlnis, inhnbitédcpuislong–

tcmps, filt froid et humide. 11

y

nvnit conlrnclé

une fortc inelisposition,et pouvait

n

peine parler.

Néanmoins il cntrelint longucmc1it M. de Czcr–

nichelf nvcc un ton de bonhomicct de gdccqu'il

snvnit prcndrc tres 11 propos, et toujours avcc

grand succcs. 11 lui <lit qued'aprcs ses dcrniercs

nouvcllcs ele Saint-Pétersbourg il voyait qu'on

se fnisnit sur ses projels eles ielécs nbsolumcnt

fnusscs, qu'on lui supposnit l'intcnlion de rccon–

slitucr la Polognc, et qu'on attribunit i1 ce moLif

ses prépn1·atifs mililail'Cs; que c'était 11\ une er–

rcur1qu'il ne

son~cait

riucunemcnt au rétnblis–

scmrnt

de la

PÜlognc,

qu'il n'avait sur la

possihililé d'unc tcllc entrcprisc ni illusion ni

nrricrc-pcnséc; que s'il

y

nvpit sérieuscmcnt

pensé, il l'nurnit cssnyéc en1807 et ·1809, et que

s'il ne l'nvnit pns tcntéc nlors, c'est qu"il ne

croynit pns le dcroir; que s'il avnit en i8IOrc–

fusé Inconvenlion pnr laquclle l'cmpcrcur Alexan–

drc luí dcnrnncloit de s'cngager

it

uejamais réta–

blir In Polognc, c'cst pa1·ce que la forme ele

l'engagemen.t qu'on prétendait lui imposcr élait

rléshonornntc, et nullcment pnrcc qu'il nourris–

sait

In

pcnséc de

In

ehosc; qu'il tcnnit

h

ce que la ·

cour de Saint·Pétcrsbourg ne se trompi1t point

iI

cct égnrd, et qu'cllc ne se forgciil point des

crninlcs ehimériques ; que son uniquc raison

el'nrmcr, c'cst qu'il croyait l'Oir que In llussic

changcnit el'allinncc en ce momcnt, et que du

cnmp frnn9nis clic pnssnit dnns le cnmp nnglnis,

qu'cllc

y

passnit armes et bagagcs; que le bruit

foil au sujct du duché d'Oldcnbourg, l'uknsc du

51 déccrnbre ·181O 1·clntif aux mnnufncturcs,

l'introrluclion dnns les porls russcs rlu pavillon

~unéricain,

cnfin les :irmemcnts de

la

nussie,

poussés jusqu'i1retircr ses troupes de laTurquie