Table of Contents Table of Contents
Previous Page  533 / 616 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 533 / 616 Next Page
Page Background

PREI\llERE ABDICATION. -

AVRIL

i8U.

ti25

traitrcs qui, disail-on,

~vaicnt

livré la capilalc.

11

y a des jours, tristes jours

!

ou le devoir cst

obscur, et

mi

les coours les plus honncles sont

pcrplcxcs. C'était le cas ici, el on pouvail tres–

sineercmcnl elre d'un avis a Paris, d'un autro

avis

a

Fonlaincblcau. Nous compronons, en effct,,

qu'a Paris on put, saos estimcr Je Sénal, adbércr

a

ses résolutions, et préférer la paix , la liberté

sous l'ancicnne dynastie,

a

la

guerre pcrpétuellc

sous un gouvorncmont arbitraire et violent, et

qu'a Fontaineblcnu, nu conh·aire, pour do bravcs

soldats n'ayant pas

ti

choisir e11lre dcux ré–

gimcs politiques, mais

a

cxpulscr l'étranger du

sol, la soulc espérance d'écrascr la coalilion, hlt–

cc au milieu des ruines de Paris, les transporlat

d'un houillant cnlhousiasmc.

Et,

bien que la vé–

rité ne dépcndc pas des licux, que vérité ici, clic

ne soit pas mcnsongc la,

il

11ous cmlJlc que la

manic1·e de l'cnvisagcr pcut dépcndrc des situa –

tions, et que le devoir pcut difTércr suirnnt le

lieu ou l'on se lrouvc.

A

París, de bons citoycAs

de~nient

opter pour la charle et pour les Ilour–

bons; des soldats

a

Fontainehlcau, sur une sim–

ple espérancc d'cxpulscr l'cnncmi du territoire,

devaient exposcr leur \'Íe encore une fois, et il

eul été plus patriotique de mourir daos cetLe

journée en avant d'Essonne que jadis

a

Auster–

litz ou

a

léna, car on scraiL mort ccrtainement

pour le pays, et on se serait dévoué non pas au

bonheur, mais au ma lhcur

!

Du

res.te,

nous le r épétons, il élaít naturel

qu'en fa ce d'événcmeuls sí graves les ames fu sscnt

profondémcut agitécs .

l\L

de Caulaincourt effec–

tiYement les trouva foa't €ornes, et lorsque da os

la nuit du

2

a ril il parut

a

la

J

orle

de

Napoléoo

les

oisifs. d'étnt-major qui gardaion t

cttc

porte

J'assaillírent de lcur que tion , et le uppli 'r nt

dQ dirc la vél'ilé

i1

l'

mpcr ur. Ce noble person–

na¡;e n'avait pa IJcsoin d. ctre convi :.

11

xposa

simplemcn l

s:rn

détour, sa n réliccnc , lout ce

qu'il arnit vu et ent ndu penda nt on 'jour

a

Pnri ,

uo

dissimul'a pa

m

' me

a

Nnpol 'on les

col res furi cu es don t

il

étnit I'obj t, ni surtoul

l

s ré olution

xtrcm

d

uv rai n ;, oo

égard, et quoiqu'i)

11

h ' ilnt jamai

a

don ncr

Ull

avi · , il ne l'osa

I

a elle fo i tant

il

était diffi-

- il de e prononc r , tanL le moin dr

ét.nit iuulilc t cru

1

ul mcnt

a

in inuer. Na–

pol '

u a

cu illi t

M.

de CnulaiocourL avcc une

gra nd ~

d uccur

t

d

mnrqu vi ilJle d

titud .

JI

o

parut ni troulJl; ni ' ton n de tou t

ce qu'i l nl ndait.

11

aYait nppri

d

'j~

I

ar di–

vm·s

in íormatioll qu !que -un d

faits r p-

porlés par

J.

de Caulaincourt,

avait deviné

les autrcs .

11

connaissait l'institulion du gouver–

nement provi oíre, mcme la déehéance, sans les

considérants loutcfois, et notamment les efforts

tentés pour rcnvcrser sa slatuc. - C'est bien

fait, dit- il

n

J.

de Caulaincourt, il m'arrive la

ce que j'ai mérilé . Je ne voulais pas de slatues,

car je savais qu'il n'y

a

sureté

a

les recevoir que

do

In

po térit ·. Pour les conservcr de son vivant ,

il foudrnit ctre toujours hcurcu x

1

Dcnon a voulu

flatler , j'ai cu la faiblc se de céder, et vous

voycz ce que j'y ai gagné . l\fais passo ns

i1

un su–

jet plus imporlant. Rien ne me surprend daos

volrc r écit. Talleyrand se vcnge de moi , c'cst

tout simple !.. . Les Bourbons me vengeront tle

lui

!. ..

Ma i ~

lous ces hommcs de la révolu tion qui

rcmplisscnt le Sénat, et pa1·mi lesqucls

ji

y a

plus d'un r égicide, sont bien imprudcnts de se .

jctcr ainsi daos les bras de l'éll'anger, qui les

jcltca·a dans les bras des Ilourbons. l\lais ils sonl

ffrn

:s, ilschcrchcnt leu1· sY.reté ou ils pcuvent.

Quant aux souvcrains alliés, ils vculcnt abaisse1·

la Frunce. Pourlant ils se comportent envers moi

pou dign cmcot. J'ai pu détrón cr l'cmpcrcur

frnn~oi s

et le roi Guillaume , j'ai pu décbainel' les

paysa ns russcs contre Alexandre, je 11e l'a i pas

fai t. Je me suis conduit

a

lcur égar d

en

sourn–

rn in , ils se conduiscnt

a

mon égard en jaco–

hins. lis donnent la un mauvais excmple. Le

moifls ho Lile d'cntre eux est Alexandre.

JI

e t

vengé, et de plus il est bon, quoiquc rusé. Les

Autrichiens sont ce que je les ai loujou rs vus,

humbles dan s l'ad versité, insolcnts et sans cccur

dan la pro l érilé. lls m'ont prcsque forcé de

prenúrc lcur filie, eL mainlenant ils agissent

ommc si cettc fili e n'était pas la leur. Schwar–

z 11 berg e t louL

a

I'émigration, l\lclterni ch aux

Ana Jai'.

l\fon

Leaa-pere les laisse fa ire. Nous

v

rr

n. s·i1

J

ur pcrmettra d'all cr jusqu'aux der–

ni ··res cxLrémilé . L'impératrice espere Je eon–

lrair . Quant aux Aoglais

et

aux Prussicns

il

ulcn l

1

nnéanlis cmen t de la Fl'ance. Ccpen-

dan Ltout n' st pas fi ni.

n

li

r ch c

~1

m'écarter

par e qu' n cn t que scul

j

puis rclev

r

nobrc

forlun . J e ne Líen pas au

tr

· ne, croycz-le.

oldat,

j

pui red

v oír

itoy ·n . Vous eonnais–

z me gou : que me faut- il?

n p

u de paio,

i je vi · six pied de t rr , i je

m

urs.

11

cst

vrai j'ai nim ·

t

j'aim Ja loir . .. Mai

la

m ien ne

ta

l'abri de la main

d h

mm

·!. ..

ij

dé ire

mma ndcr qu

Jquc

jour

o

ore,

·cst

pou r

r 1 ver n s ar me

·e

t

pour nrracher la Franc

implacables cn nemis. Voa arnz bien

faiL