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LIVRE QUARANTE-NEUVIEME.

Bavicre, ce qui ne lui laisserait pas plus de cent

vingt mille hommes

a

ajouter a la rnásse des

troupes coalisées sur l'Elbe.

Les trois corps de Víctor, de Vandamme, de

Saint-Cyr (sans comptcr celui d'Augereau, qui

n'était pas destiné

a

agir sur l'Efüe), luí sem–

blaient déja une ressource presque suffisante

contre l'apparition de l'Autriche sur le terrain

de celte luttc formidable. l\'.lais le corps de Poni.a–

towski, apres bieu des vicissitudes, amené

a

travers la Gallicie et la Boheme

a

Ziltau, sur

la

ligne ou campaient nos corps de Silésie, était

une nouvelle ressource d'une véritable impor–

tance, bien moins par la quantité que par la

qualité des soldats. Il n'y en avait pas de plus

braves, de plus aguerrís, de plus dévoués

a

la

France. De leur patrie, il ne leur restait que le

. souvenir, et le désir de

fa

venger. Napoléon

résolut de Jeur en donner une, en les faisant

Fran<;ais, et en les prenant au service de la

France. En attendant leur annexion définitive

a

I'armée fran<;aise, il ]es pla<;a sous l'adminis–

tration directe de M. de Bassano, et pre.scrivit

a

ce ministre de leur payer leur solde arriérée, de

les pourvoir de vebements, d-'armes, de tout ce

qui leur manquait, de leur faire en un mot

passer ces deux mois dans une véritable abon–

dance. Ils pouvaient, en recueillant quelques

débris de troupes polonaises épars 9a et

la,

mais

sans toucher ni

a

la division Dombrowski, ni

a

divers détachements de leur nation répandus

dans les places, réunir environ douze rnille

hommes d'iníanterie et trois mille de cavalerie.

C'était une nouvelle force ajoutée

a

celles qui

avaient combattu

a

Lutzen et

a

Balltzen.

Enfin, au nombre des ressources créées pour

la campagne d'automne, et pour l'éventualité de

la guerre avec l'Autriche, il fallait compter le

développement donné

a

la garde impériale. Elle

n'avait eu que deux c1ivisions

a

l'entrée en cam–

pagne, une de vieille, l'autre de jeune garde. Une

troisieme d.jvision avait rejoint au moment de

l'armistice, une quatrieme venait d'arriver, une

cinquieme était en marche, ce qui, avec do uze

mille hommes de cavalerie et deux cents bouches

a feu, devai t composer un corps de pres de

cinquante mille hommes, dont trente mille de

jeune infanterie, que Napoléon entendail ne pas

ménager comme la vieille garde, mais employer

dans toutes les grandes batailles, qui rnalheureu–

sement allaient etre nombreuses et sanglantes.

Restait la cavalerie, qui avait manqué au com–

mencement de la campagne, et qui avait été l'un

(_

L..'

L

des molifs de Napoléon pour signer l'armistice.

Une cavalerie i.nsuffisante équivaut

a

peu pres

a

une cavalel'ie nulle, car eUe n'ose pas s'engager

de peur d'etre accablée, et derueme cachée der–

riere l'infanterie qu'elle ne sert pas meme

a

éclairer. Cest ce qu'on avait vu

a

Lutzen et

a

Bautzen. Les deux corps de Latour-1\'.laubourg et

~e

Sébastiani ne montaient pas au

1

er

juin

a

plus

d.e hui1t mille cavalicrs. On pouvait en tirer

quatre rnille des dépóts du général Bourcier, et

environ vingt-huit mille de France, les uns

amenés par le duc de Plaisance, les autres en

marche

so.us

le du.c de Pa.doue, ce qui devait

porter.

a.

quarante mille hommes les f,orces de

l'armée d'Allemagne en troupes

a

cheval, sans

compter la cavalerie de la garde impédale et des

alliés, Saxons, - Wurternbergeois et Bavarois.

Seulement dans

~es

vingt-huit mille cavalicrs

tirés de France, il y en av:;iit queJ.ques rnille

venant

a

pied, et auxquels il fallait fournir des

chevaux. Les troubles survenus sur la gauche de

l'Elbe par suüe de l'insurrection des viJles hanséa–

tiques, avaient singu1ierernent nui aux remontes.

Napoléon ordonna de les rep1'endre, et

fit

insé–

rer sur cet objet un article

dans.le

traité d'al–

liance par lequel le Danemark s'était définitive–

rnent rattaché

a

la France. Pai: ce traité la France

promettait d'entretenir toujours vingt mille

hommes de troupes actives

a

Hambourg, afin

1

de concourir

a

la défense des provinces danoises,

et le Danemark s'engageait en retour

a

fournir

a

la France dix mille hommes d'infanterie, deux

mille de cavalerie, les uns et les autres soldés

par le trésor fran<;ais, et

a

procurer dix mille

chevaux

a

condition qu'ils seraient payés comp.,.

tant. C'était, indépendamment des achats recom–

mcncés en Hanovre, une nouvclle ressource pour

monter les cavaliers qui venaient de France

a

pied . On avait

don~

la presque certitude de

réunir sous deux ou trois. mois pres de quarante

rnille cavaliers de toutes armes, non compris

dix

a

douze mille de la garde, et huit

a

dix mille

des alliés, ce qui devait composer une force

totale de soixante mille hommes

a

cheval. Napo–

léon attribua deux mille hommes environ de cava–

lerie légcre ou de ligne

a

chaque

corp~

d'armée

pour s'éclairer. Le reste,

il

le forma suivant son

usage en divers corps de réserve, destinés

a

com–

battre en ligne. Les généraux Latour-1\faubourg

et Sébastiani en commandaient déja deux, qui

avaient fait la campagne du printemps. Le duc

de Padoue commandait le troisieme, qui venait

d'arriver et était occupé

a

cbatier les Cosaques.