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LUTZEN ET BAUTZEN. -

DIAi

.f8f5.

47

et cnsuite d'exiger ses troupes pour les joindre

a

celles du prince Eugene. Murat avait employé

rout sol} temps, depuis

f

808,

a

créer une armée

napolitaine, et

il

était le seul homme capablc d'y

réussir, car, outre sa renommée, il avait pour

cbarmer les Napolilains sa belle etgracieusetigure.

Environ dix mille soldats de cette arméc avaient

été dispcrsés <fª et la dans l'immensité des trou–

pes envoyées en Russie, et de ces 10 mille sol–

dats, on en avait sauvé 5

a

4 mille. 1\1ais Murat

avait encore s.ous les ar-mes pres de 40 mille

ho.mmes parfaitement organisés , et Napoléon

imagina d'en prendre 20 mille pour les adjoindrea

Eugene. Quand l'Autriche verra cent mille com–

battants sur I'Adíge, dit-il au vice-roí, elle sen tira

que e'esta elle acompter avec nous, et nou pas nous

avec elle. - Ces instructions donnécs verbale–

ment au prince Eugene, pu is consignées fHlr écrit

en plusieurs dépech(}s, Napoléon Íui serra la

main avec une affection dont il ne s'était jamais

départi envers ce prince, bien qu'il s'en déflat

quelquefois, comme de tout ce qui luí était le

plus cher, et il le

fit

partir le jour meme.

On a vu quelles dispositions il avait prises pour

rassembler une armée

a

:Mayence, avec les cadres

revenus d'Espagne. La consommation des lwm–

mes·, incessante dans la Péninsule, permettant

de comprendre ce qui restait daos des cadres

toujours moins nombreux, Napoléon comptait

sur soixante cadres de bataillons

a

l\Jayence, fes–

quels

devaient.se

remplir chaquejourdeconscrits

des anciennes classes. 11 espérait y joiodre aussi

les cad·res de soixantc cscadrons de cavalerie ,

recrutés avec les cavaliers formés da ns les dépóts,

et montés avee les chevaux tirés de France. En

W estphalie, la réorganisation des corps du maré–

chal Davoustet·du duc de Bellune devait fournir.

comme on a vu , cent douze hataillons,

c'cst-a~

dire au moins 90 mille hommes d'infonterie.

Déjales viogt-huit seconds

bat~illons

réor.gani–

sés

a

Erfurt étaient réonis sous le duc deBellune,

qui, outre les douzc qui Jui appartcnaient, avait

lesseizedu maréchal Davoust. Vingt-huitvenaient

d'arriver

a

Breme sous le général Vandamme.

Les autres devaient bientót suivre ceux-la. Lors–

qu'ils seraient tous formés, on se proposait,

comme nous l'avons déja dit, de mettre ensem–

ble les qoatre bataillons de chaque régirnent, de

recomposerainsi les vingt-huit anciensrégiments,

d'en donner seize au maréchalDaivoust, douze au

marécha1 Víctor, et de c1'éer une armée de

120

mille hommes, avcc une nombreuse artillerie

tirée de Hollande et des départements hanséati-

ques, avec le reste de la cavalerie remontée par

le général Bourcier. Si le Danemark, objet

en

ce

moment des cares el? de l'Angleterre et de la

Russic, qui tacbaicnt de lui arracher, moyennant

indemnité, le sacrifice volontaire de la Norwége,

nous rcvenait comme tout Je faisait espérer, on

pouvait se promettre douze

~1

quinze mille Danois,

excellents soldats, ce qui devait por ter

a

150 mille

hommes au moins l'armée du has Elbe. C'étaient

done trois

~rmées,

une

a

Milan, une

a

l\fayence,

une

a

Hambourg, que Napoléon préparnit, indé–

pendamment de ce qu'il avait déja sous la main,

et dont l'organisation avan<fait a chaque heurc '

surtout dcpuis qu'il était a Dresdc. 11 comptait

sur 100 mi lle hommes en Italie, sur 70 mille

~1

l\Jayence, sur 150 milie entre Magdebourg et

Hambourg, c'est-a-dire sur 600 mille eombat–

tants, en compreoant ce qu'il avait en Saxe, force

énorme, bien propre

,a

altérer, il faut le recon–

naitre, larectitude de son jugemcnt, en luí inspi–

rant une confiance sans bornes.

11

adressa au maréchal Davoustles instruclioos

les plus préciscs pour ces diverses organisations,

dont une partie devait se faire sous la forte et

savante main de ce maréchal. 11 luí annoh<f:i

qu'on lui rendrait bientót les bataillons qu'on

lui avait empruntés pour les preter au duc de

Bellune; il lui prescrivit de rcntrer le plus tót

possible dans Hambourg, de profiter pour celn

du mouvement proje'té sur Berlín, d'excrcer

partout, et notamment a Hambourg, une justice

rigourcuse. Napoléon était exaspéré contre les

villes hanséatiques, qui venaient d'expulser les

douaniers , les pcrcepteurs des impóts, les offi–

eiers de police fran9ais, et en plusieurs endroits

de les assassiner, qui avaient accueilli les Cosa–

ques avcc transport, et qui semblaient le butdes

cfforts militaires et diplomatiques dela coalition.

11 voulait ramener ces villes sous son autorité

par la force et par la terreur, et s'il fallait les

rendre, les reodre ruinées

a

l'Allemagne. 11 or–

donna au maréchal Davoust de faire fusiller les

membres de l'ancien sénat qui s'étaient remis

en possession de lcur pouvoir, les principaux

meneurs qui avaient excité l'insurrection, quel–

ques-uns des officiers de la légion banséatique

qu'on avait levée cor1tre nous;

il

ordonna d'ar–

r etcr· et ele priver de leurs hicns les cinq cents

principaux négociants, qui passaicnt pour enne–

mis de la France; enfin, de saisir parlout, sans

examen, les denrées coloniales et Jes marchan–

dises anglaises , qui depuis l'insurrection de

Hambourg avaient pénétré par l'Elbe avee abon-