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CONCLUSION.

haute utilité d'apres

fa

politique, elle avait ré–

tab.li

fo

Pape qui lui .dev:ait Ja sureLé et a.e respeet

dont iljouissait, et qui atteDdilitd'elle la restitu–

tion compleLe de ses États. Elle cléclaig.naH sage–

ment l'impuiissante eolere des Bourbons de

Naples. Elle avait réglé l'état de la Suisse avee

une rais0n admirable. Adimet<tant a la fois de

grands et de petits canbons, des cantons ar.isto–

eratü¡ues et des eantons démocratiqnes, parce

qu'il y a des uns et des autres, les Í<m;ant a

vivre en paix et en égalité, faisant .eesser les

suJétions d.e elasses, les sujétions de terr.i.toire,

appliquanit en un mot dans les Alpes les príncipes

de

1789,

sal!ls violenter la nature teujours invin–

eible, elle avait donné dans l'acte de médiation

le modele de toutes les constitutions

futur.es

de

la Suisse. C'est en Allemagne surteut que la pro–

fonde sagesse de la politiq·ue eonsu!.aire avait

éelaté.

11

y

avait des prinees allemands dépouillés

de leurs États par la cession de la rive gaucbe

du Rbin a la Fra.nce; il y ava<it des prinees a11-

trichiens dépouillés de leU<r patrimoine ,(!lar l'af–

franehissement de l'Úalie. Le Premier

Cens~l

n'avait pas pensé qu'en put laisser les

u.ns

et les

autres sans dédernmagement, et l'Allemagne sans

organisation. La Révolution

fran~aise

avait déja

posé

Cfl

Fraoce le prineipe des sécularisations

par l'aliénaLion des biens ecclésiastiques, et e'était

l'étenclre

a

l'Allemagne, le lui fair-e reeonnaHre,

que de s'en servir pour indemniser les princes

dépossédés. Avee ce qu·i restait des États des

archeveqU<~s

de Treves, @e MayeNce, de Cologne,

avec ceux de queJques autres prii:iees eeclésias–

tiques, le

P11emi.er

Consul avait corpp,0sé une

masse d'indcml!lHé, suffisante pour

satisfai.re

toutes les familles ,princieres en souffrance, et

pour mainlenir ea Allemagne un sage équilibre.

Apres avoir savamment cembiné I,es indcmnités

et les influcnces dans la Confédération, apres

a.voir assuré des pensions convenables aux prin–

ees ecclésiastiques dépossédés, il avait márernent

arreté son plan, et n'ayant pas alors la prétcn–

til!ln d'écrire les traités avee son épée seulc, il

avait associé

a

son reuvre

fa

Prusse par l'intérét,

la Rnssie par l'ameur·propre, a.mené par ces

diverses adhésions celle de l'Autriche, et accom–

pli, en faisant adopter le .recez de la diete de

1803,

un cbe.f-d'reuv1ie de politique patiente et

profonde. Ce recez, en effet, sans nous. tr?p en–

gager dans les affaires allemandes,

fa1sa~t.

rc:o.–

lirer en Al'lemagne l'ordrp, le calme, la res1gna–

tion, et

pla~ait

en nos mains la balance des

intérets germaniqaes.

11

nous préparaH surtout

l'

uniq.ue

a1li¡moe alors d.ésirruble .et po$sible,

cellc de

la

P.russe. La F11ance était .en ce moment

si puissante, si redottMe, qu'avcc l'allianee d'un

seul des Élats du eontinent elle était ass,urée de

la sournissfon des autres, et avec le continent

soumis, l'Angle.terre devait dévorer en s,j!e.nee

son chagrín de voir sa rivale si grande. 0r, c:ette

alliance, on pouvait la trouver alors en Prusse,

et sel!lilmµent chez elle. L'Autriche ayant pcrdu

les Pays-Bas, la Souabe, presque toute ntalie,

et les prineipautés ecclésiastiques qui formaient

.sa clientele en Allemagne, était en Europc la

grande victime de la Révolution francaise, et

e'él.ait la un mal ioévitable. La politique con–

seillait de la ménager, de la dédommager meme

s'il étai;t possible, mais ne .permetait pas d'cspé–

rer en elle une amie, une alliée. La Russie ne

pou.vaát denner son .aHiance qu'au prix de cen–

cessio.ms

funesles en Orient.

11

fallait aiVee elle

de la co.ur.toisie sans intimité et presque sans

affail'os. Restait d<rne la Pruss.e, avee laquelle en

cffet H était aisé de s'entendre. Cette puiss-ance,

gorgée d,e biens d'Église, et ne demandant pas

micux qu.e d'en avoir clavantage, était devenue ce

qu'cn France on appelait un

aquéreur de biens na–

tio.nau:r.

En Ja resp.ectan.t, en la favorisanti sans

toutefois pousscr l'Autricbe a bout, on était cer–

tafo de l'avoir ayee soi. Son monarque prudent

et b0Emete était ravi de la politiqu,e du premieir

consul, et recherchait son amilié. L'union ave.e

la Prusse nous assurait des lors la soumissioo du

contine.m,t, et la résignation de la fiere Angle–

terre. Le Premier Consul avait arraché

a

ceHe–

ci, avec la paix d'Amicns,

la

reconnaissanee de

nos conquetes, et de la plus diffici'le

a

lui faiire

supporter, celle d'Anvers. Il n'y avait plus avcc

elle qw'une diffieulté

a

vaincre, c'était de nous

fairc pardonner,

a

ÍOl'Ce·de rnénagemcnls, tant

<il.e grandet1r aequise en quelques années, et on

le powvait, car les Anglais admiraient le Premier

Consul avcc toute la vivacité de l'engouement

britanique,au moins égal a l'engouement parisien.

Une flatteriede lui , en descendant de la hauteur de

son génie comme du plus haut des trónes, éLait

ass1uée de toucher viremcnt la fiere Angleterre.

11

était possible qu'on ne luí rendit pas touj.ours

fiatterie pour flatte11ie; mafa qu'au faite de la

gloire ou

il

étai·t alors parveHu, quelqucs ora–

teurs anglais, ou quelques jeurnalistes émig11és

essayassent de l'insuller,

il

pouvait bien n'en pas

tenir comple, et laisser au monde, a

fa

nation

anglaise alle- mcme, le soin de le vengRr

!

Res.tait une ·puissooce, bien considérable jadis,

~