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4·56

LIVRE CINQUANTE-TROISIEME.

la l\'Iarne et l'Ourcq, la droite

a

lUeaux, la gauche

a

Lizy, ils pouvaicnt conlenir l'ennemi pendant

trois ou qualre jours, rccevoir dans l'intcrvalle

des renforts de Paris. el altendre, sans courir

de trop grands périJs , l'arrivée de Napoléon, qui

ne manquerait pas de voler

a

Jeur seeours des

qu'il connaitrait leur siluation.

Ces dispositions excellentes ful'ent aussi bien

exécutées que bien

con~ues.

Le 27 au matin,

avant que Blucher put s'apercevoir de Ieur mou–

vement, les deux maréchaux seglissantpour ainsi

dire entre l'ennemi et Ja Marne, par la route de la

rive gauche qui est tangente aux divers contours

de cette riviere,

la

franchirent au pont de Tril–

port, laisserent la division Ri card pour défendre

ce pont,

et

se porterent

a

l\feaux. Tandis que le

maréchal l\Iarmont, la Marne franchie, arrivait

n

l\feaux par la rive droite, le général Sa ken y

arrivait par la rive gauche, et

déja

meme quclque

détachements russes avaient pénétré dan la vi lle

au midi, lorsque Je maréchal fondit ur eux

a

la

tete de 200 hommes, les repoussa, et fcrma sur

eux les portes. Au meme moment le général

.Vincent avait passé la l\Iarne

a

la Ferté-sou -

Jouarre, et avait pris position

a

Lizy, dcrriere

l'Ourcr¡.

I~es

deux maréchaux étaient ain i parvenus

avee

14

mille l1ommes seulemeot

tl

e sou traire

a

50 millc, et Blueher, qui aurait cid les enlever

l'uo et l'autre, avait la confusion de les voir

établis sains et saufs derriere la Marne et l'Ourcr¡,

et la position, de tres-périlleuse qu'elle était

pour eux, allait maintenant le devenir pour luí.

Ce mouvement terminé le 27 février, les maré–

chaux renouvelcrent

a

Napoléon l'avis de ce

qu'ils avaient foil, et

a

Joseph la demande de lous

les renforts

q~1'il

serait possible de leur envoyer

de París. 11 s'agissait en effet de sauver la capitale

encare une fois, et on ne pouvait pas employer

plus utilement les ressourees qu'elle contenait,

qu'en les dirigeant immédialement sur l\Ieaux.

Napoléon, informé des le 25 du mouvemcnt

de Blucher sur la l\Iarne, et connaissant le carac–

tcre présomptueux de ce général, ne doutait pas

des imprudences qu'il allait commeltre, et s

préparait

a

les lui faire payer cher

1 •

Sans perdre

1

Le duc de Raguse , iguorant, comme toujout's, les molifs

de apoléon, el Je j ngeant trcs-Jégcrem en t, lui l'Cprochc de

n'étrc pa1·ti que Je 27, landis qu'il lui avait faitarl'iver Je 24

!'avis du mouvement de Blueher, el prétend que s'il avait agi

deux jours plus tól, la perle de l'urméc de Silésic etl

L

élé ccr–

laioe. La col'respondanee répond péremptoircmen

L

a ce re–

proche. L'avis du mouvcmcnt de Illucher, envoyé le 24 de

Sézanne, ne parvinl a Nnpoléon qt1 c lc25, el le 2li mcmc il fil

un instant, il avait ordonné au maréehal Vietor,

qui était resté entre Troyes et MéPy, de rétablir

Je pont de .l\Jéry sur la Seine, et de se porter

a

Plancy, pour y passer I'Aube. 11 avait prescrit

au maréehal Ney de quiller Troyes et de s'ache–

miner sur Aubeterre, pour franchir l'A ube

a

Arcis. Sa résolution était de quitter Troyes elan–

destinement avec 54 ou 55 mille hommes, d'en

laisser

a

peu pres autant devant celte ville, et de

se jeter sur le derrieres de Blucher, pour l'ac–

euler contre la l\Iarne, ou les maréchaux l\Jar–

mont et l\fortier le recevraient

a

la pointe de

leurs ba'ionneltes.

Le 26 au matin, les premiers renseignements

'élant confirmés, il

fit

partir de Troyes le reste

de

la

garde, et ré olut de partir lui-meme le

lendemain pour diriger ce nouveau mouve–

ment, qui, s'il réussissait, pouvait termíner la

guerre.

En prenant eette résolution ,

il

fallait laisser

en avant de Troyes des forces eapables d'imposer

au priece de Schwarzenberg. Napoléon confia

aux maréebaux Oudinot et Macdonald, et au

général Gérard, le soin de défendre

1

Aube en

eachant son absence le plus longtemps po ible.

Le maréchal Oudinot avait, oulre la division

Roth enbo urg de la jeune garde, la division Leva!

tirée d'E pagne, la moitié de la di ision Boyer

(également tirée d'Espagne), et la eavalcrie du

comte de Valmy. Le maréchal l\Jacdonald avait

Je

'1

i

º

corps avcc la cavaleric de l\filhaud; le

géoéral Gérard a ait le

2c

corps fondu avec la

réserve de París, et les cuirassiers de Saint–

Germai n. Le tout formait une masse d'un peu

plus de 50 mille hommes. Napoléon leur or–

donna de rejeter les . postes ennemis au dela

de l'Aube, et d'oceuper forlement le eours de

eetto riviere, soit au-dessus, soit au-dessous de

Bar-sur-Aub.e. 11 leur recommanda notamment

de faire apres son départ crier

vive l'Em–

perem·,

pour qu'on ne doutat pas de sa pré–

senee.

ll cmmena le maréchal Victor avec les divi–

sions de jeune garde Boycr et Charpcntier, Ney

avec les divi ions de jeune garde l\fcunier et

Curial, et la deuxieme brigade de Ja division

partir ielor de

Méry

pou1· Plnncy, Ney de Troyes pour Au–

beterrc. 11 n'y cut done pas une heure de perdue. Le 26, quand

l'inlen tion de Blucher ful bien démont.rée, Nnpoléon continua

ce mouvcmcnt, el

il

ne partil que le 27 de sa per onnc, parce

qu'il rlcvail donne1· a

S<.'S

troupe le lcmps rlc marche!'. L'avis

élant arrivé Je 2li, le 27 es troupes éluienl rcndues

á

llerbis, e

nu dela de l'Aubc. On ne pouvait done pas agi1· plu vite, et

qunncl on suit quelle stirelé de jngemcnt, quelle vigucur de