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BRIENNE ET lHONTMIRAIL. -

FÉVRlER

18!4.

405

léon les réunit

a

Guignes, ou il supposait que se

livrerait la principale bataille de la campagne.

Les deux divisions de jeune garde qu'on organi–

sait

i1

París venaient d'en sortir, sous les géné–

raux Charpentier et Boyer, pour se porler sur la

rive gauche de Ja Seine, et intercepter la route

de Fontainebleau. Napoléon aurait pu sans doute

les amener sul' la droite de la Seine, afin de réu–

nfr toutes ses ressourees aux environs de Gui–

gnes, mais c'était trop que de laisser Paris en–

tierement découvert sur la rive gauche , les

coalisés y ayant dirigé une portion notable de

leurs forces. En conséquence il envoya ces deux

divisioñs sur l'Essonne, avec la recommandation

de s'y défendre jusqu'a Ja dernieré extrémité, et

de tacher ainsi de couvrir París sur la rive

gauche de la Seine, tandis qu'il allait essayer de

le dégager sur la rive droite par une bataille dé–

cisive. En fin il donna les instructions nécessaires

pour avoir seul en sa possession le passage des

rivieres sur lesquelle.s

il

manreuvrait, pour faire

préparer des vivres sur les routes, et surtout

pour rassembler les charrettes des cultivateurs,

afin que _les soldats de la garde, transportés sur

ces charrettes, pussent doubler ou tripler les

étapes. Le lendemain

il

partit de Meaux, et ar–

riva pnr Fontenay a Guignes au moment meme

ou les maréchaux Víctor et Oudinot, refoulés sur

l'Yeres, en disputaient les bords aux avant-gardes

du prince de Wittgenstein et du maréchal de

Wrcde. (Voir la carte nº 62.) Cet état de choses

justifiait la détcrmination que Napoléon avait

prise, car réuni aux deux maréchaux

il

n'avait

plus

a

craindre WiLtgenstein et de Wrede , et

allait avoir pres de 60 mil!e hommes

a

opposer

a

50 mille, ce qui lui promettait immédiatement

les succes les plus éclatants.

Napoléon, considérant que s'il avait en face

une masse imposanle de forces, ce ne pouvait

. etre cependant toute I'armée de Sclnvarzenberg,

puisqu'on lui

dénon~ait

la présence de l'ennemi

a

la fois

a

Montcreau,

ii

Fontainebleau ,

a

Seos,

aux environs meme d'Orléans, comprit qu'il ne

devait avoir devant luí qu'une moitié tout au plus

de la grande armée de Boheme, et réso1ut de

prendre l'o.ffensive immédiatement. Bien que sa

garde et la division Leva! ne fussent point arri–

vées, il avait avec les trois maréehaux

Oudin.ot

,

Víctor, Macdonald, avec la cavalerie d'Espagne,

environ 55

a

56 mille hommes, et c'était bien

assez, lui préscnt., pour en aborder 50 mille.

D'ailleurs, en quelques heures, les 25 mille

hommes qui le suivaient devaient rejoindre, et

il prit ses mesures pour commencer l'action

a

la

pointe du jour.

Le 17 en effet il était

a

cheval de tres-grand

matin, dirigeant lui-meme les mouvements de

ses troupes. Le maréchal Victor ayant formé

l'arriere-garde dans la retraite de la Seine sur

l'Yeres, devint naturellement l'avant-garde. Ce

maréchal s'avarn;ait ayant au centre les divisions

de réserve Dufour et Hamelinaye qu'il prodi–

guait volontiers parce qu'clles appartenaient au

général Gérard, et sur les ailes les divisions Du–

hesme et Chataux du 2° corps qui était le sien,

et que par ce motif il ménageait davantage.

A droite la cavalerie du 5° corps sous le général

i\lilhaud,

a

gauche la cavalerie d'Espagne sous

le général Treilhar<l, marchaient déployées, et

pretes

a

exécuter des charges

a

outrance. A la

suite du maréchal Víctor venaient les maréchaux

Oudinot et l\iacdonald. En arriere et

a

une dis–

tance de plusieurs lieues, la garde, voyageant

sur des charrettes, couvrait la route de Meaux

a

Guignes.

A peine était-on en marche de Guignes sur

~lormant,

qu'on

aper~ut

le comle Pahlen , for–

mant l'avan t-garde du prince de Wittgenstein

avec 2,?>00 hommes d'infanterie et environ

1,800 chevaux. C'était une belle proie qui s'of–

frait au début des opérations eontre l'arm'ée de

BohCme. Le général Gérard, supérieur aux au–

lres et

a

lui-meme daos cetle rude campagne, se

porta en avant

a

la tete d'un bataillon du 52°,

jeunes soldats jetés dans un vieux caclre jadis

célebre en Ilalie. Il entra l'épée

a

la main dans

l\formant, et en chassa l'infanterie du comte

Pahlen qui s'y était réfugiée dans l'espérance

d'ctre secourue par les Bavarois établis

a

Nangis.

Privée de cet nsile, l'infanterie russe fut obligée

de traverser

a

découvert l'cspace qui sépare

Mormant de Nangis. Drouot, débouchant <le l\'.Ior–

mant avec ses canons, la courrit de mitraille,

pendant que, sur la gauche le comte de Valmy

avec les escadrons réeemment arrivés d'Espagne,

sur la droite le comte l\filhaud avec les dragons

qui en étaient arrivés l'année précédente, I'as–

saillaient a coups de sabre. Les carrés de l'in–

fanterie russe, malgré leur solidité, furent en–

foncés et pris en entier avec leur artillerie. Leur

cavalerie fut atteinte avant d'avoir pu s'enfuir,

et en grande partie enlevée ou détruitc. Cetle

échauffourée c011la aux Russes . pres de 4 mille

hommes tant prisonniers que morts ou blessés,

et 11 picces de canon.

Ce début promettai t a l'armée du prince de