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BRIENNE ET l\IONTlUIRAIL. -

FÉVRIER

·18t4.

595

nication acheva de jeter l\J. de Caulaincourt daos

le <lésespoir. Il crutyvoir que la chute deNapo–

Jéon était résolue irrévocablement, et, daos sa

profonde douleur'

il

écrivit

a

1\1.

de l\'Ietternich

pour tui demander, sous le sceau du plus profond

secret, si dans le cas ou il userait de ses pouvoirs

pour accepler les conditions imposées, il obtien–

drait la suspension des hostilités. C'était peut–

etre trop laisser voir son désespoir; ce désespoir'

il

est vrai, était celui d'un honnele homme et

d'un excellent citoyen, et l'aveu el) était fait au

seul des diplomates qui ne vo uh1t pas pousse1· la

victoire a bout; mais il y a des positions ou il

faut savoir cacher sous un front de fer les senti–

ments les plus nobles de son ame.

1\I.

de Cau–

laincourt n'eut done plus qu'a attendre une ré–

ponse de M. de l'\letternich d'un coté, de Napo–

léon de l'autre.

Au point ou en étaicnt les choses, il n'y a'vait

que le canon entre la Seine et la l\Jarne , et le si–

lence a ChaLillon, qui pussent amener un chan–

gement quelconque dans cetle horrible situation.

Napoléon était en marche, et en partant avait

mandé

a

M. de Caulaincourt de ne pas se pres–

ser. 11 était

a

la veille de jouer le tout pour Je

lout, et

il

le faisait

ª''ºº

la confiance d'un joueur

consommé, qui ne doutait presque pas du succes

de sa nouvelle combinaison.

On a vu plus haut quelle était la disposition

des armées, tandis que Blucher quittait le princc

de Schwarzenberg, et que Napoléon , Je suivant

de l'ooil, se tenait aux agucts

it

Nogent-sur-Seinc.

Le général prussien d'York desccndait la

~Jarne

sur les pas du marécbal l\iacdonald qui , poussé

en queue par celui-ci· et menacé en fl ane par Blu–

cher, n'avait d'aulre ressource que de se retircr

rapidementsur l\feaux. Bluchcr, marchant a égalc

distance de la l\farne et de l'Aube, par

In

Ferc–

Champ noiseet Mon tmirail, avaitem·oyé Sacken

en avant, et su ivait avec Olsouvieff, Klei t et

Langeron. Le 9

f

évrier, l\'Iacdonald étai t retiré a

Meaux, et l'ennemi était ain i placé : le géoéra l

d York,avec

18

milie Prussiens,aChafea u-Thierry

sur

la

Marne; Sacken , avec 20 milie Ru se , sur

la route de l\fontmirail · Olsou ieff avec 6 millc

Ru e ,

a

Champaubert ; en arriere enftn

a

Étoges

Blu h r nvec

1O

mille homme de Klei t et 8

mille d Capzewitz ces derniers forrnant les

reste de Laugeron. (Vo

ir

les carte nº•62 et 65. )

1

Nou de\'on ici quelqnesdélail sur uueque tioo hi torique

ques ulc1'eot le

:l.l émoir~s du

mnr · hnl)larmonLrelati1•emeol

nu nffuire- de hamp ubr r t, .i.Iootmirail, Ynuchamp, , ele. e

marécbnl, hommc d"uo e..prit brilluut, mais pa uu ·i oli le

C'étaient done 60 mille homrnes au moins dis–

persés de Cbalons a la Ferté-sous-Jouarre, partic

sur la Marne, partie sur

la

route qui séparc

l'Aube de la l\farnc. Si Napoléon, qui, avec son

coup d'reil supérieur, avait cntrevu cet état des

choscs, tombait

a

propos au milieu d'une pa–

reille dispersion,

il

pouvait obtenir les résultats

les plus imprévus et les plus vastes.

'

Par une circonstance hcurcuse, derniere

fa–

vcur de la forlunc , le point de Champaubert, par

Icquel Napoléon en JJartan t de Nogent allait at–

teindre la routc de Montmirail, n'était gardé que

par les 6 mille Russes d'Olsouvieff. (Voir le plan

détaillé de Montmirail daos la carte n• 65.) 11

trouvait done pJ·esque dégarni le point par

lequcl il pouvait s'introduire au milieu des corps

ennemis, et c'ét.ait le cas de dirc qu'il avait ren–

contré le défaut de la cuirasse. Le 7 février,

il

avait ordonné a .l\larmont de se porter en avant

a vec une partie de sa cavalerie et de son infan–

terie, et de marcher de Nogent sur Sézanne, lui

annon~ant

qu'il allait le sui vre en personne. Le 8,

il avait acheminé dans

la

meme direction une

division de jcune gai;dc et une partie de la cava–

lerie de la garde, sous le marécbal Ney. Le 9

cnfin,

il

était parti lui-meme avec la vieillegarde

sous l\Jortier, et avait couché

a

Sézanne. La

route de Nogent

a

Champaubert était un chemin

de traverse, mal entretenu comme l'étaient alors

tous les chcmins scconda ires de France, et au

dela de Sézanne il devenait presque impraticable

pour les gros cbarrois. A deux licues de Sézanne

on rencontrait,

a

Saint-Prix, l'extrémité des

marais de Saint-Good , et au milicu de ces

marais la petite riviere <li te le

Petit- lJforin,

qui

longe le pied de terrair.s élevés sur Icsquels

passe la cbaussée de Montmirail

a

Mca ux. L'ar–

tillerie cut , dans la journéc du 9 Ja plus grande

peine

a

gagner Sézanne. On trouva de plus le

maréchal l\farmont, qui d'abord ava it fort ahondé

dans l'idée de se jcter au milieu des corps dis–

persé::; de Blucher, et qui, apres s'ctre avancé

le 7 j usqu'a Cbap loo était revenu lout

a

coup

en arrierc di ant les marai de ain t-Gond im–

pralicabl s, le hauleurs couvertes d'ennem is,

le plan déj oué, etc... Napoléon ne s'ínquiéta

g uerc d u r cnversemeot d idées qu i s'était opéré

dan la tele du maréchal

1 ,

et ordoona de mar–

cher o masse sur le illage de Saint-Prix que

que brillant, e Lmorl a ec la con iction qu il étail l'auleur de

l importan Le manarnvre de MonLmirail, laquelle valul

il

'apo–

léoo,

a

la veille de sa chute, cinq ou six d plus belle jour–

nées tle a \'ie. Or voici sur c¡uoi il e fondaiL pour le croire,