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LIVRE CINQUANTE-TROISIEl\IE.

de iUarmont, el ne pouvant plus des lors ricn lenter de séríeux, prend le partí d'abdiquer.- RelOUI' de 111. de CaulaíneourL.

a

París et ses clforls pour obLenir un trailemcnL eonvcnable en favem· de Napoléon et de la famille impéríale. -

Gé~érosílé

d'Alexandre.-01. de Caulaincourt oblient l'ile d'Elbe pom· Napoléon, le grand duché dé Pnrme pour J\larie-Louise et Je roí de

Romc, et des pensions pour lous les

pl'ÍllCCS

de la famillc impéJ'iale. - Son ¡•elour

a

Fonlainebleau. -Tenlative de Napoléon

pour se clonner la mort.-Sa rési¡;nation. - Élévation tic ses pensées et ele son langage. - Conslilution du Sénat, et enlréc;.

tic M. le eomte tl'Artois d:rns Pal'is Je

12

avril. - Ent housiasme et cspéranecs eles Parisiens. - Déparl de Napoléon ponr

,l'ilc d'Elbe. - Coup cl'reil ¡;énéral sur les gr011deurs et les faules du regne impérial.

Napoléon voulait procurer quclquc soulagc–

mcnt

a

Ja ville de Paris naguere si alarmée, et

Ja faire joulr de ses triomphes ; il voulait sur–

tout relever les esprits, ce qui était pour l'orga–

nisation de ses forces d'un sérieux avantage, car

on n'obtient guerc de concours d'un peuple dé–

couragé. En conséquence, il avait prcscrit une

cérémonie. militaire et rcligieuse pour la récep–

tion des drapeaux et l'entréc des vingt-cinq

rnille prísonniers qu'on venait d'enlever

a

l'cn–

nemi.

11

avait désiré que ces prisonniers, menés

de l'Est

a

l'Ouest

a

travcrs París, parcourusscnt

toute l'étendue des boulevards, afio que les

Parisiens pussent s'assurer par leurs propres

yeux de la réalilé des prodiges opérés par leur

Empercur. En pareille circonstancc le calcul ex–

cusait l'orgueil.

En effet,

a

Ja nouvellc de l'approchc de ces

prisonniers, la population de París afllua sur les

boulevards pour voir défiler ensemble Prus–

siens, Autrichiens et Russes, marchant désarmés

sous la conduite de leurs officicrs et de leurs

généraux. Sans etre arrogants, ils n'étaicntpoint

consternés, et on pouvait discerner sur Jeur

visage un tout autre scntiment que celui que

maoifcstaient jadis les prisonniers d'Austerlitz

ou d'Iéna.

11

Jeur restait une ccrtaine confiancc

et un véritable orgueil d'avoir élé pris daos des

lieux si voisios de notre capitale.

Bien qu'on

fü.t

fatigué de l'arbitraire impé1·ial,

lparfaitement éclairé sur les inconvénients d'un

<lespotisme qui, apres avoir poussé la guerrc

jusqu'au Kremlin, la ramenait aujourd'hui jus–

qu'au pied de Montmartre, cependant les masses,

dominées par les impressions du moment, ne

pouvaient s'empecher d'applaudir aux derniers

succcs de Napoléon, et d'éprouver la satisfaction

la plus vive en voyant défiler vaincus et captifs

ces soldats étrangers, que chacun avait craint de

voir entrcr dans Paris en vainqueurs et en

1

Je ne suppose ríen, je

~wends

ces délails dans la corres–

pondance du ministre de la police, dans eelle de l'archichanec–

lier, qui informaient Napoléon des moind1·es détnils. J'en

avertis le lccteu1· pour la centieme fois, el hcureusement pom·

dévastateurs. Du reste, avec la délicatesse natu–

rclle

a

la nation frarn;aise, on ne les offensa

point. L'imprévoyance, hélas

!

eut été trop

grande. Aprcs un premier instant de contente–

ment, on sentit naitre en soi Ja pitié, et en re–

mnrquant !'extreme misere de la plupart de ces

prisonniers, plus d'une ame honoc et compatis–

sante laíssa tomber sur eux une aumone re<,me

avec une véritable reconnaissance.

A la cour, les choses prirent un aspect plus

serein. De nombreux visiteurs accoururent au–

pres de l'Impératrice et du Roi de Rome, et en

particulier ces

~au~s

fonctionnaires qui, ayant

cru le tronc impérial en dangcr, avaient cher–

ché en s'éloignant

a

n'etre pas écrasés sous ses

ruines. Ils reparurent joyeux, quelques-uns cc–

pendant assez soucicux de l'accueil qu'on leur

ferait, tous vantant la glorieuse campagne dont

quclques jours auparavant ils déploraient la

témérité, et apres avoir beaucoup répété Ja veille

ou l'avant-veille qu'on était fou de ne pas accep–

ter les frontieres de

1790,

se récriant aujour–

d'hui contrc une paix aussi déshonorante, et

déclarant bien haut que les bases de Francfort

devaient etre la condition absolue de la paix

futurc. Marie-Louise, trop étrangere

a

notre

pays pour connaitrc et juger ces h6mmes, trou–

blée d'ailleurs par la joie presque autant qú'elle

l'avait été par la crainte,

fit

bon accueil

a

tous

ceux qui se présenterent, et se flatta presque

de revoir bicntót les beaux jours 'de sa premiere

arrivée en France

1 •

Cettc joie, les inconséque11ces qu'elle amene

et excuse, ne

s'apercevaie~t

guere chez les partís

ennemis. Bien que ces p,artis fussent deux, les

ancicns révolutionnafres et les -royalistes, .ils .

n'étaient pas deux.

a

regretter les. succcs, de Na–

poléon. Les révolutionnaires étaient presque

joyeux par crainte de l'étranger. et par haine

des Bourbons. Les royalistes, apres avoir .esperé

la dernierc, car je suis au terme de ma

tltche,.

lll~is

je oe ine.

Jasse pas de mettre

a

couvert ma·responsab.Hité

tl'~islo~.ien,

et e'est un scrupule que le

Iecl.em

· me

pardoµn~rá,

OO·r.·

i! ·

Iui prouvera, je !'espere, mon amour

de.Ja

. vérité.

·.