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BRIENNE ET l\fONTl\fIRAIL. -

FÉVRIER

18i4.

405

avouer au

parlement.qu

'il faisait la guerre potir

rétablir les Bourbons. Si lord Castlereagh, maitre

aujourd'hui d'óter

~t

la France Anvers et Genes,

s'était exposé

a

un revers en dépassant Je but,

il

lui aurait été impossible de se présenter soit a

l'une, soit

a

l'autre des deux chambres. En fin en

prolongeant les hostilités, oñ risquait de mettre

la France de Ja partie, et déja on voyait les pay–

sans prendre les armes en quelques endroits,

intercepter les convois, tuer les hommes isolés,

danger qui mena<;ait de s'accroitre, et qui devait

singulicrement ajouter

a

tou les les difficultés de

cette lutte acharnée. Comme on avait un besoin

indispensable des troupes de l'Autriche et de

l'argent de l'Angleterre, et que l\L de Metternich

ainsi que lord Castlereagh avaient déployé en

cette occasion une remarquable fermeté, on avait

consenti

a

reprendre les conférences, et on avait

envoyé aux plénipotentiaires, encore réunis

a

Ch3.tillon, un projet de préliminaires dont l'adop–

tion devait füire cesser les hostilités

a

l'instant

meme, mais qui était tellement humiliant dans

la forme, qu'on

le

regardait comme l'équivalent

d'une entrée dans Paris. C'était la consolation

qu'on avait voulu ménager

a

I'empereur Alexan–

dre.

11

s'en était contenté, dans l'espérance que

Napoléon n'accepterait pas ce nouveau projet, et

en attendant il pressait le prince de Schwarzen··

berg de marcher sur Paris, afin de n'avoir pas le

chagrin ou d'y arriver derriere le maréchal Blu–

cher' ou d'etre arreté par Ja signature de la paix

au moment d'y entrcr.

A la suite de ces résolutions, le prince de

Schwarzenberg s'était avancé parallelement

a

la

Seine, de Nogent a Montereau. (Voir Ja carte

nº 62.)

11

avait cLirigé les corps de Wittgenstein

et du maréchal de Wrcde sur Nogent et Bray,

les W urtembergeois sur Montereau, les troupes

de Colloredo et de Gi uJay sur l'Yonne, ces dcr–

niers ayant l'ordre de franchir cette riviere et de

se porter sur Fontaincbfcau. Les réserves russes

et prussiennes étaient demeurées sous Barclay de

Tolly entee Troyes et Nogent. "Wittgenstein et

de Wrede s'étant présentés a Nogent et Bray,

furent re<;us

a

Nogent par le général Bour–

mont, que le maréchal Víctor y avait laissé avec

1,200

hommes seulement. Ce géoéral, apres un

combat héro!que, les avait repoussés avec perle

de

1,oOO

hommes. Mais a Bray ils n'avaient

trouvé que des gardes nationales, et iJs avaient

forcé le passage. Le maréchal Victor, en voyant

le passage de la Seine forcé a Bray, o'avait pas osé

rester derrihe Nogent, et s'était retiré sur Pro-

vins et Nangis. Le ma1·échal Oudinot entrainé

dans ce mouvcment rétrograde, et n'ayant que

la division Rothenbourg pour rétnblir les affaires,

avait suivi la retraite du maréchal Victor, et l'un

et l'autre étaient venus prcndre position sur la

petite riviere d'Yeres, qui traverse la Brie, et va

tomber dans Ja Seine pres de Villeneuve-Saint–

Georges. Les deux maréchirnx rangés dcrriere

cette faible riviere attendaient la que Napoléon

vinta leur secours. Le brave général Pajo!, n'ayant

cessé d'etre

a

cheval malgré des blessurcs rou–

vcrtes, ne pouvait pas tenir a Montereau quand

Bray et Nogent étaient abandonnés;

il

avait rc–

cueilli le géoéral Alix, qui venait de défendre

Sens avcc la plus grande vigueur, et s'était replié

de l'Yonne sur le canal de Loing, et du canal de

Loing sur FontainebJeau.

Ainsi le

14

février , jour ou N11poléon achevait

a

Vaucbamps la défaite de l'armée de Silésie, les

troupes de l'armée de Boheme étaient placées, le

prince de Wittgenstein

a

Provins, le mHréchal

de Wrede

a

Nangis, les Wurtembergeois a Mon–

tereau , le prince de Colloredo dans la foret de

Fontainebleau, le général Giulay a Pont-sur–

Yonne, les Cosaques da ns les environs rl'Orléans ,

l\faurice de Lichtenstein avec les réserves autri–

chiennes

a

Seos, enfin Barclay de Tolly avec les

gardes russe et prussienne en seconde ligne,

entre Nogent et Bray. Quelques-nouvelles des

revers de Blucher étaicnt parvenues au quarticr

générnl des coalisés, mais on ignorait l'impor–

tance de ces revers, et on se flattait de pou–

voir arriver jusqu'a París pllr Fontainebleau ou

l\Telun.

En apprenant ce triste éla t de choses, Napo–

léon avec sa prodigieuse activité qui n'avait de

limites que dans les forces pbysiques de ses sol–

dats, se r eporta tout de -suite de Vauchamps sur

Montmirail, suivi de la garde jeune et vieille, et

de toute la cavalerie.

11

laissa au maréchal Mar–

mont le soin qu'il luí avait déja confié de se tenir

entre la Seine et la Marne, depuis Étoges jusqu'a

l\fontmirail, d'y observer les débris de Blucher,

et d'y donner lll main

l1

Mortier qui ava it été

envoyé

a

Ja poursuite de Sacken et d'York sur

Soissons. Puis il

fit

ses dispositions pour se re–

porlcr sur la Seine et tenir tele au prince de

Schwarzenberg.

Une grave question s'offrait en ce moment

a

!'esprit de Napoléon. Fallait-il aller droit de

l\fontmirail a Nogent par Sézanne (route qu'il

avait déja suivie) , pour joiodre la Seine par le

pi us court chemin, et tomber ainsi brusquement