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LIVRE QUA nANTE-NEUVJEIUE.

actives. Sous ces divers rapports Magdebourg

pi:ésentait tous les avantages nécessaires, car a

<les remparls presque invincibles cctte place

joignait de nombreux batimenls pour hópitaux,

et des espaces libres pour y construire des écu–

ries en planches. Elle était en outre située a une

distance presque égale de Hambourg et de

Dresde, ·ce qui en faisait un dépót précieux entre

les deux points extremes de notre ligne de ba–

taille. Napoléon apres y avoir nommé pour gou–

verneur son aide de camp, le général Lemarois,

officier intelligent et vigoureux, lui donna pour

instructions sommaires

de convertir Magdebourg

tout entier en écuries et en h6pitaiix .

JI

calculait

qu'en faisant descendre par eau a Magdebourg

tous les blessés et malades qui le genaient a

Dresde, qu'en y transportant le dépót de cava–

lerie du général Bourcier actuellement en Hano–

vre ,

~l

anrait toujours sur quinze ou dix-huit

mille blessés oú. convalescents, sur dix ou douze

mille

cav~liers

dém-ontés, trois

a

quatre mille

convalescents guéris, trois a quatre mHie cava–

liers en état de servir

a

pied, et pouvant fournir

a

la défense un fond de garnison de sept

a

huit

mille hommes constamment assuré. Des lors, un

corps mobile

d~une

vingtaioe de mille hommes,

étabJi a l\fagdebourg pour y lier entre elles

DOS

armées du·haut et du has EJbe, pourrait, en lais–

sant cinq

a

six mille hommes au dedans, en por–

ter quinze mille au dehors, et rayonner meme

a une grande distance sans que la place fUt com–

promise. On voit avec quel art sublil et profood

il savait combiner ses ressources, et les faire coo–

courir a l'accomplissement de ses vastes desseins.

De lWagdebourg

a

Hambourg le cours de l'Elbe

restait sans défonse, car de l'une a l'au,tre de ces

villes il n'y avait pas un seul poiot fortifié. Ce

sujet avait occupé Napoléon des le jour de la

signature de l'armistice, et apres avoir con<;u

divers projets, il avait eovoyé le général Haxo

pour vérifier sur les lieux memes que! était celui

qui vaudrait le mieux. A la suite d'un long

examen, il s'était arreté

a

l'idée de construire

a

Wcrben , plus pres de l.\fagdebourg que de Ham–

bourg, au sommet du coude que l'Elbe forme en

tournant du nord a l'ouest, et a son point le plus

rapproché de Berlin, une espece de citadelle

faite avec de la terre et des palissades, munie

de baraques et de magasios, et dans laquelle

trois mille hommes pourraient se maiotenir

assez long temps. Enfin Hambourg fut le der–

nier et le plus important objet de sa sollici–

tude.

e

e

Il fal'lait bien que cette grande place de ·com–

merce, qui était l'un des principaux motifs pour

lesquels

il

se refusait

a

une paix néccssaire,

füt

non pas seulemeot défendue en paroles contre

les négociateurs, mais en fait contre Jes armées

coalisées. Le temps manquait malheureusement,

et la comme ailleurs on ne pouvait exécuter que

des~travaux

d'urgence. Il ·cut fallu dix ans et

quarante millions poú,r faire de Hambourg une

place qui, comme Dantzig, Magdebourg ou Metz,

put soutenir un long siége. Napoléon en faisanlt

reJever et armer "les basti<:nrs de l'ancienne en–

ce-inte, en faisant creuser et irlonder ses fossés,

remplacer ses muraiJrles par des palissades, et lier

entre elles les différentcs iles qui entoureot

Hambourg, y prépara un vaste établissement

militaire, moitié phlCe forte, moitié camp retran–

ché, ou un homme ferme, comme le prouva

bientót l'illustre maréchal Davoust, pouvait oppo–

ser une longue résistance. Restait au-dessous de

Hambourg, a l'embouchÚre memc de l'Elbe, le

fort de Gluckstadt, dont la garde fut confiée aux

Danois, réduits alors par d'iodigoes traitement.s

a

vaincre ou

a

succomber avec nous.

Ainsi des montagnes de la Boheme jusqn'a

I'océan du Nord, la ligne de I'Elbe devait se

trouver jalonnée d'une -suite de points fortifiés,

d'une valeur proportionnéc au role de chacun

d'eux, et pourvue de ponts qui nous appartien–

draient exclusivement, de telle sorte qu'on pUt

a volonté se porter au dela,· revenir en

de~a,

manceuvrcr en un m0t dans tous les sens, offeo–

sivement et défensivement.

J ...

a maxime de Napo–

léon, qu'on ne devait défendre le cours d'un

fleuve qu'offensivement, c'est-a-dire en s'assurant.

de tous ses passages, et en se ménageant toujours

le moyen de le franchir, cette maxime allait re–

cevoir ici sa plus savante ªP'Plication.

II fallait toutefois sµffire

a

la dépense de ces

travaux, qui pour s'exécuter avec rapidité de–

vaient etre soldés comptant. Il fallait joindre aux

établissements militaires qui viennent d'etre

énumérés, d'immenses approvisioonements, afin

que les masses d'hommes qui allaient se mouvoir

sur cette ligne y fussent pourvues de tout ce

qui leur serait nécessaire. Ici !'esprit ingénieux

de Napoléon ne lui

fit

pas plus défaut que son

impitoyable volonté pour faire subir aux peuples

les lourdes charges de

fa

guerre.

On a vu qu'il avait ordonné au marécbal Da–

voust de tirer une cruelle vengeance de la révolle

des habitants de Hambourg, de Lubeck et de

Breme, de faire fusiller imm.édiatement les an-