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596

LlVH.E CINQUANTE-DEUXIEl\TE.

raux Sacken et d'York. Napoléon cmmena avec

lui Ja division Ricard du corps de Marmont, afín

d'avoir le plus de forces possible contrc Sacken

et d'York, qu'il pouvait rencontrer séparés ou

réunis.

11 arriva vers dix beures du matin a l\fontmi–

rail en tete de sa colonñe, comptant

a

peu pres

24 mille hommes avec Ncy, l\fortier, la cavalcrie

de

fa

garde et la division Ricard. 11 traversa

Montmirail, et déboucha sur Ja grande route,

ou

il vint prendre position en face des troupes

russcs qui accouraient en toute bate. C'était

Sacken revcnant sur nous avec sa fougue accou–

tumée. Ce qui s'était passé parmi Jes coalisés

peignait bien la confusion et la vanité de leurs

conseiJs.

Blucher, ainsi qu'on l'a vu, s'était porté sur la

.!\forne, pour envelopper Macdonald que les gé–

néraux a'York et Sackcn poursuivaient vivcmen t,

l'un sur la l'ivc droite <le cette riviere, l'autre sur

la rive gauche; apres quoi, l'armée de Silésie,

Macdonald enlevé, devait s'acheminer sur París,

objet de loutes les convoitises de lá coalition.

Pendant ce temps, Schwarzenberg devait s'y

acheminer en dcsccndant la Seine, et, commc

nous l'avons dit, il avait appuyé vers l'Yonne,

et agrandi ainsi l'cspace qui le séparait de Blu–

chcr. Craignant que Blucher ne toucbat au but

avant luí,

il

lui avait recommandé, sur les vives

instanccs de l'empereur Alexandre, de s'arreter

sous les murs de Paris, et d'attendre, pour y en–

trer, les souverains alliés. Tant de présomption

et de décousu méritaient bien un chatiment

!

Blucher avait

re~u

ces instructions au moment

meme ou

il

apprenait l'arrivée de Napoléon

a

Sézanne, et il ne savait quel parti prendre, car

la fougue n'est pas de la clairvoyance, surtout

quand il s'agit de choisir entre des résolutions

également

périlleuses.Le

général Gneisenau était

d'un avis, Je général Muffiing d'un autre, et on

avait essayé de faire parvenir a Sacken,

a

tra–

vers les

colonnes

fran~aises,

un ordre qui n'of–

frait pas de grands moyens de saJut, celui de

revenir sur Montmirail, ou bien de se réfugier

derriere la

~Iarne

auprcs du général d'York, s1

ledanger était aussi grand qu'on le disait. Si, au

contraire, on s'était effrayé mal

a

propos, Sacken

était au torisé

a

poursuivrc par la Ferté-sous–

Jouarre la pointc sur París. A la nouvelle de la

subite apparition de Napoléon, Sacken, au lieu

de se retirer derriere la l\farne, avait rebroussé

chemin pour avoir l'honneur de battre l'empe–

reur des

Fran~ais,

et il avait engagé Je général

d'York

a

passcr la l\'larne

a

Chateau-Thierry,. et

a

se porter sur la route de Montmirail pour con–

courir a son triomphe ou pour y assistcr. Le

général d'York n'avait suivi cettc invitation

qu'avec beaucoup de réserve, et s'était un peu

avancé sur l\Iontmirail, mais en ayant toujours

ses derrieres bien appuyés sur Chateau-Thierry.

Napoléon, ayant débouché par la route de

l\fontmirail, vit done Sacken qui revenait 'de Ja

Ferté.sous-Jouarre, et aperc;ut au Join sur sa

droite des troupes qui arrivaient des b6rds de la

Marnc par la route de Chateau-Thierry, mais

saos paraitre tres-,pressées de prendre parta ceLtc

grave affaire. C'étaient celles du général d'York.

La premiere opération a exécuter était de barrer

la route a Sacken, et de se défairc de luí, saufa

se rejeter ensuite sur l'autre survenant qu'on

apcrcevait dans la direction de Chateau-Thierry.

On était toujours sur le platean qu'on avait gravi

la veille en occupant Champaubert, et en se por–

tant sur Montmirail, on avait agauche les pentes

de ce platean dont le Petit-Morin baigne le pied.

(Voir le plan de Montmirail, carte n°65.) Sur ces

pentes, a mi-cote, se trouvc le village de Mar–

chais. Napoléon y

pl a~a

la division Ricard, pour

arreter Sacken de ce coté, tandis que sur

la

grande routc il avait déployé son artillerie et

rangé sa cavalerie en masse. Daos cetlc attitude,

l'infanterie de Ricard défendant

a

lUarchais le

bord du plateau, la cavalerie et l'artilleric inter–

ceptant la grande route, Napoléon pouvait atten–

dre la jonction de Ney et de Mortier demeurés

en arriere.

Sacken arrivé avec ses 20 mille hommes,

voyant la route bien occupée, et s'apercevaut

qu'il ne serait pas aussi facile qu'il l'avait cru

d'abord de passer sur le corps de Napoléon pour

rejoindrc Blucher, ne songea plus qu'a se .faire

jour. La grande route paraissait fermée par une

massc compacte de cavaleric. A sa droite et

a

notre gauche, il voyait, le long des pentcs boi–

sées qui descendent vers le Petit-1\forin, une

issuc possible, et qu'il pouvait s'ouvrir en s'em–

parant du village de l\'larchais. 11 porta vers ce

village une forte colonne d'infanterie, tandis

qu'iJ essayait d'occuper d'autrcs petits amas de

maisons et de formes, placés égaJement sur le

flanc de la grande route, et appelés l'Épine-aux–

Bois et la Haute-Épine. Un combat tres-vif s'en–

gagea de la sorte au village de l\farchais, entre

la

colon.ne

d'infanlerie envoyée par Sacken et Ja

division Ricard. CeJle-ci r ésista vigoureusement,

perdit et

r~prit

tour

a

tour le village, et finit