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DRESDE ET VITTORJA. -

JUIN

{815.

9{

reconstituiion de la Prusse, l'abolition de la

Confédération du Rhin; la restitution des villes

hanséatiques, et ne ferait la guerre que si ces con–

ditions étaient refusées par la France. On lui

avait répondu qu'elles le seraient inévitablement,

a

qqoi le ministre autrichien avait facilement

répliqué que si elles étaient refusées, alors son

maitre pourrait honorablement devenir mem–

bre de l'alliance, et le deviendrait résolóment.

Il suffisait que l'Autriche posat des condilions

d'une maniere formelle, pour qu'on fUt obligé de

les admettre, car saos elle la guerrc a Napoléon

ne préscntait aucune chance. Dictant la loi a la

Prusse et a la Russie, elle la dictait par suife a

l'Angleterre, qui bienlot se verrait contrainte de

traiter si le contincnt finissait lui-meme par trai–

ter. On devait done subir les volontés de l'Au–

triche, mais on les

s~bissait

saos répugnance,

car on était convaincu que les conditions par elle

imaginées seraient rejetées par Napoléon, et on

croyait, en lui cédant, la tenir bien plus qu'etre

tenu par elle. Le résultat de ces conférenccs avait

été qu'on accepterait la médiation autrichienne,

qu'on s'abouchcrait avec Napoléon par l'inter–

médiaire de l'Autriche, que celle-ci lui propose–

rait les conditions précitécs, qu'elle ne luí décla–

rerait la guerre qv'en cas de refus, que jusque-la

elle demeurerait ncutre, que relativement a l'An–

gleterre, en l'informant de cette siluation, on

ajournerait la paix avec elle pour simplifier la

question: toutefois l'opinion était que la paix

contincntale devait entraincr prochainernent et

inévitablement la paix maritime.

Ces bases adoptées,

1\1.

de Metternich était

revenu a Gitschin, aupres de son maitre, et avait

trouvé en

y

arrivant sa prévoyancc parfaitemcnt

justifiée. En effet, Napoléon, inquiet de ce qui se

passait en Bohemc, sachant que les allées et vc–

nues étaient continuelles entre Gitschin, résidence

de son beau-pere, et Rcichenbach, quartier

général des coalisés, sachan t meme que M. de

Mctternich avait dti voir les deux souverains de

Russie et de Prussc a Oppontschna, n'avait pas

pensé qu'il fallut pousser l'application

a

perdre

son temps, jusqu'a rcster étranger

a

tout ce qui

se tramait entre les puissances, et peut-elre jus–

qu'a laisser nouer

a

coté de luí une coalition re–

doutable, dont il pourrait prévenir la formation

en intervenant

a

propos. En voyant

l\f.

de Met–

ternich, avec lcquel

il

avait fort la coutume de

s'entrctcnir, il se flattait au moins de pénétrer

les desseins de la coalition, ce qui pour lui n'était

pas de médiocre importance, et surtout ele se

ménager une nouvelle prolongation d'armistice,

seul résullat auquel il tint beaucoup, car pour

la paix il n'y tenait nullement aux conditions

proposécs. En conséquence il avait fait dire par

M. de Bassano a M. de Bubna qu'il recevrait vo–

lontiers l\L de l\fotternich

a

Dresde, et qu'il

croyait meme sa présencc devenue nécessaire

pour l'entier éclaircissement des qucstions qu'il

s'agissait de résoudre.

1\1.

de Bubna avait sur-le–

champ écrit a Gitschin, et c'est ainsi que M. de

Metlernich, en revenant de son entrevue avec

Alexandre et Frédéric-Guillaume, avait trouvé

l'invitation de se rendre a Dresde aupres de Na–

poléon. Comme c'était juslement ce que Jui et

l'empercur Fran<;ois désiraient, il n'y avait pas

a

hésiter sur l'acceptation du rendez-vous offert,

et

1\1.

de Metternich s'était décidé

a

se mcttre de

nouveau en routc. Au rnoment de son départ,

l'empereur Frarn;ois lui avait remis une. lettre

pour son gendre, dans laquelle

il

donnait pouvoir

a

son ministre des affaires étrangeres de signer

tous arliclcs rclatifs a la modification du traité

d'alliance, et

a

l'acceptation de Ja médiation

autrichienne. Dans celte letlre,

il

pressait de

nouveau Napoléon de se résoudrc

a

la paix, qui

était, disait-il, la plus belle et l'unique gloire qui

luí restat a conquérir.

M. de Metternich arriva le 25 juin

:i

Drcsde,

et le lendemain 26 cut une premiere entrevue

avec M. de Bassano, car ostensiblement c'était

avec ce ministre qu'il devait négocier. Ils em–

ployerent environ dcux jours

a

de vaines chi–

canes sur le traité d'alliance, qui existait toujours

et pourtant devait rester suspendu, sur la maniere

de concilier le róle de médiatcur et celui d'allié,

sur la forme de la médiation, sur la prétcntion

du médiateur d'etre le seul íntcrmédiaire des

puissances belligérantcs. Fidelc a son systerne

de gagner du temps, Napoléon avait ainsi gagné

deux jours; mais M. de Metternich n'était pas

ven u pour s'aboucher uniquemenl avec un minis–

tre sans influence, et

il

avait d'ailleurs

a

remet–

tre une lettre de l'empereur Fran<;ois a l'empe–

reur Napoléon; il fallait done qu'il le vit, et sans

de plus longs retards. Napoléon, de son coté,

plein d'un courroux que la présence de l\'f. de

l\lelternich faisait bouillonner daos ses veines,

était maintenant tout disposé a le reccvoir. Péné–

trer le secret <le son inlerlocuteur, lui arracher

une prolongation d'armistice, n'était déja plus

son bul; mais lui dire son fait, épancher sa pas–

sion, était en réalité son plus pressant hesoin. 11

rc<;ut M. de Metternich le 28 j uin dans la