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DRESDE ET VlTTORIA. -

JUIN

i81.5 .

87

plus par bataillons. Il ne manquait que les troi–

siemes bataillons, qui allaient elre bienlot dispo–

nibles

a

leur tour, et alors tous les régirnents

devaient etre

port.és

a

quatre bataillons. Le

maréchal Davoust forma avec les siens quatre

belle~

divísíons, et le maréchal Víctor trois.

Tandis que ces organisations s'achevaient, Napo–

léon arreta l'emplacement et l'emploi de ces

deux corps d'armée. Celui du maréchal Víctor,

resté en arriere jusqu'ici, fut acheminé sur la

ligne frontiere de l'armistice, et cantonné le

long de l'Oder, aux environs de Crossen, pour

achever de s'y instruire, et pour s'y appF.ovi–

sionner conformément aux prescriptions adres–

sées

a

tous les autres corps.

Napoléon pensant que, pour garder les dépar–

tements banséatiques et

l~

has Elbe, le maréchal

Davoust, rcnforcé par les Danois, aurait trop de·

quatre divisions, car d'apres toutes les vraisem–

blances les grands coups devaient se porter sur

l'Elbe supérieur, imagina de partager le corps

de ce maréchal, de lui laisser deux divisions,

d'en éonfier·deux au général Vandamme, et de

placer celles-ci

a

Wíttenberg, d'ou il pourrait les

attircr

a

luí, s'il en avait besoin, ou les l'envoyer

sur le has Elbe, si elles devenaicnt nécessaires

au maréchal Davou st.

Les autres corps destinés

fi

renforcer la masse

des troupes actives s'organisaient

a

Mayencc.

La, comme on doit s'en souvenir, se rendaient

les cadres tirés de France ou d'Espagne, qu'on

remplissait sur les bords du Rhin de conscrits

rapidement instruits, et qu'on réunissait ensuite

des qu'on avait pu se procurer deux bataillons

du meme régiment, afin d'éviter autant que

possible la formation vicieuse en régiments pro–

visoires. 11 y avait

a

Mayencc quntre divisions

dont i'organisation était prcsque achevée, et qui

dans deux mois seraient en aussi bon état qu'on

pouvait l'espérer dans la situation des choses.

Napoléon les destinait au maréchal Saint-Cyr,

blessé en

1812

sur la Dwina, mais actuellement

remis de ses fatigues et de sa blessure. C'étaient

par conséquent trois corps d'armée, ceux du ma–

réchal Victor, du général Vandamme, du maré–

chal Saint-Cyr, comprenant environ 80 mille

hommes d'infanteric, sans les armes spéciales,

dont Napoléon allait accroitre ses forces en Saxe

contre l'apparition éventuelle de ' l'Autriche sur

le théatre de la guerre. Ce puissant renfort était

indépendant de l'augmentation que clcvaient

recevoir les corps avec lesquels il avait ouvert la

campagne. Outre les quatre divisions déja pretes

a

l\layence, Napoléon avait encore rassemblé les

élémcnts de deux autrcs, qui allaient se former

sous le maréchal Augcreau, et etre rejointcs par

deux divisions bavaroises. La cour de Baviere un

moment attirée, comme la Saxe,

a

la politique

médiatrice de l'Autriche, s'était subitement

rejetée en arriere, des qu'on lui avait demandé

sur les bords de l'lnn des sacrifices sans compen–

sation. Elle s'était hatée de renouveler ses arme–

ments, et on pouvait compter de sa part sur deux

bonnes divisions,

a

la condition toutcfois que la

victoire viendrait contenir ]'esprit de son peuplc,

et encourager la fidélité de son roi. Ces quatre

divisions, deux franc;aises et deux bavaroiscs,

devaicnt menacer l'Aulriche vers le haut Pala–

tinat.

Enfin Napoléon avait suivi avec son attention

accoutumée l'exécution des ordres donnés au

prince Eugene, pour qu'avec les cadrcs rcvenus

de Russie, avec ceux qui revenaient chaque jour

d'Espagne, on rcfit en ILalie une · arméc de

soixante mille hoinmcs,

a

laquelle

il

voulaitjoin–

dre vingt mille Napolitains. l\'Jurat, toujours

flottant entre les sentiments les plus contraires,

blessé par les traitements de . Napoléon, mais

voulant avant tout sauver sa couronne, ne

sachant ayee qui elle seraitsauvée plus surement,

ou avec l'Autrichc, ou avec la Francc, faisait

encore attendre l'envoi de son contingent. Napo–

léon

a

peine rentr·é

a

Dresde l'avnit sommé de

se décider, et avait enjoint

a

M. Durand de

Mareuil, ministre de France

a

Naplcs, de se

retirer si les ordres de marche n'étaient donnés

immédiatement au corps napolitain.. 11 rcstait

dans les dépóts de quoi fournir six a sept mille

hommes de cavalerie légere

a

la future armée

d'Jtalie, ce qui suffisait dans cette contrée, ou la

cavalerie, trouvant peu l'occasion de cbarger en

ligne, n'était qu'un moyen de

s~éclairer.

Les

arsenaux et les dépots d'Italie contenaient encore

les éléments d'une belle artillerie. Napoléon se

flattait done d'avoir en Italie au 1

er

aout une

armée de 80 mille hommes, pourvue de 200

bouches

a

feu , menac;ant d'envahir l'Autriche

par l'Illyrie, et ayant pour but Vienne elle-meme.

11 calculait que l'Autriche, eut-elle armé trois

cent mille hommes, ce qui était bcaucoup dans

l'état de ses finances et avec le temps dont elle

disposait, n'cn pourrait pas tirer plus de deux

cent mille combatta.nts présents au fcu, dont

iLfaudrait qu'elle détournat cinquante mille pour

tenir tete au prince Eugene en Italie, trente

mille pour faire face au maréchal Augereau en