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BRIENNE ET l\10NTMIRAIL. -

FÉVRIER

181 4.

599

avait plus rien

a

désirer q:uant

a

l'armée de

Silésie.

Nopoléon, infatigable comme aux plus beaux

jours de sa jeunesse, résolut de ne pas perdre

un moment pour tirer de ceue série d'opérations

tóus les

a~antages

qu'il pouvait encore en espé–

rer. 11 employa le reste de la journée du 12 et

Ja plus grande partie de cellc du 15, a r éparer

le pont de la Marne, afin d'envoyer Mortier ,

a

défaut de Macdonald,

a

la poursuite des corps de

Sacken et d'York sur Soissons, et, tandis qu'il

vaquait

a

ce soin ,

il

avait les yeux fixés sur

l\fontmirail ou l\farmont avait été placé en obser–

vation devant Blucher, et sur Ja Seine ou les

maréchaux Víctor et Oudinot étnient chargés de

contenir le prince de Schwarzcnberg. Du coté

de Montmirail, Blucher n'avait pas donné signe

de vie, et Marrnont était demeuré

a

Étoges saos

cssuyer d'attaque. Du coté de la Scine, la situa–

tion était moins paisihle. Le prince de Schwar–

zenberg, apres avoir accordé un peu de repos

a

ses troupes

a

Troyes, les avait portées sur la

Seine, dontil occupait le contour de Méry

a

Mon–

tereau, et il essayait d'en forcer le passage a No–

gent-sur-Seine,

a

Bray,

a

Montereau meme. Les

maréchau.t Víctor et Oudinot r ésistaient de Jeur

mieux avec les ressources que Napoléon leur avait

laissées, mais demandaient son retour avec in–

stanee. Chaque jour,

il

leur avait donné de ses

nouvelles et des meilleures, et les avait encoura–

gés

a

tenir fermc, .leur promettant de revenir

a

léursecoursdes qu'il en aurait fini avecBlucher.

Napoléon ávait ainsi passé treote-six heures

a

Chateau-Thierry, lorsque daos la nuit du 15

au

-14,

il

re¡;ut de Marmont la nouvelle fort

grave, mais fort satisfaisante, que Blucher, immo–

bile pendant les journées des

rn·,

11

et 12 , avait

enfin repris l'offensive, et marchait sur Montmi–

rail, prohablement

a

la tete de forces considéra–

bles. Napoléon se mit sur-lé-champ en route. Il

avait, comme on l'a vu, laissé

a

l\fontmi rail

Friant avec la plus forte division de la vieille

garde, Curial avec une division de la jeune, et

il

avait dirigé sur le memc point la division Leva!

arrivant d'Espagne. Une division de cavalcrie

tirée de tous les dépóts réunis

a

Versailles, était

également arrivée a Montmirail. Il prescrivit

a

ces diverses troupes de se porter de l\fontmirai1

sur Champaubert

a

l'appui du maréchal Mar–

mont. Il y envoya de Chateatr-Thierry la division

d'infanterie de jeune garde du général l\'fusnier ,

et toute la cavalerie de la garde sous les ord rcs

de Ney. En meme temps, il expédra vers Sois-

sons l\fortier avec la seconde division de la

gardc, avec les fanciers de Colbert et les gardes

d'hon neur du général Defrancc, lui recomman–

dant de poursuivr e

a

outr:rnce les corps vaincus

des généraux d'York et Sacken ; puis

il

partit

au galop pour devancer de sa personne les trou–

p es qu'il ameoai t.

Jl

arriva vers neuf henres du

matin

tl

Montmirail , et y trouva toutes choses

comme

il

pouvait les désirer, car

il

semhlait

qu'en ces derniers jours de faveur Ja fortune ne

lui refusat r íen de ce qui devait rendre ses suc–

ces éclatants.

Blucber , apres avoir attendu le H , le 12, des

nouvellcs de Sacken et d'York, se flattant qu'ils

se seraient r epliés sains et saufs sur Ja Marne,

avait enfin songé

a

venir

a

leur secours en se

portant

a

Montmirail avec les troupes de

Capze~

witz, le corps prilssien .de Kleist, et les restes

d'Olsouvieff. Ces troupes forni aient en tout 18 ou

20 mille hommes . Blucher avait mandé, en <>utre,

au prince de Schwarzenherg, de lui envoyer le

détacherncnt de Wittgenstein par la traverse de

Sézanne, et se promettait avec ce détachement,

avec ce qu'il avait sous la main , d'opérer sur les

derrieres de Napoléon une asscz fortc _diversion

pour achevcr de dégager Sac}\en et d'York, qui

seraicnt ainsi en mesure de remonter la Marric

et de le r ejoindrc par Épernay et Chalons. C'était

raisonner peu sensément, car il pouvait bien, en

s'avan¡;ant ainsi, rencontrer Napoléon victoricux

d'Olsouvieff, et Sacken et d'York, revenant avec

ses forces réunies pour se jeter sur le général

de l'armée de Silésie, et accabler le chef apres

avoir accahlé les lieutenan ts.

Le 15 au matin , Blucher avait quitté Vertus ,

gravi le plateau sur Jeque! sont situés Champau–

bert et Montmirail , et fait reculer Marmont qui,

n'ayant que cinq

a

six mille hommes

a

lui oppo–

ser, s'était retiré successivement sur Champau–

ber t, Fromen tieres et Vauchamps. C'est de la

que Marmont avait, le 15 au soir, écrit

a

Napo–

léon. Le 14, en attendant son arrivée,

il

a·vait

évacué Vauchamps, et pris position un peu en

arriere sur la route de l\fontmirail.

Napoléon ayant rejoint Marmont le 14 vers

neuf heures du matin , l'offensive fut reprise

a

l'instant meme. Le mar échal Marmont, en aban–

donnant Vauchamps , s'était étahli sur une bau –

teur boisée, au sommet de laquelle il avait

rangé son artillerie. Blucher , marchant avec sa

confiance accoutumée, envoya la division prus–

siennc Ziethen en avant pour le précéder

a

Montmirail. A peine sortie de Vauchamps , cette

.