Table of Contents Table of Contents
Previous Page  421 / 616 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 421 / 616 Next Page
Page Background

BRIENNE ET l\10NTMIRAIL. -

FÉVRIER

i8i4.

4H

tier et Boyer, qui avaient été postées le long de

1'Essonne, pour couvrfr Ja capitale sur la gauche

de la Seine. Napoléon en composa un corps de

la garde, et mit le maréehal Víctor

a

sa tete.

Placer ce maréchal pres de l'Empereur et lui

óter ainsi toute responsabilité , c'était

a

la fois

le consoler et lui rendre sa valeur, car, dégagé

du souc.i du commandement supérieur,

il

r ede–

venait l'un des meilleurs officiers de l'armée.

Le lendemain 19 Napoléon aurait voulu mar–

cher immédiatement sur Nogent pour continuer

a

poursuivre le prince de Schwarzenberg, et lui

livrer une bataille générale si on pouvait le con–

traindre

a

l'accepter, mais la nécessité de faire

passer par le seul pont de l\fontereau toutes les

troupes qu'il avait actuellement rassemblées,

e'est-a-dire les deux divisions de réserve de

Paris, Je 2° corps, la garde impériale, la divi–

sion d'Espagne, et enfin le corps du maréchal

Macdonald qui n'avait pu franchir la Seine a

Bray , entraina la perle de toute la journée

du 19. Tandis que ces corps employaient le

temps

a

défiler par le pont de l\fontereau , Napo–

léon prit ses mesures pour se trouver le plus

tót possible en présence de l'ennemi, et meme

sur ses flanes s'il le pouvait. Les ponts de Bray

et de Nogent ayant été détruits ,

il

fit préparer

des moyens de passage pres de Nogent pour le

corps du maréchal Oudinot : quan t

a

celui du

maréchal Macdonald , on vient de voir qu'il

l'avait amené jusqu'a Montereau meme. Le

projet de Napoléon était, 1\fontereau franehi, de

tourner

a

gauche, de longer la Seine jusqu'a

l\féry, pas loin de son confluent avec l'Aube

(voir la carte nº 62), puis arrivé la, au lieu de

suivre le prince de Schwarzenberg ur la route

de Troyes, de laisser un seul corps sur ses traces,

et avec le gros de ses forces, de passer la Seine

a

Méry, de la remonter par la rive droite tandis

que le prince de Schwarzenberg la remonte:r;ait

par la rive gauche, de profiter de ce qu'on n'au–

rait plus d'ennemi devant soí pour marcher plus

vite, et enfin de repasser la Seine au-dessus de

Troyes pour livrer balaille au prince de Schwar–

zenberg sur sa ligne de retraite et sur sa ligne de

1

Nous avons déjil faít remarquer que, faute de connaitre

la co!"l'espomlance de Napolóon, on luí reproche souvent ou

rles fautes qu'il n'a pas commises, ou rles ín tentíons qu'il n'a

pas eues. Les deux jour passés

a

Survílle en fournissent un

nouvel cxcmple. Divers critiques

fran~ais

et étrangers, apres

avoír demandé pourquoi en quittaut Blucher il ne marcha pas

Lout droit de Montmiraíl

a

Provins pour se jeler dans le ilanc

du prince de Schwarzenberg, au lieu de faire un détour en

arriere par Mcaux et Guignes, demantlenL encore pourquoi il

communication avec Blucher, deux avantages

considérables et de la plus grande conséquence.

On voit que cet esprit inépuisable privé d'une

combinaison en imaginait aussiLót une autre,

non rnoins praticable et non moins féconde.

Napoléon porta done le gros de ses forces

a

gauche vers Nogent; cependant pour n'etre pas

sans liaison avec l'Yonne, et ne pas surcharger la

grande route de Troyes,

il

dirigea le maréchal

l\facdonald un peu

a

droite par Saint-Martin–

Bosnay et Pavillon, et le général Gérard un peu

plus

a

droite encorc par Trainel et Avon. (Voir

la carte nº 62.) ll chargea le général Alix, le

courageux défenseur de Sens, de réoccuper les

bords de l'Yonne avec les gardes na tionales et la

cavalerie du général Pajol. Ce dernier,

a

la suite

de fatigues inoules , avait vu se rouvrir ses

blessures; Napoléon apres l'avoir comhlé de ré–

compenses l'avait renvoyé a Paris et remplacé

par le général Alix. Il

fit

quelques additions a la

vieille garde;

il

lui donna deux beaux batail–

lons composés des anciens gendarmes d'Es–

pagne, ce qui portait

a

dix-huit bataillons la

division de vieille garde qu'il avait aupres de Jui

(l'autre était vers Soissons avec le maréchal

l\fortier), et luí adjoigni t plusieurs compagnies

de jeunes soldats , destinés

a

sortir des rangs

pour tirailler, tandis que les vieux soldats res–

teraient en ligne comme des murailles. 11 réitéra

ses recommanda tions pour que l'on ne cessat

pas un instant de former

a

París de nouveaux

bataillons de ligne, et

a

Versailles de nouveaux

escadrons. Il prescrivit surtout Ja formation

d'un équipage de pont avec les bateaux qu'on

pourrait ramasser sur la Seine, car faute de cet

instrument de guerre, le passage des rivicres

frarn;aises était devenu presque aussi difficile

pour nous que celui des rivieres étrangeres,

et un obstacle eontinuel

a

toutes nos combi–

naisons.

Napoléon employa

a

ces diverses mesures les

journées du 1

!)

et du 20, que ses troupes em–

ployaient

a

passer la Seine

a

l\'.lonlereau, et

a

s'acheminer sur Nogent. 11 avait momentanéruent

sa résidence

1

au chateau de Surville, et il avait

ne franchit pas la Seine

a

Nogent ou

a

Bray, au lieu de la

franchir

a

Monlereau seulemenl, et pourquoi apres avoir

ehoisi Montcreau

il

perclit deux jours enliers au chatean de

Surville? Ln leelure de ses letlres répond

a

toules ces c¡ues–

lion . A Nogent et

a

Bi·ay la nature des lieux, plats el cou–

verls de villages sur les deux rives, oJTrail

a

rennemi de telles

chances de ré istanee, qu'il n'y avait pas e pérance de forcer

le passage, el d'ailleu1·.s les ponts élant en bois Jaissaient peu

ele moyens de les préservcr de la destrnction. A Montereau,