CONCLUSION.
plus tard donoer ces pr-ov.inces
a
la .Russie,
micux valait assurément en gratifier l'Autriche
des eette époque. La Russic l'eut trouvé mau–
vais, mais c'cut été sa punition de cette guerre.
Quant au:x Tures, incapables de comprend·re le
bien qu'oo leur faisait, on ne s'en serait guere
occupé, et l'Autriehe, qui eherehait a se dédom–
mager, n'importe ou,
a
tel point qu'elle nous
demandait le Hanovre pour les arehiducs dé–
possédés, le Hanovre patrimoine de son amic
l'Aoglcterre, l' Autriehe·cut certainement aecepté
les provinces danubiennes.
Loin de songer a l'indemniser, Napoléon ne
songca qu'a la dépouiller,
a
la bafouer, a en faire
la victime du temps plus encore que le temps ne
l'exigeait.
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lui prit done saos compensation,
et indépendamment des États vénitiens, l'Illy–
rie, le Tyrol, le Vorarlberg, les restes de la
Souabe. En général on puoit pouróter l'envie de
recornmencer, iei, loio d'en óter l'envie, on en
metlait Ja passion au ereur de l'Autriche. Quant
a
la Prusse, Napoléon n'eut qu'un senti ment,
eelui de se moquer d'elle. Assurémcnt
il
y avait
de quoi
!
M. de Haugwitz, arrivant a Vienne au
nom de son roi, que le czar avait entrainé
a
la
guerre en y employant une noblesse étourdie,
une reine belle et imprudente, M. de Haugwitz
arrivant la veille d'Austerlitz pour dieter la loi,
et la reeevant a genoux le lendemain, présentait
un speetaele eomique, eomme le monde en offre
quelquefois. Mais s'il est permis de rire des
choses humaines, souvent risibles en effet, e'est
quand on les r egarde, ce n'estjamais quand on les
dirige. Napoléon eut ala fois tous les capriees de la
puissanee : en faisant ce qui'lui plaisait,
il
vou–
lait de plus railler : c'était trop , cent fois lrop
!
L'Autriche, en lui demandant le Hanovre pour
ses archiducs, lui inspiI'a l'iclée, qu'il trouva pi–
quante, de fairo accepter aux alliés de l'Angle–
terre, les dépouilles de!'Aogletcrre. Seulement,
au Iieu de dooncr le Hanovrc a l'Autriche,
il
en
fit
don
a
la Prusse. La géor¡raphie pouvait et:re
satisfaite, mais
il
s'en fallait que Ja politique le
fUt.
Loin de se moquer de la Prusse,
il
aurait du
au contraire compatir
a
sa fausse position. Elle
avait toujours désiré le Hanovrc avec ardeur,
mais elle venait, par Ja faute de la cour, de s'as–
socier aux passions européennes contre la France;
, et la forcer en ce moment d'accepter le Ha·
novre, c'était mettre en conflit, dans son creur
profondémcnt troublé, l'avidité et
l'h~nne~r,
c'était
fo.
placer des Iors daos une s1tuat10n
cruelle. Sans doute c'est quelque chose, c'est
meme beaucoup que de satisfaire l'intéret des
hommes, ce n'est rien si
011
les humilie, car heu–
reusement
il
y a
1
dans le creur humaio autaat
d'orgueil que d'avidité. Enrichir la Prusse et la
couvrir de confusion, ce n'étaj.t pas en fafre une
alliée, mais une ingrato, qui serait d'autant plus
iagratc qu'elle serait plus honnetc. Napoléon
offrit le Hanovre a la Prusse l'épée sur la gorge·.
- Le Hanovre ou la guerre, sembla-t-il dire
a
M. de Haugwitz, qui n'hésita
pas~
et qui préféra
le Hanovre. Napwléon ne s'eo tint pas l•a, et
il
lui
fit
payer ce don, déja si amer, par Je sacrifice
du marquisat d'Anspaeh et du· duché de Berg,
de maniere qu'il dimi·nuait le d-0n sans dim.inuer
la honte. C'était de plus une grave imprudence,
car c'était 11endre la guerre interminable avec
l'Angleterr.e. En effet, il était impossible que le
vieux Georges
111
consentit jamais a céder lepa–
trimoine de sa famille, et les rois anglais a;vaient
alors dans
1'a
république monarehique d-'A:ngle–
terre une influence qu'ils n'ont plus. M. de Haug–
witz parti de Potsdam pour Schrenbrunn aux
grands applaudissements de la cour, parti pour
faire la loi a la France, et luí déclarer la guerre
au profit de l'Angleter1'e, revint done a Berlín
apres avoir re<;u la loi, et en rapportant la plus
belle d·es dépouilles·britanniques. Quelle ne de–
vai.t pas etrc l'agitation d'un roi honnete, d'une
nation fiere, d'une cour vaine et passionnée
!
Ainsi, Napoléon, au lieu de til'er de son incom–
parable victoire d'Austerlit2í la paix: continentale
et la paix maritime, double paix qu'il lu.i était
facile de s'assurer en découragcant pour jama
1
is
ou en désintéressant les alliés• de l'Angleterre,
avait désolé les uns, humilié les rutres, et laissé
a tous une guerre désespérée comme seule resr
source.
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avait meme créé a la paix un obstaele
invincible par le don du Hanovre
a
la Prusse.
Tout était done faute dans les arrangements
de Vienne en
1806,
mais Napoléon ne se borna
pas meme
a
ces fautes déja si graves. Revenu
a
Paris, une ivresse d'ambition, inconnue da'ns les
temps modernes, envahit sa tete. ll songea des
lors
a
un empire immense, appuyé sur des
royaumes vassaux, lequel domine11ait l'Europe et
s'appellerait d'un nom consaeré par les Romains
et par Charlemagne,
EMPinE
n'OccmENT.
Napo•
léon avai.t déja préparé deux royaumes vassaux,
dansla république Cisalpine convertic enroyaurnc
.d'Italie, et dans l'État de Naples óté aux Bour–
bons pour le donner
a
son frere Joseph. Il
y
ajouta la Hollande conver.lie de république en
monarchie, et attribuée
a
Louis Bonapa.rte. Mais