PREMI:ERE ABDICATION. -
DIAUS
1814.
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pas, ne sachant que dire, que résoudre, et pleu·
rant. Enfin des messages réitérés de Clarke an•
norn;ant que la cavalerie légere de l'ennemi inon–
dait déja ]es environs de ]a capitale, elle parLit
vcrs midi, dévorée de chagrin, emmenant son
fils qui trépignait de dépit, et demandait ou on
le menait. - Ou on le mcnait, malheureux en–
fant
!...
AVicnne, oú il deva_it mourir, sans pere,
presque saos mere, sans patrie, rédu it
a
ignorcr
son origine glorieuse
!...
Malheur eux enfant, né
de la prodigieuse aventure qui avait uni un sol–
dat
a
la fille des Césars, et dont la destinée, aprés
nos revers, est ce qu'il y a de plus digne de pitié
dans ces événements extraordinaires
!
Le long cortége de cette cour consternée ,
triste exemple des vicissitudes humaines, fait
pour effrayer tout ce qui est heureux, s'écoula
vers Rambouillet, au milieu de la foule mécon–
tente, mais silencieuse, et prévoyant en ce mo–
ment !'avenir comme s'il lui cut été dévoilé tout
cntier. Douze cents soldats de la vieille garde
escortaient la Cour fugitive. Cette funeste jour–
née du 29, veille d'une journée plus funeste
encore, fut consacrée
a
quelques préparatifs de
défense. Joseph avait employé la matinée
a
exé–
cuter, en compagnie de plusieurs officiers, une
rcconnaissance des environs de Paris, ce qui
avait retardé ses réponses
a
l'Impératrice, et
il
en avait rapporté la conviction qu'avee les
moyens dont on disposait, on ne défendrait pas
la capitale vingt- quatre heures. 11 est certain
qu'avec les forces amenées par les deux maré–
chaux, avec les dépóts cxistant dans Paris, on
ne pouvait guere opposer plus de 22 ou 25 mille
soldats
a
l'ennemi qui en comptait pres de
200 millc. La garde nationale comprenait bien
12 mille hommes que le sentiment du devoir,
l'horreur de l'étranger, auraient convertís en
so]dats dévoués, rnais il y en avait tout au lJlus
5 ou 4 mille qui eussent des armes. Parmi le
peuple on aurait trouvé <les bras vigoureux, et
daos ce danger commun tres-dociles, mais on
n'avait pas de fusils
a
leur donner. Quant aux
ouvrages défensifs, nous avons dit qu'ils se bor–
naient
a
quelques rcdoutes mal armées ' et
a
quelques tambours en avant des portes, con–
struits en palissades et saos fossés. Napoléon ce–
pendant avait envoyé des ordres, malheureuse–
ment tres-généraux, tels qu'il
l.uiétait possiblc
de les envoyer de loin, et au milieu des mouvc–
ments si multipliés de l'armée
a~ti:ve.
D'ailleurs,
comme il s'agissait d'une résistance irréguliere,
outenue en e servant de tout ce qu'on avait
sous la main, rien ne pouvait etrc prévu ni
prescrit d'avance. 11 eut fallu que Napoléon füt
présent, avec sa volonté, son activité, son esprit
inventif , son indomptable énergie, pour tirer
partí des ressources qu'oITrait París ; et l'cxcel–
lent mais irrésolu Joseph , l'incapable et douteux
duc de Feltre, n'étaient guere propres
a
le sup–
pléer en parcille circonstance. Ils n'étaient frap–
pés que d'une chose, c'cst qu'ils avaient 20 ou
25 millc hommcs de troupes régulieres, et que
l'cnnemi en avait 200 mille. Certainement l'idée
d'une bataille daos ces conditions devait n'in–
spirer que du désespoir, mais c'éta it la plus
inepte des conceptions que de prétendrc livrcr
bataillc sous les murs de París, car la bataille
perdue, et
il
était impossible qu'ellc ne le füt
pas, tout était perdu, la bataille, Paris, le gou–
vernernent et la France. Il fallait défendre París
comme Je général Bourmont quclques jours au–
paravant avait défendu Nogent, comme le géné–
ral Alix avait défcndu Sens, commc lesEspagnols
avaient défendu leurs villes, comme le peup]c
parisien lui-meme a trop souvent défendu Paris
contre ses gouvernements, avec ses faubourgs
barricadés, avec sa population derriere les bar–
r icades, sauf
a
réserver l'armée de Jignc pour la
jeter sur les points ou l'ennemi aurait pénétré.
Or, pour une résistance de ce genre, lesressources
étaient loin de manquer. L'armée, avec ce qu'on
allait adjoindre aux corps des maréchaux Mar–
mont et Th'Jortier, pouvait bien etre portée
a
24,
ou 25 mille hommes. Il y avait 12 mille gardes
nn tionaux , auxquels on aurait pu livrer 5 ou
6 mille fusils ordinairement disponibles sur les
50 ou
4_.0
millc qu'on travaillait
a
réparer, et
que Clarke s'obstinait
a
conserver pour les
troupes actives, ce qui aurait élevé
a
8 óu 9 mille
le nombre de gardes nationaux qui auraient été
régulieremcnt armés. Le peuple de París aurait
fourni
a
cette époque 50
a
60 mille volontaircs
qu'il eut été facile d'arrner avec des fusils de
chassc dont la capitale a toujours ahondé, que
le zele des habitants cut offerts, et qu'en tout cas
on eút lrouvéles moycns de prendreadministrati–
vement. Vincennes contenail 200 bouches
a
feu
de tout calibre et des munitions immenscs. On
aurait pu en couvrir les bauteurs de Paris, et as–
surément personne n'eut refusé ses chevaux pour
les
y
transporter. En barricadant les rues des
faubourgs et de la ville, en plac¡ant Ja population
derriere ces IJarricades, en couvrant d'artillerie
cerlaines positions cboisies, en disposant l'armée
sur les points oú un succes de l'ennemi était
a
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