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LIVH.E QUARA

corps de Ney, et venait se heurter non pasa Ney

lui-meme, mais a son lieutenant Lauriston, qui

s'avanc;ait avee vingt mille hornmes. C'est aux en–

virons du village de W eissig qu'il

fit

cette fach euse

rencontre.

11

se trouva en présence de la pre–

micre division de Lauriston; soutint• eontre elle

un combat acharné, mais y laissa plus de deux

mille homn;ies, et fut contraint a se retirer sur la

Sprée, ou

il

rejoignit le soir du

19

le corps russe

de Barclay de Tolly. La pcrte était peu de chose

pour nous

a

cause de notre supériorité numéd–

q ne, eJie avait de l'importance pour les coalisés,

car elle affaiblissait singulicrement un corps dont

ils nvaient grand besoin pour la défcnse des po–

sitions qu'il s'agissait de nous disputer.

Le soir du

19,

chacun était revenu

a

son poste.

Barclay de Tolly s'était reporté vers l'extreme

droite des coalisés; le général d'York, réduit de

8 mille hommes

a

6 mille, trcs-fatigués, éLait

rclourné

a~

centre : Ney n'était plus qu'a quel–

ques licues du village de Klix, ou

il

devait fran–

ehir la Sprée; la division Pcyri , ramassant ses

débris, s'était ralliée autour du général Bertrand

du mieux qu'ellc avait pu. Ces combats, qui au–

trcfois eussent été considérés comme des batailles,

n'étaicnt plus que les escarmouches de ces lu ttes

gigantesques. Le lendemain 20 mai, Napoléon,

mesurant ce qu'il lui fallait de temps pour forcer

la premiere ligne, ne voulut commenccr l'action

qu'a midi, afin que la nuit fü.t une limilc ohligée

entre la premiere opération et la sccondc. On

cmploya la matinéc a préparer les ponls de che–

valets, et les bateaux nécessaires aux divers pas–

sages de la Sprée.

A midi, placé de sa personne en face de Baut–

zen , Napoléon donna le signal , et_I'action com–

rnenc;a par un feu général de nos tirailleurs, qui

s'étaient dispersés Je long de la Spr ée, pour éloi–

gner de ses bords les tirailleurs de l'ennemi.

A droite le maréchal Oudinot, se conformant aux

ordres qu'il avait rec;us, s'approcha de la Spréc

vcrs Jcvillagc de Sinkwitz avecla di vision Pactod .

Deux colonnes d'infanterie, descendant presque

sans etre aperc;ues daos le lit fort encaissé de la

rivicre, passcrent l'une agué, l'autre sur un pont

de chevalets, et cachées par l'escarpement de la

ri ve droite, déhouchcrcnt sur cctte rive avant

que l'ennemi eut pu remarqucr leur présence.

Mais arrivées de l'au tre coté de la Sprée, elles se

trouvcrent en facc des troupes russes , formant

l'aile gnuche des coalisés . Cette aile ga uche, pla–

cée sous les ordres de Miloradovitch, se compo–

sait de l'aocien corps de Miloradovitch, de cclui

TE-HUITI EME.

de WittgenÍtein et de la di\'ision du prince

Eugenc de Wurtembcrg. Les dcux brigadcs du

général Paclod furcnt chargées immédiatement

par plusicurs colonnes d'infantcric , mais tinrc11t

fcrmc, donnercnt le temps

a

la division frarn;aise

Lorcncez, la sccondc du maréchal Oudinot, de

venir se placer sur leur droite, et finirent par

rcster maitresses du terrain qu'elles avaient cn–

vahi. Le maréchal Oudinot

fit

passer a leur

suite la div ision bavaroise, et avec ces trois divi–

sions réunies

s'avan~a

jusqu'au pied des monta–

gnes de notre droile, surlout de la principale,

dile le Tronberg, et cntreprit de la grav)r sous

le feude I'enncmi , la gaucheau village de Jcssnitz,

la droite daos la direction de Klcin-Kunitz.

Pcndant que ces événcments avaicnt licu a

notrc droitc, au centre le maréchal Macdonald

avec ses trois di visions abordait de front la ville

de Baulze11, en déhulant pa1· l'attaque dH pont de

pierre qui était fortement barricadé , et gardé

par de l'infanterie. Afio d'ébranlcr le couragc

des défcnseurs de ce pont, il fit descendre dans

le lit de la Spréc une eolonne qui franehit la ri–

viere sur quelques chcvalets. Le maréchal alors

se jeta sur le pont de pierre, l'cnleva sans diffi–

culté, et courut sur la villc qu'il envcloppa

avec deux de ses divisions. Avec sa troisiemc,

celle du général Gérard,

il

prit soin d'éloigner

la division du prince Eugene de

Wurtemb~rg,

qui paraissait vouloir se porler au secours 'de

Bautzen. En meme temps

il

fit

attaquer les

portes de la ville a coups de canon afin de les

abattre, et de pénétrer dans l'intérieur bafon–

nette baissée.

Un peu au-tlessous de Bautzen, vis-a-vis de

Nimschü tz, le maréch¡il l\farmont avait égale–

ment francbi la Sprée avec ses trois divisions, et

s'élait porté sur le terrain qui lui était assigné,

entre le centre et la gauche de la position géné..:

r ale. Mais pour s'y établir

il

fallait enlcver le

village de Burk, défendu par le général prussien

Kleist, officier aussi babile que vigoureux. Le

maréchal l\farmont, avcc les divisions Bonnet et

Compans, aborda le village de Burk, et l'emporta

non sans peine. Au dela commenc;ait la seconde

position des coalisés. Un ruisseau fangeux, pro–

fonJ, bordé d'arbres, en formait la premicre dé–

fense. Trois villages , celui de Nadelwitz

a

droite,

celui de Nieder-Kayne au centre, celui de Bazank–

wi lz a gauchc, occupaient le bord de ce ruisseau.

Le genéral Kleist s'était replié sur ces villages, et

y

avait appelé le général d'York a son secours.

Outre ces deux corps prussiens, le maréchal