BRIENNE ET l\IONTl\llRAIL. -
FÉVRIER
t
8i4.
409
la grande-duchcsse
C~lherine,
ce prince spirituel
et brave cherchait
u
se distinguer, et
a
rachcter
par des services rendus
a
Ja coalition Je long dé–
vouement de son pere
a
l'cmpire frant;ais. De la
possession du pont de l\fontcrcau dépendait le
salut du corps autrichien de Colloredo, aven–
turé jusqu'a Fontainebleau, et dont la rctraite
était impossible, si les Fran\!ais passaicnt la
Seine avant qu'il cut rél1'ogradé au moins jus–
qu'lí Morct ou Nemours. Aussi, malgré le danger
de la position, le princc de Wurtcmberg était-il
tres-résolu
a
résister, au risque de se fairc cul–
huter du coleau de Surville dans la Scine.
11 nvait rangé son infanlerie de Villaron
a
Saint-Martín, en facc de la route par laquelle se
présentaient les Fran1tais, et avait le dos appuyé
au coteau de Surville.
11
s'était couvert en outre
par une nombreuse arlillerie.
Le général Pajo!, bravo et intelligent comme
de eoutume, avait essayé de se porler avec sa
eavalerie sur le revers de la posilion des Wur–
tcmbcrgcois, afin d'cnlcvcr la grande route qui
passe derriere le cotcau de Survillc, et descend
en pente rapidc sur Montercau. Mais arreté par
une artillcrie meurtriere,
il
avait
dti
attendre,
pour accornplÍl' son projet, l'altaquc qu'allait
tenter l'infanteric du maréchal Víctor.
L'une des divisions du maréchal, commandéc
por son gendrc, le général Chataux, officicr
d'un gr1rnd mérite, était arrivée la premiere, et
montrait une extreme impaticncc de réparer la
fautc que Napoléon vcnait de blamer si sévere–
ment.
Elle
se jeta tout de suite sur le coteau de
Survillc, la droite vers Villaron, la gaucho vers
Saint-Martín. Les soldats, vivement conduils,
essaycrent d'escaladcr la position cou crle de
lótures y parvinrcot d'abord, fureot repou sés
cnsuite, et
·'y
reprir nL
ti
plusieurs fois sans en
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Cnir
a
bout, malgré de prodigieux efTorts de
courage.
Le général Chataux ne s'épargnait pas, mai
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d'épuiser ecttc bra e divisioo avant qu'elle
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el Ja division Duhesme
a
gauche, abordanl la
position par son coté le moins acccssible, n'était
pas pres de réussir, quand survint Je général
Gérard avec les divisions Dufour et Hamelinaye.
Napoléon avel'ti qu'on rencontrait des diffi–
cultés, et méconlent du maréclrnl Víctor, avait
envoyé au général Gérard l'ord1·e de prcndrc le
commandement en chef, ce que le général Gérard
fit sur-le-champ. Voyant que l'artillerie des
·wurlembergeois nous incommodait beaucoup,
le général réunit toutcs ses batterics, ainsi que
cclles du
2e
corps, et dirigen
60
pieces de canon
contre les Wurlembergeois, afin de les ébranler
par ce feu violent, avant de les aborder corps a
corps.
11
leur causa ainsi un tel dommagc, que,
voulan t se débarrasser de ce
feu
meurtrier, ils
essayerent de se jeter sur nos pieces pour les
cnlever. Le géoéral Gérard les laissa avancer,
puis fondit sur cux a la tele d'un bataillon, et
les ramenu
a
la poiÓtc des balonnettes sur leur
posilion. En cet instant arrivait Napoléon avec
la vieille garde, et Pajol apres avoir refoulé la
cavalerie cnoemie mena1tait de tourncr le cotcau
de Surville.
A
cet aspect la fermelé des Wu.r–
tembergcois fut ébranléc, et ils songerent
a
baltre en retraite pour repasser le pont de Mon–
lereau. l\fais on ne leur en laissa pas le tcmps,
on les aborda en masse, on gravit le cotcau, et
011
les en délogea de vive force. Pajo!, prcnant
le galop
a
la tete d'un régimcnt de chasseurs,
s'élan1ta sur la grande route qui passe derriere
le coteau de Surville en
y
formant une dcscentc
rapide, et assaillit les Wurtembergeois accumu–
lés sur celte descente, pendant que l'arlillerie de
la garde, braquée sur le cotcau lui-memc, le
criblait de boulets. De leur coté les braves babi–
tants de Montereau , qui n'allendaient que le
moment de se ruer ur
1
ennemi, se mirent
b
tirer de lcurs fenetres. Bientót ce fut une véri–
table bouchet'ie. Le prince de Wurtcmbcrg faillil
etre pris, et oc parviot
a
s'échapper qu'en lais–
sant daos nos mains - mi lle morls ou blessé et
'" mille pri onniers, ar e la plu grande partic
de e canon .
L
objct le plu importanl le pont
r ta aux ha eur de Pajo! qui le Lrav
r
erent
au galop, pendanL qu une mine éclal ait sou
cux san enlever la clcf
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pla · ur le otca u d
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